PSG/Barcelone : 1/1 Un PSG bipolaire se qualifie dans la douleur<!-- --> | Atlantico.fr
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Le PSG se qualifie pour les quarts de finale de la Ligue des champions, après son match nul contre Barcelone (1-1) grâce à Kylian Mbappé. Keylor Navas a arrêté un pénalty de Lionel Messi.
Le PSG se qualifie pour les quarts de finale de la Ligue des champions, après son match nul contre Barcelone (1-1) grâce à Kylian Mbappé. Keylor Navas a arrêté un pénalty de Lionel Messi.
©FRANCK FIFE / AFP

Ligue des Champions

En souffrant le martyre, le PSG décroche son billet pour les quarts de finale de la Ligue des Champions en éliminant le grand FC Barcelone. Grâce à un Keylor Navas monumental et un pénalty inscrit par Mbappé, les Parisiens ont évité le pire.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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C'est fait, quatre ans après une défaite de triste mémoire, le PSG c'est qualifié aux dépends du Barca de Lionel Messi. Et sans Neymar s'il vous plaît, un joueur dont l'absence pèse régulièrement plus lourd que la présence. Pour un football français dont l'indice UEFA a la gueule de bois, voilà enfin une vraie bonne nouvelle. Remarquez, après le score fleuve du match aller (4/1), les statistiques étaient éloquentes et la messe quasiment dite : pour les joueurs Espagnols, le pourcentage de chance de qualification avoisinait le 0%... C'est-à-dire que depuis 1970, les 79 équipes qui l'avaient emporté 4/1 à l'extérieur au match aller s'étaient qualifiées à l'issue du match retour. Pour vous donner une idée, Messi et ses copains avaient autant de chances de se qualifier qu'un couple légitime de connaître un orgasme simultané après quelques semaines de vie commune. Vous comprenez qu'à de tels niveaux, on frôle l'abstraction. Alors cette fois, la remontada, inutile de vous préciser que personne n'y croyait vraiment. Les plus superstitieux étaient si confiants qu'ils n'envisageaient même pas le retour du jet d'ail. Probant non ? 
Pourtant... pourtant... même si la qualification est méritée sur l'ensemble des deux matchs (5/2), ce match retour aura été très compliqué... beaucoup trop même. Et c'est peu dire que les vieux démons sont revenus hanter les suiveurs les plus optimistes durant une bonne partie de la rencontre. Une rencontre particulièrement inconfortable, crispante, que les supporters et l'ensemble des joueurs parisiens ont traversé avec la désagréable sensation que connaissent ceux qui enjambent le vide. Car sans les ratés de Dembélé (quatre occasions franches !), avec un peu de réussite et surtout sans un excellent Keylor Navas, il est évident que l'affaire aurait pu tourner au désastre. Battus dans tous les domaines, le PSG a donc passé sa soirée à subir continuellement les assauts de joueurs Espagnols qui y allaient franco et qui ressemblaient hier soir beaucoup plus à l'idée que l'on se fait d'eux depuis une bonne vingtaine d'années. Le tout dans une sorte d'attaque/défense (20 tirs contre 7 !), avec toutes les angoisses que cela implique. C'est-à-dire exactement l'inverse du match aller...
Alors comment expliquer un tel contraste ? Une telle bipolarité sportive ? 
En commençant par louer la prestation d'une équipe Barcelonaise qui a fait plaisir à voir. Car regarder De Jong, Jordi Alba, Busquets et Messi jouer de la sorte, c'est quelque chose. Passes claquées, vitesse de circulation, jeu en mouvement, dédoublements, anticipations, il y en avait pour tout le monde. Un régal. Au passage, le but inscrit par Messi sur une frappe du gauche comme je vous en souhaite est à encadrer (37e)... Quand il joue comme ça, quand son talent ne laisse personne de glace, on cryogénie. Mais même les génies ont des trous d'air... et son pénalty manqué (ou arrêté par Navas à la 47e) aura certainement été le tournant du match. Cela dit, pour l'ensemble de son match comme pour l'ensemble de son œuvre, il est plus à peindre qu'à blâmer. 
Si certains sont passés maîtres dans l'art d'accommoder les restes, nous verrons comment le Barca saura accommoder cette défaite car pour la première fois en quatorze ans, les Catalans ne verront pas les quarts de finale. Entre le changement récent de Présidence, la nécessaire reconstruction de l'équipe et l'avenir de Messi, ce club qui fait la forte dette ne va pas s'ennuyer dans les mois à venir.
Maintenant, il faut s'interroger sur les Parisiens : Faut-il retenir leur qualification ? Leurs insuffisances ? Leur fébrilité ? Certainement un peu de tout ça et dans des proportions qui changeront en fonction de la subjectivité de chacun. Quoi qu'il en soit, avec cette équipe, décidemment, on n'est jamais tranquille. Comme paralysée par l'enjeu, elle n'a jamais pu imposer les bases de son jeu (27% de possession !) ni rivaliser dans l'engagement physique. Acculée sur son but, elle a prouvé qu'une addition de talents peut diviser une équipe quand tous les joueurs ne sont pas au niveau ou suffisamment concernés par le travail défensif. Au rayon des déceptions et des désillusions, nous citerons Verratti, Paredes, Kurzawa, Icardi , Florenzi ou encore Draxler ... Ça fait beaucoup, je vous l'accorde.
En fait, sans Marquinhos (auteur d'un tacle exceptionnel à la 61e) et Kimpembe, le naufrage était clairement envisageable. Et Mbappé dans tout ça ? Il aura beaucoup proposé en manquant toutefois de justesse dans ses choix ou dans ses dribbles. Au bout du compte, son pénalty (31) pèse aussi lourd qu'il sauve son match (31e). Mais s'il ne faut retenir qu'un nom ce matin, c'est bien celui de Keylor Navas... C'est bien simple, d'habitude, des exploits comme ça, on ne le voit que dans les liturgies. La différence ? que les miracles qu'il réalise ne prouvent pas qu'ils ne soient pas réels. Rendez-vous compte, le gardien Costaricien a réalisé hier soir neuf arrêts ! Rien que ça. Et pas des moindres...  Impeccable dans ses parades, par sa lecture du jeu et par le calme qu'il diffuse, il a tout simplement écœuré les attaquants adverses les uns après les autres et assuré presque à lui seul la qualification des siens. 
La qualification... Le mot est lâché... Autrement dit l'essentiel, surtout aux dépends d'un grand nom du jeu. Il est cependant certain que le PSG ne pourra pas se contenter d'un tel contenu lors des prochaines rencontres Européennes. Et le niveau de jeu, le système adopté, le positionnement de Verratti comme l'immobilisme de Pochettino hier soir alimenteront les questionnements dans les jours à venir... Il faut avouer qu'entre un match aller totalement maîtrisé, un match retour très inquiétant et un changement d'entraîneur, il y a de quoi s'y perdre. Après un tel constat, on pourrait en conclure que l'équipe en est au même point... D'accord ! Mais lequel ?
Pour finir, il est impossible d'envisager cette qualification sans la relier au traumatisme de la remontada du 8 mars 2017... Alors qu'en dire ? Qu'au final, le club de la capitale aura dû attendre quatre longues années pour corriger le tir. Quatre années à subir les moqueries de la planète entière, à revoir un cauchemar les yeux grands ouverts, à vivre le comble du pire que le pire du comble... Autrement dit, toute une éternité. Au bout du compte, vivre un tel drame et y ajouter quatre ans de purgatoire avant d'entrevoir la rédemption, vous avouerez que c'est cher payé. On a connu le Très-Haut moins regardant. Avec un soupçon de perversité, on pourrait même se demander si la victoire d'hier soir peut dédommager de la tragédie initiale. Comme si la victoire à l'Euro 84 pouvait compenser Séville 82... comme si Austerlitz pouvait compenser Waterloo... 
Le fait de se poser la question étant suffisamment significatif, nous en resterons là.
Espérons simplement que cette qualification dans la douleur, ces gouttes mêlées de sueur et d'angoisse, ne seront qu'un acompte versé sur les joies de demain.

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