"On était des loups" de Sandrine Collette : au cœur d’une nature sauvage, un huis-clos émouvant entre un trappeur et son petit garçon<!-- --> | Atlantico.fr
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"On était des loups" de Sandrine Collette a été publié aux éditions Jean-Claude Lattès.
"On était des loups" de Sandrine Collette a été publié aux éditions Jean-Claude Lattès.
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Le livre "On était des loups" de Sandrine Collette a été publié aux éditions Jean-Claude Lattès.

Elisabeth Autet pour Culture-Tops

Elisabeth Autet pour Culture-Tops

Elisabeth Autet est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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On était des loups

De Sandrine Collette

JC Lattès,

Parution en Août 2022

198 pages

19,90 Euros

Notre recommandation : EXCELLENT

THÈME

Depuis 20 ans, Liam, le narrateur, vit dans ses montagnes sauvages, chassant et vendant les peaux des animaux. Il faut des heures de marche pour trouver d’autres hommes. Mais il partage ce refuge avec Ava qui l’a suivi dans cet endroit si lointain.Ava qu’il aime « à la folie » et qui lui a donné un fils, Aru. 

Mais un jour en rentrant d’une chasse, Liam trouve Ava tuée par un ours. L’enfant,protégé par le corps de sa mère, est vivant. 

L’horreur, la colère se mêlent à une grande douleur. Et viennent les questions : comment s’occuper de ce petit garçon qu’il connaît à peine ? Qui s’en occupera lorsqu’il partira à la chasse ? Comment faire grandir un enfant dans cette nature sauvage, voire hostile ? 

Liam entreprend un voyage , avec ses deux chevaux, afin de confier l’enfant à des proches, un oncle et une tante… Mais rien ne se passe comme prévu. Nous voici entraînés dans un « road-trip » à la suite du père et de son fils, voyage vers l’inconnu.

POINTS FORTS

Un récit, sorte de long monologue de Liam, sans grande ponctuation, sans virgules, donnant ainsi plus de force à la rage et au désespoir du père.

La description presque violente de cette équipée sauvage entre cet homme plein d’interrogations, de pensées macabres et cet enfant silencieux et observateur.

Puis devant le danger, le cheminement d’un père qui se découvre un instinct protecteur, pour devenir plus humain.

Comment aimer un fils lorsque l’on a vécu dans une famille violente, lorsque l’on n’a pas eu d’enfance avec un père violent ?

QUELQUES RÉSERVES

S’il faut en trouver, je me suis posée la question : peut-on vivre ainsi loin de tout , sans téléphone portable ? Quelles sont cette nature et ces montagnes qui paraissent invraisemblables ? Où se situer ? Pas en France. Peut-être en Amérique du Nord ? Mais au fond, qu'importe ! Ce n’est pas le sujet du livre.

ENCORE UN MOT...

Malgré des passages violents et destructeurs, une grande émotion règne dans le huis-clos entre le père et le fils. 

Tout au long de ce voyage sur des chemins montagneux et abrupts, au propre comme au figuré, ce roman sur le deuil et la paternité nous amène auprès du plus beau côté d’un être humain : le père et le fils s’apprivoisent. 

La langue crue, et poétique à la fois, apporte une grande force au monologue. Et comme l’a expliqué l’auteure elle-même : un texte « à la frontière entre humanité et animalité ».

UNE PHRASE

« Je n’aime pas qu’on dise que le loup hurle parce que ce n’est pas hurler, quand un clébard s’énerve là je veux bien. Le loup lui il chante c’est très différent ce n’est pas gueuler pour gueuler, il y met du cœur et des intonations surtout quand ils sont plusieurs çà me donne des frissons et je n’ai qu’une envie c’est faire partie de la meute, çà vient de loin à l’intérieur de moi ». P. 34

«… Longtemps après on contemple l'obscurité et les chansons du môme et des loups flottent dans l’air. Il arrive qu’Aru s’endorme et j’aime çà l’entendre s’endormir, il raconte quelque chose et au milieu d’une phrase il se tait parce qu’il dort il ne s’en est pas rendu compte. Il faut vraiment qu’il ait confiance et il le sait que je ne vais pas le laisser au bord de la forêt. Souvent je m’assieds un moment j’écoute sa respiration et je me cale dessus, on inspire on aspire le monde au même rythme et si sa main trouve ma main elle se serre autour et je resterais là toute la nuit s’il le voulait et je me dis – Les choses sont à leur place je crois. «P. 197

L'AUTEUR

Sandrine Collette, née en 1970, vit dans le Morvan. Elle est notamment l’auteure de Des nœuds d’acier (Denoël, 2013) grand prix de littérature policière, Et toujours les Forêts (JC Lattès, 2020) couronné, entre autres prix, par le Prix du Livre France Bleu - Page des Librairies et le Prix de la Closerie des Lilas.

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