PSG Real : 1/0 Mbappé délivre le PSG !<!-- --> | Atlantico.fr
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Kylian Mbappé célèbre sa victoire lors du match aller des huitièmes de finale de la Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et le Real Madrid, au stade du Parc des Princes à Paris, le 15 février 2022.
Kylian Mbappé célèbre sa victoire lors du match aller des huitièmes de finale de la Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et le Real Madrid, au stade du Parc des Princes à Paris, le 15 février 2022.
©FRANCK FIFE / AFP

Kylian le sauveur

Le but splendide marqué par Mbappé en toute fin de match ne doit pas occulter l'essentiel : en maîtrisant tactiquement et techniquement le Real Madrid, le PSG s'est donné le droit de croire en ses ambitions. Si rien n'est acquis, dans trois semaines, il se rendra à Santiago Bernabeu dans la peau du favori.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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L'attente, c'est toujours désagréable. Qu'on attende le résultat d'un concours, sa maîtresse ou le verdict de l'échographie d'un gosse non désiré, c'est toujours pénible l'attente. Et là, par un contraste un tantinet dérangeant, en pleine crise sanitaire, en pleine période d'érection présidentielle, et bien, ce que nous attendions vraiment, c'était de savoir si le PSG pouvait rivaliser avec le grand Real Madrid... Vous ne trouvez pas l'idée perturbante ? Moi si. C'est à se demander ce que l'on ferait de nos vies sans divertissement...
Cela dit question divertissement, hier soir, on pouvait difficilement espérer mieux : avec deux clubs que tout oppose, avec des stars aux prix astronomiques aux quatre coins du terrain, l'avenir d'Mbappé en balance et un enjeu énorme, l'affiche était si belle que les blasés enthousiastes que nous sommes n'avaient même pas de quoi se plaindre. 
Après une victoire pareille, c'est encore mieux, il y a même de quoi se réjouir ! Et si la chose est possible, c'est parce que le PSG a (enfin) livré un match plein, peut-être même son meilleur depuis le début de saison. Et s'il est toujours illusoire d'évoquer le fameux match référence, on peut tout de même parler d'un succès probant. Car en exerçant un pressing constant et parfaitement coordonné, en affichant (pour une fois) un véritable état d'esprit d'équipe et en empêchant les sorties de balles de madrilènes franchement dépassés, les parisiens ont tapé fort du poing sur la table et remporté une victoire écrasante... Que dis-je ?... Une victoire totale ! Sur le score fleuve de un à zéro. Attendez, si je manie l'oxymore, c'est parce que si ce score dit l'essentiel, il ne dit rien de l'écart énorme qu'il y avait hier soir entre les deux équipes. Au fait, qu'est-ce que ce sport où une telle domination laisse si peu de trace au tableau d'affichage ?
Pourtant, même au plus fort de l'emprise parisienne, il y avait tout lieu de croire que le match pouvait glisser sur la mauvaise pente tant ça ne voulait pas rentrer. Les occasions pouvaient bien s'enchaîner, (Di Maria 6ème, Mbappé 17è, 49è et 77è, Messi 52è) rien n'y faisait. Les digues ne voulaient pas rompre. On a même cru devoir avaler un Stilnox pour pouvoir espérer trouver le sommeil, plus tard, quand Messi a vu son pénalty détourné par l'immense Thibaud Courtois (61è)... Seulement voilà, quand l'équipe parisienne n'est plus capable de trouver une solution à ses problèmes, quand il ne reste plus aucun espoir (générique d'un dessin animé célèbre), elle peut toujours compter sur le talent et sur l'avidité d'un Mbappé qui devient de plus en plus ce qu'il est... Peut-être le meilleur joueur du monde. Sans forcer quoi que ce soit, et surtout pas nature, le numéro sept du PSG a encore prouvé qu'il savait peser sur le destin plus souvent que les autres. Est-il nécessaire de dire qu'il a encore été le joueur le plus influent ? Faut-il insister sur le fait que son 32ème but en Ligue des champions (un enchaînement dribble/frappe entre Militao et Vasquez) a encore sauvé le PSG dans les derniers instants de la partie ? Non. Évidemment. Mbappé est selon toute vraisemblance mieux qu'un joueur pour son équipe... C'est un mur porteur. 
Le natif de Bondy n'est cependant pas le seul a avoir livré une belle prestation. Il faut également souligner la rigueur défensive et la disponibilité d'Hakimi, la gestion de bon père de famille de Marquinhos, les éclairs de Mendes, la justesse technique et le jeu sous pression de Verratti ou encore l'entrée en jeu entreprenante d'un Neymar (c'est la cheville qui redémarre !) qui était TRÈS attendu pour son retour. Dans ce concert de louanges, finalement, peu de fausses notes sont à déplorer. Disons deux et n'en parlons plus. La première pour un Di Maria certes généreux mais qu'on a connu plus en réussite dans les duels... La seconde pour un Lionel Messi qui commence quand même à faire un peu de peine tant il semble subir les impacts et manquer d'énergie. Et il faut bien reconnaître que c'est avec un petit pincement au cœur que l'on constate, match après match, que le génial petit argentin devient de plus en plus humain. A tel point que l'on jurerait, désormais, que lorsqu'il veut faire comme tout le monde, il y arrive très bien. Sans le but vainqueur d'Mbappé, son pénalty manqué lui aurait fait encore plus mal. Au fait, qui sait comment il vit le fait de ne plus être LA star de l'équipe ?
Côté Real Madrid, comme le bilan individuel n'est pas plus reluisant que le bilan collectif, l'état des lieux est un peu triste : Carvaral ? Torturé par Mbappé... Vinicius ? Cadenassé par Hakimi... Benzema ? Visiblement trop juste après sa blessure... Modric, Asencio et Kroos ? Mangés par Danilo et Verratti... Privés de ballons (43% de possession), acculés dans leur camp, inoffensifs et sevrés d'occasions (3 petits tirs tentés dans le match pour aucun cadré !), les madrilènes ont carrément laissé Donnarumma au chômage technique durant toute la partie. On peut dire sans trop exagérer qu'ils ont connu hier soir une véritable partie de déplaisir. Un peu comme quand on circule sur le périphérique à l'heure de la débauche si vous voyez ce que je veux dire. Dans leur antre de Santiago Bernabeu, dans trois semaines, s'ils veulent entretenir l'espoir, il leur faudra montrer un tout autre visage et surtout forcer leur nature en se montrant plus offensifs. Le genre d'obligation tactique qui pourrait d'ailleurs parfaitement convenir à des parisiens qui adorent jouer les tireurs embusqués et procéder par contre-attaques. Si vous ajoutez à ce principe de raison (presque) suffisante les absences pour suspensions de Mendy et Casemiro, vous n'êtes pas loin d'obtenir les conditions idéales de la qualification pour les hommes de Pochettino. Au fait ? Comment va-t-il lui ce matin ? Très bien merci. Quand votre équipe a pris la mesure de l'évènement, quand elle a marqué les esprits face à un grand d'Europe et quand la confiance est de votre côté, vous allez très bien. Ce matin, comme elles semblent loin de lui les banderoles blessantes brandies par les supporters et les remarques assassines des journalistes de ces dernières semaines. Oui, très loin. Vous voyez comme les choses vont vite en football ? Si vite qu'on jurerait que, grâce à cette victoire, le coach argentin connaîtra une véritable paix romaine jusqu'au match retour. Une paix romaine de trois semaines. C'est-à-dire une éternité dans la relativité du temps footballistique. D'ici-là le technicien n'aura pas le temps de s'ennuyer puisqu'il lui faudra préparer son équipe... gérer les égos de ces fauves... affronter Nantes... puis St Étienne... puis Nice... le tout en tachant de ne pas froisser l'opinion publique. Vous savez, celle qui rit quand on l'apaise. Joli programme non ?

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