Soleil
Pourquoi est-ce que les scientifiques s'intéressent beaucoup au "grand minimum"
Les prochaines expéditions spatiales vont devoir prendre en compte de nombreuses variables, à commencer par celle de l'exposition aux radiations.
Atlantico : Concrètement de quoi parle-t-on, qu'est-ce que le "grand minimum" évoqué par les scientifiques ? En quoi est-ce dangereux ?
Des recherches ont montré que l'exposition aux rayonnements de l'espace (sous toutes ses formes, y compris du soleil) augmente le risque de maladie cardiovasculaire et de cancer des astronautes plus tard dans la vie. Jusqu'ici, les astronautes n'ont pas rencontré de bains de rayonnement particulièrement féroces.
La situation est connue même si elle reste à préciser au niveau des effets et des doses. Les agences spatiales estiment qu'au cours de sa carrière un astronaute ne doit pas être exposé à une augmentation du risque de cancer supérieure à 3 %. Les études des effets des particules chargées venues du Soleil ou celles dites rayonnement cosmique continuent d'ailleurs afin d'affiner nos connaissances dans ce domaine. Les astronautes qui ont été les plus exposés sont probablement ceux des missions Apollo lunaires puisqu'ils sont sortis du champ magnétique terrestre.
Mais en période de grand minimum, les rayonnements sont plus élevés. Quel pourrait être les risques pour les astronautes ? Pensez-vous que les prochaines expéditions prévues par la NASA (lune en 2023 et Mars dans un futur proche) puissent être perturbées à cause de cela ?
En cas de grand minimum, on aura moins de particules chargées venues du Soleil. Mais cette bonne nouvelle est contrariée par des rayonnements cosmiques plus forts or ceux-ci traversent plus facilement les protections puisqu'ils sont bien plus énergétiques ! Une étude estime ainsi que les astronautes atteindraient alors le maximum toléré d'exposition en 700 jours au lieu de 1000 pour toute une carrière et pour des missions au-delà de l'orbite terrestre. Cela pourrait devenir gênant pour des missions lunaires de très longues durée et bien sûr pour de futurs vols vers Mars qui impliquent forcément des durées de 500 jours ou bien plus. Toutefois il faut garder à l'esprit la multiplicité des facteurs et la complexité des interactions. Bref, les études ne sont pas forcément d'accord entre elles sur la dangerosité ou sur son accroissement. Et de toute façon la protection des astronautes contre les radiations fait l'objet de travaux constants. Ce que je veux dire, c'est que des solutions pourront être trouvées.
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !