Pourquoi la reprise européenne laisse la France à la traîne<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
La croissance revient dans tous les pays sauf la France.
La croissance revient dans tous les pays sauf la France.
©

Editorial

Alors que des membres de la zone euro comme l'Espagne (+3%), la Suède ou encore le Royaume-Uni (+2,5%) sortent enfin de la crise, un pays reste en queue de peloton : la France, pour laquelle on prévoit au mieux une amélioration de 1,2% sur l’année.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

Partout en Europe, la croissance s’accélère. L’Espagne présente aujourd’hui le modèle le plus vertueux avec un rythme d’augmentation de trois pour cent du produit intérieur brut tiré par les exportations et relayé par la consommation intérieure grâce aux réformes en profondeur introduites dans ce pays. La  Suède est à l’unisson. Le Royaume-Uni progresse aussi à plus de deux et demi pour cent, et ainsi de suite. Un pays reste en queue de peloton : la France, pour laquelle on prévoit au mieux une amélioration de 1,2% sur l’année, tandis que le chômage ne connaît pas de trêve. Sa hausse s’est seulement ralentie en juin grâce à une manipulation des statistiques, mais depuis le début de l’année, il affecte cinquante mille personnes supplémentaires.

Les raisons de ce décalage sont bien connues. La France refuse toujours d’utiliser les recettes qui ont fait leurs preuves chez ses partenaires et de remettre en cause les lourdeurs bureaucratiques, les foyers de gaspillage dénoncés à longueur de rapports depuis des lustres, qui paralysent le pays et lui font accumuler les retards. Il ferait bien de s’inspirer du secteur privé, où l’on voit les grandes entreprises accumuler les bons résultats et afficher des performances remarquables à l’international parce qu’elles ont mené une lutte impitoyable pour réduire les coûts et améliorer la productivité. Mais les bénéfices qu’elles annoncent  ne sont pas du goût de la majorité socialiste, qui vient de saisir l’occasion pour demander au gouvernement de réorienter les aides aux entreprises en faveur des ménages. En clair, le PS remet en cause le pacte de responsabilité, alors que les allègements de charges n’ont pas tous été votés pour opérer un transfert vers les particuliers et favoriser la consommation. Le patronat a aussitôt exprimé sa préoccupation, à l’idée que l’on pourrait une fois de plus changer les règles et entretenir cette instabilité qui nuit au climat des affaires. Car il a suffi qu’une légère brise de reprise commence à souffler pour que l’idéologie qui anime une grande partie des députés se manifeste à nouveau pour faire pression sur le gouvernement.

Ainsi voit-on se dessiner une offensive en faveur d’une nouvelle baisse des impôts, après celle qui doit affecter neuf millions de contribuables et réduire encore le nombre d’assujettis à l’impôt sur le revenu qui sont déjà minoritaires dans le pays. Alors que la situation des finances publiques n’a rien de réjouissant : les foyers de dépenses continuent de suivre la pente habituelle, avec des charges nouvelles concernant la lutte anti-terroriste, mais aussi l’inévitable recapitalisation d’Areva pour tirer l’entreprise nucléaire du naufrage, ou encore les dérives des comptes sociaux, tandis que les recettes laissent à désirer, avec des rentrées moins fortes que prévu. Et Bruxelles, qui a déjà accordé à la France un nouveau délai jusqu’en 2017 pour ramener le déficit à trois pour cent du produit intérieur brut, pourrait à nouveau froncer les sourcils, alors que le projet de la nouvelle loi de Finances doit être présenté au Conseil des ministres du 30 septembre.

Tout au long de l’été, malgré les vacances officielles, le gouvernement devra lutter contre les  tentatives de remise en cause de décisions déjà prises : dans les entreprises, on s’inquiète à propos des décrets d’application de la loi Macron qui pourraient prendre du retard. On s’étonne aussi des mesures d’encadrement  des loyers prises à Paris et dans de grandes villes, qui vont décourager l’investissement dans la pierre alors que la pénurie de logements est manifeste. On pourrait ainsi multiplier les mesures à contresens prises dans les domaines les plus variés, car, à refuser le faire les choix qui s’imposent, on multiplie le nombre des mécontents sans satisfaire personne.        

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !