Pas de neige, pas de JO : les images qui montrent pourquoi Pékin pourrait perdre l'organisation des Jeux d'hiver 2022<!-- --> | Atlantico.fr
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Le site qui pourrait accueillir les compétitions de luge, bobsleigh et skeleton à Pékin ne possède pas de neige naturelle.
Le site qui pourrait accueillir les compétitions de luge, bobsleigh et skeleton à Pékin ne possède pas de neige naturelle.
©CIO

Sur la mauvaise pente

La capitale chinoise, pourtant favorite, manque de neige pour accueillir les Jeux d'hiver 2022, un problème capital qu'elle tente tant bien que mal de minimiser. Sa concurrente, Almaty, se frotte les mains.

Pékin et Almaty au Kazakhstan se livrent une lutte sans merci pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver de 2022. Mais la ville chinoise connaîtrait apparemment un problème de taille. Elle n'aurait pas assez de neige. Sur 137 pages, le rapport officiel du Comité international olympique, a détaillé mardi 2 juin les points forts et les points faibles des deux villes candidates. Et concernant la cité chinoise pourtant favorite, il pointe clairement du doigt le problème du déficit d'enneigement. "La dépendance à la neige artificielle nécessiterait de détourner de l'eau des réservoirs actuels et pourrait avoir des impacts sur l'agriculture" est-il écrit dans ce document. Autre point noir ciblé par le rapport, la qualité de l'air, souci récurrent à Pékin. 

Pour des habitués du ski en France, les montagnes de Zhangjiakou laissent donc à désirer : les plus hauts sommets culminent à peine à 2200 mètres. Et il ne tombe en moyenne que 21 cm de neige... par an. Preuves à l'appui avec de nombreuses photos du rapport, sans appel. Ces dernières montrent, en effet, des montagnes sans neige, (ces clichés ont été réalisés au mois de janvier). Pourtant, les autorités chinoises en charge du projet tentent de minimiser les faits. Et elles ne sont pas les seules.

En effet, espérant décrocher une partie des 810 millions d'euros d'investissements en équipements pour le ski, prévus par le dossier de candidature chinoise, une dizaine de représentants d'entreprises et d'institutions de la région Rhône-Alpes, ont profité du salon des sports d'hiver Alpitec à Pékin en janvier pour démarcher les responsables de la candidature chinoise. Ces entrepreneurs français ont été agréablement surpris par la qualité de la qualité de la neige artificielle et des installation de la station "Secret Garden", Philippe Champemond, directeur général adjoint de Erai Chine (Entreprise Rhône Alpes international) fait confiance aux autorités chinoises : "Je sais qu'ils mettront les moyens pour réussir cet événement. J'espère avec le soutien des entreprises françaises", dit-il sur le site de Lexpress

"Les sports d'hiver se développent rapidement à Pékin et à Zhangjiakou, ce qui montre que cette région est en mesure d'accueillir des événements dans le domaine des sports d'hiver. (...) Zhangjiakou a bénéficié de 26 épisodes neigeux l'année dernière. Et à Yanqing, il a neigé le 9 mai cette année et le 12 mai l'année dernière. Par ailleurs, nos canons à neige et nos déneigeuses sont aussi capables de répondre aux normes des Jeux d'hiver" , a déclaré Zhao Yinggang, le vice-secrétaire général du comité de candidature de Beijing pour les JO d'hiver 2022.

Par ailleurs, un autre responsable chargé d'évaluer la qualité de l'air dans la capitale chinoise a estimé mardi que Pékin avait progressé dans ce domaine. "La qualité de l'air à Beijing ne cesse de s'améliorer" a-t-il indiqué. Mais malgré cette argumentation bien huilée, la favorite pour l'organisation de cette olympiade est en danger. 

Almaty pourrait-elle alors créer la surprise ? Rien n'est moins sûr. Si la ville chinoise possède un déficit évident en poudreuse, elle possède l'expérience, indispensable pour organiser ce genre d'événement. Et c'est là-dessus que les responsables du projet insistent. En effet, après avoir organisé les JO d'été en 2008, Pékin possède selon eux, de nombreuses infrastructures comme son célèbre stade olympique, le Nid d'Oiseau (ci-dessous), qui pourraient accueillir les cérémonies d'ouverture et de clôture. La capitale chinoise propose aussi "un concept régional qui vise à développer un marché des sports d'hiver au profit de plus de 300 millions de personnes vivant dans le nord de la Chine". 

Si les Chinois restent confiants, le rapport a montré qu'Almaty avait aussi des atouts et la ville kazahke peut notammentse targuer de posséder "un concept compact". Son dossier s'appuie elle aussi sur de nombreuses infrastructures existantes ou rénovées en 2011 pour les Jeux asiatiques d'hiver, tels que la station de ski de Shymbulak, construite en 1950, et le Palais des sports Baluan Sholak, construit en 1967. "Cela offre une bonne expérience pour les athlètes, une efficacité en matière de coûts et d'exploitation avec un impact environnemental bas", estime le rapport, qui met en avant à Almaty "les abondantes chutes de neige naturelle qui réduisent les besoins en eau et en énergie nécessaires pour la neige artificielle".

Mardi, le Russe Alexander Zhukov, qui préside la commission, a expliqué dans son rapport "les opportunités et les risques" associés à l'accueil des JO d'hiver dans chacune des deux villes. Pékin a de son côté l'ambition de faire des sports d'hiver "une activité ordinaire de la population afin, à terme, d'améliorer la forme physique et la santé en général", explique le CIO qui a envoyé sur les deux sites la commission d'évaluation.

A quelques jours du choix final de la ville hôte des JO d'hiver 2022 qui interviendra le 31 juillet prochain à Kuala Lumpur lors de sa 128e session du CIO, Almaty et Pékin tremblent. Auparavant, les deux villes candidates passeront leur "grand oral" aux membres du CIO le 9 juin au Musée olympique de Lausanne. L'occasion ultime pour les responsables chinois de démontrer qu'il neige bien à Pékin en hiver.

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