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Quand Macron parle de Mère Teresa, des journalistes, et se fourre puissamment le doigt dans l'œil…
©ETIENNE LAURENT / POOL / AFP

Qu'il est beau!

Il croit tout savoir le Président de la République. Mais ce qu'il connait le mieux c'est son nombril.  

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il fût un temps, pendant la campagne électorale, où le miroir de la presse disait à Emmanuel Macron: "tu es le plus beau". A la radio, dans les colonnes des journaux, sur les écrans de télévision, il n'était question que de la huitième merveille du monde qui allait nous enchanter et faire notre bonheur. Il était beau, il était frais, il était jeune, il était neuf. Et, par contraste, tant de beauté rendait laid François Fillon, et quasiment hideuse Marine Le Pen. Comment Emmanuel Macron aurait-il pu rester insensible à un cirage de pompes aussi assidu?

Il aima donc les journalistes. Puis, comme dans un couple, est venu le temps du désamour. Le temps des actes succéda au temps de la parole. Le Président de la République initia des réformes contestées, commis de nombreuses gaffes, adopta des postures hautaines. Et surtout, il dégringola dans les sondages, ce qui eu pour effet de refroidir les ardeurs de ses nombreux et journalistiques soupirants. Comment cirer les pompes de quelqu'un qui marche à côté de ses pompes?  

Macron ce n'est pas Jupiter. C'est Narcisse. Imbu de sa personne. Pénétré de son importance et amoureux de lui-même. Il a donc très mal pris la trahison de ceux dont il croyait que leur fidélité lui était pour toujours acquise. Et du haut de son mépris olympien, il lâcha : "certains éditorialistes sont à la déontologie ce que Mère Teresa était aux stups"!
Et là, éclate au grand jour  l'ignorance abyssale du chef de l'Etat. Ne sait-il pas que mère Thérésa était en permanence shootée? Une shootée de première dans sa catégorie. Elle se drogue, ce n'était ni le shit, ni la cocaïne, mais le petit Jesus. Le fils du Saint-Esprit et de la Vierge Marie est en effet depuis toujours le plus puissant des hallucinogènes (quoique ces derniers temps Mahomet…).

En revanche, il n'a pas entièrement tort sur la déontologie. C'est d'ailleurs lui qui, de sa blanche main, a écrit la charte déontologique des journalistes. Elle tient en quelques phrases essentielles. "Toujours tu chériras Macron" … "Jamais tu n'oublieras Macron dans ta chronique matinale" … "De Macron, jamais tu ne médiras" … "A Macron, tous les jours tu rendras hommage" …

Le président de la République estime que "les journalistes ne parlent que d'eux mêmes". En langage simple, qu'ils contemplent leur nombril. Alors que lui voudrait, qu'ils regardent le sien. Il est certainement joli. Qu'attend-il pour le montrer? 

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