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PSG/Manchester City 2/0 : les Parisiens demeurent une équipe aussi imprévisible que dangereuse
©FRANCK FIFE / AFP

Ligue des Champions

Avec ses deux buts face à un des favoris de la compétition, le club parisien lance idéalement sa campagne européenne.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Parce qu'il a su souffrir en équipe et qu'il s'est montré réaliste, le PSG a frappé un grand coup face à un des favoris de la compétition. Grâce à un but précoce d'Idrissa Gueye et un but en fin de match de son génie Argentin, il prend la tête du groupe A.
Si la Seine se la coule douce, on ne peut jamais en dire autant du Paris Saint Germain. Car malgré un recrutement en or massif et un début de championnat irréprochable d'un point de vue comptable (8 matchs et 8 victoires), à l'évidence, la magie censée venir du trio tant fantasmé était pour l'instant tout à fait comparable à l'acte sexuel pour la procréation : une chose rare. Entre un Messi au genou et à l'orgueil froissés, un Neymar un peu trop replet depuis la reprise (il a bien perdu quelques kilos depuis mais n'a-t-il pas perdu les meilleurs ?) et un Mbappé dont nous n'arriverons jamais à écrire tout le bien qu'il pense de lui, le trio semblait comme désaccordé. Avec en toile de fond, cette question rongée par les termites du doute : et si ces fauves, supposés se repaître de leurs adversaires, pouvaient aussi s'entre-dévorer ?
Dans ces circonstances, recevoir une équipe du calibre du Manchester City de Guardiola, une autre constellation de stars, c'est comme passer au révélateur. Après une telle épreuve, on en sait forcément un peu plus après qu'avant.
Et ce que l'on sait désormais, c'est que ce PSG, où les milliardaires se traitent de clochards et où les meilleurs joueurs ne sont pas au meilleur de leur forme, reste une équipe aussi imprévisible que dangereuse. J'ajouterai que ce groupe qui emprunte les paradoxes avant de les rendre avec intérêts a même su, sur une rencontre, courir et faire preuve de solidarité. Qui l'eût cru ? Vu leur prestation, certainement les principaux intéressés car ils ont fait le match qu'il fallait pour s'imposer face à un des favoris de la compétition... Et le tout sans prendre de but s'il vous plaît, soit une performance qui ne sera pas donnée à tout le monde. 

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Chers lecteurs, soyez convaincus qu'en l'état, ce PSG ne pouvait pas donner davantage au niveau de l'intensité et de l'élan collectif que ce qu'il a donné hier soir. On peut même ajouter que l'équipe avait donné rencard à sa bonne étoile après que Sterling eût placé une tête sur la barre que Silva allait reprendre à bout portant pour le même résultat (25e). Un raté qui hantera certainement ce dernier pendant quelques semaines. 
Alors, pour résumer la chose, oui, le PSG a souffert... Oui, il a globalement subi... Mais c'est bien lui qui a eu le premier et le dernier mots sur une frappe puissante de Gueye (7e) et sur un coup de génie de son formidiable Argentin (73e). Un Messi enfin digne d'un don (ça sonne bien) et qui vient de lancer sa saison au meilleur des moments en inscrivant un but magnifique (une splendide frappe du gauche après un relais en pleine course avec Mbappé). Si son match reste moyen, son but change tout et c'est justement ce que l'on attend de lui. L'autre fait marquant de la soirée est un paradoxe car tandis que tous les yeux étaient braqués sur le trio d'attaque, c'est bien un autre trio qui a porté le PSG de bout en bout... Celui composé par Gueye, Verratti et Herrera. Il faut commencer par souligner le retour gagnant du petit Italien, décisif encore une fois et prouvant, si besoin était, qu'il y a bien un PSG avec lui et un PSG sans lui. Et avec lui, c'est une fluidité retrouvée dans la circulation, des sorties de balles impeccables sous pression et des tacles d'une précision chirurgicale. Bon, vous me direz qu'il prend parfois des risques inconsidérés à même de guérir n'importe qui du hoquet ou de faire passer Francis Lalanne pour un équilibré et vous n'aurez pas tort... Mais tout de même, quand il joue, l'équipe prend une autre dimension. Pour Herrera et Gueye (l'homme du match), c'est encore plus simple, ça fait plusieurs semaines que les deux sont au-dessus de la mêlée parce qu'ils volent de leurs propres zèles. C'est tout dire. Comme il n'y a pas de grand match sans grand gardien, nous soulignerons également la performance de Donnarumma, pour sa première sortie en Ligue des Champions avec son nouveau club. Si l'immense Italien n'a pas eu à faire de miracle, ses nombreux arrêts et ses sorties impeccables (42e, 53e, 56e, 78e, 90e) ont considérablement contribués au résultat final. 
Alors, s'il ne faut pas encore parler de match référence (d'ailleurs, cela existe-t-il un match référence ? Et si oui, à quoi ça sert ? À être déçu à chaque fois qu'on n'y arrive pas ?) on peut tout de même parler d'une grosse performance collective malgré des individualités loin de leur meilleur niveau. Car, pour une fois, ce sont bien les multiples retours défensifs et une grosse discipline globale qui ont fait pencher la balance face à un adversaire qui a manqué de réussite, mais aussi d'idées et certainement d'un numéro neuf. Finalement, la seule déception de la soirée s'appelle Neymar... À force d'en faire trop et de perdre trop de ballons, à force de ne pas marquer en Ligue des Champions (six matchs) et de ne pas retrouver sa capacité d'élimination, son cas commencerait à inquiéter les plus optimistes. Affaire à suivre donc...
Au final, même si tout ne fut pas parfait, ce succès prestigieux permet aux Parisiens de compenser les deux points perdus à Bruges tout en confirmant leur statut et leurs ambitions. Que demande le peuple ? En outre, il les place en tête du groupe A à égalité avec les surprenants joueurs du FC Bruges et met surtout fin à une délicate série de quatre matchs sans victoire en Ligue des Champions.  Avant une double confrontation alléchante face à Leipzig, il faudra se rappeler que ce PSG, qui a montré à tout le monde qu'il sait aussi se cracher dans les mains, n'a plus perdu depuis le Trophée des Champions... À bon entendeur...
Puisqu'une fois n'est pas coutume, quittons-nous sur une devinette... Savez-vous quel est le point commun entre les 14e, 52e et 59e minutes ? Réponse : Des simulations, des cris de douleur surjoués, des roulades exagérées, bref, des joueurs qui en font des tonnes pour influencer l'arbitre... Mais attention, si vous pensez que le but de ces lignes est de s'en moquer vous faîtes fausse route ! Car ici, s'il n'est pas question de rendre vertueuses ces boursouflures comportementales, il s'agit au moins de les dédouaner et presque de les excuser. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous sommes tous des simulateurs ! SI. Vous voulez des exemples ? Les voilà : celle qui se maquille, celui qui couche avec sa femme en pensant à quelqu'un d'autre, cette amie qui regarde des vidéos porno jusque tard dans la nuit et qui ne l'avouera jamais (non ? vous aussi ?!), celui qui donne à une œuvre de charité et qui tient à ce que cela se sache, celui qui s'habille négligemment pour qu'on admire son je-m'en-foutisme, celle qui fantasme sur la femme de son frère et moi-même qui joue au chroniqueur, nous faisons tous semblant et nous mentons tous en poursuivant le même objectif : nous faire passer pour mieux que nous sommes.
Alors, aussi vrai que la vie est un délit de faciès et que nous portons tous des masques, la prochaine fois que vous verrez un footballeur simuler, ne vous moquez pas trop de lui... D'abord parce qu'une société sans mensonge serait terrible et invivable... et ensuite parce que pour lui comme pour nous, la réalité est toujours bien planquée quelque part, dans le roman de nos vies.

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