Rentrée littéraire 2012 : quand les maisons d'édition boudent les nouveaux auteurs<!-- --> | Atlantico.fr
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Chaque anné e, les auteurs les plus marquants sont ceux reconnus par le grand public et par la critique littéraire.
Chaque anné e, les auteurs les plus marquants sont ceux reconnus par le grand public et par la critique littéraire.
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A vos livres

Avec seulement 69 premiers romans publiés cette année contre 121 six ans plus tôt, les nouveaux auteurs semblent être victimes de cette nouvelle rentrée littéraire.

Mohammed Aïssaoui

Mohammed Aïssaoui

Mohammed Aïssaoui est journaliste au Figaro littéraire.

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Atlantico : Cette semaine a lieu la rentrée littéraire. Quels sont les auteurs les plus marquants ? Les surprises et les "non surprises" ?

Mohammed Aïssaoui : Les auteurs les plus marquants sont ceux reconnus par le grand public et par la critique littéraire. Ainsi, nous avons souvent tendance à parler des mêmes personnes.

Tout d'abord, il y a le classique livre d'Amélie Nothomb qui publie un roman à chaque rentrée littéraire. D'autres auteurs reviennent pour leur part tous les deux ou trois ans et détiennent un certain public et sont, eux aussi, fortement suivis par la presse soit parce qu'ils ont déjà eu un prix littéraire, soit parce qu'ils ont faillis en obtenir un.

Nous retrouvons aussi cette année Laurent Gaudé, Tahar Ben Jelloun ou encore Pascal Quignard qui, tous les trois, ont déjà remporté le Prix Goncourt. Enfin, des écrivains comme Olivier Adam ou encore Florian Zeller ont un succès tels que l'on est sûr d'en entendre parler.

Dans la catégorie des auteurs qui ne sont pas connotés "grand public", mais qui figurent dans les listes de sélection des prix littéraires et qui fournissent de bonnes oeuvres, se trouve Gwenaëlle Aubry qui avait obtenu le Prix Femina et qui est susceptible de franchir un certain pallier cette année. Jérôme Ferrari se trouve lui aussi dans cette même situation. Mais il faudrait citer encore d'autres auteurs.

Enfin, certain auteurs comme Christine Angot ou Philippe Delerm constituent des passages obligés pour la critique littéraire.

Depuis 20 ans, nous publions chaque année une liste des dix meilleurs premiers romans là où d'autres médias préfèrent se focaliser sur les grandes plumes déjà connues. Julia Deck, qui publie aux éditions de Minuit, est une romancière remarquable et constitue une des plus belles révélations.

Existe-t-il beaucoup de nouveaux auteurs pour cette rentrée littéraire ?

Il s'agit d'une question très importante puisqu'il n'y a jamais eu aussi peu de premiers romans que cette année. En 2004, il y avait 121 premiers romans lors de la rentrée littéraire contre 69 en 2012. Il s'agit d'une baisse très importante en l'espace de six ans seulement.

Les éditeurs n'ont pas forcément joué le jeu de la découverte et ont été assez frileux. Beaucoup de maisons d'édition n'auront pas de premiers romans cette année. Un phénomène qu'il faut mettre en perspective puisque sur les 69 premiers romans publiés cette année, seulement 10% devraient sortir leur épingle du jeu soit par une bonne exposition médiation ou de bons chiffres de vente.

Qu'est-ce qui caractérise la rentrée littéraire française par rapport à l'étranger ? 

A l'inverse de l'hexagone, les anglo-saxons font des parutions tous les mois. La rentrée littéraire est une exception française. Bien entendu, cette exception est liée au fait que les cinq prix littéraires majeurs ont lieu un, deux ou trois mois après au maximum.

Il faut reprendre la citation de Frédéric Beigbeder qui estime que "la rentrée littéraire est une maladie française qu'il ne faut surtout pas soigner". Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'un moment où la littérature est mise en valeur.

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