Procès des attentats du 13 novembre : pour une peine de mort médiatique<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Justice
Un homme devant le mémorial aux victimes du 13 novembre 2015.
Un homme devant le mémorial aux victimes du 13 novembre 2015.
©Thomas COEX / AFP

Tribune

Ne tombons pas dans le piège que les terroristes du Bataclan nous tendent, une fois de plus.

Frank Tapiro

Frank Tapiro

Frank Tapiro est dondateur d’Hémisphère droit, actuel président de la société de conseil créatif HOUTSPA et cofondateur de la startup DATAKALAB.

Voir la bio »

Le procès des attentats du 13 novembre est une tribune médiatique qui leur sert de relais dans l’opinion à des fins prosélytes. Les nommer et les laisser s’adresser à la cour ne sert pas leur défense puisqu’ils ne regrettent rien, sauf de ne pas avoir pu mourir au « combat ».

Au contraire, ils apparaissent encore plus déterminés, au service de leur projet mortifère et en profitent pour provoquer, humilier et insulter nos lois, nos valeurs et notre esprit républicain. Quelle naïveté d’imaginer qu’ils allaient exprimer du remord ou du regret, voire des excuses envers les familles des victimes ou une forme de prise de conscience du mal qu’ils ont causé, rendant ainsi impossible tout travail de deuil. Les juges anti-terroristes sont pourtant clairs sur ce point. Il ne faut rien attendre d’eux. Ils ne disent rien, n’expriment rien et ne donnent aucune information ou explication puisqu’ils sont innocents et nous coupables. Nous pensons les juger et ce sont eux qui nous jugent. Leur ambition, c’est la mort. Délivrance céleste qui justifie leurs méfaits et leur entrée en martyr au paradis des lâches.

Que pouvons-nous faire, nous, sociétés évoluées, face à ces monstres qui ne partagent rien de ce qui nous rassemble ?

Si Mohamed Merah, Salah Abdeslam et les frères Kouachi sont des Français, on ne peut plus les considérer comme des citoyens. Ils ont brisé un à un tous les maillons de notre bien commun, les droits, les devoirs, la laïcité, le civisme, le respect de l’autre et le patriotisme. Face à notre impossibilité constitutionnelle à créer des apatrides, à défaut de déchéance de nationalité, on pourrait imaginer une déchéance de citoyenneté. Car il ne suffit pas d’avoir une carte d’identité pour être français. La citoyenneté est le socle de notre identité et le garant de nos valeurs.

À Lire Aussi

Menace terroriste : la France est-elle désormais organisée de manière optimale ?

Certains se posent la question de rétablir la peine de mort. Cette décision serait une faute capitale pour notre société de droits et un aveu de faiblesse de notre esprit citoyen. Nous ne devons pas régresser et nous mettre au niveau de ces barbares. L’abolition de la peine de mort est l’une des plus belles avancées sociétales du vingtième siècle français. Gardons la tête haute et résistons tous ensemble pour ne pas sombrer dans une barbarie qui déshonorerait notre pacte républicain.

Je propose en revanche d’instaurer une peine de mort médiatique.

Une peine capitale pour que ces monstres ne puissent plus jamais utiliser les médias pour continuer leur travail de promotion en apparaissant comme des héros devant nos institutions démunies et certains jeunes en manque de nouvelles références.

Une peine capitale qui décapite un à un tous les artifices de manipulation mentale et de rhétorique meurtrière qui donnent une raison de vivre à ceux qui croient avoir une bonne raison de mourir. Ne nous laissons pas enfermer dans un combat pervers perdu d’avance et imposons de nouvelles règles sans changer nos valeurs : des procès à huis clos sans aucune présence médiatique, une anonymisation immédiate des terroristes dès leur arrestation avec des noms de code neutres comme « écrou n°1 » , un enfermement réel sans complaisance, pas de visite, pas de communication avec l’extérieur hormis leurs avocats.

Eux, dont le souhait ultime est la mort n’auront pas ce plaisir. Ils auront bien pire.

L’oubli et le néant.

À Lire Aussi

Attentats du 13 novembre 2015 : les tombes de trois terroristes ont pu être brièvement identifiables à Bruxelles

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !