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Night Call : du bon cinéma à la sauce américaine
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Le premier film de Dan Gilroy : un suspense très bien entretenu mais, surtout, une charge terrible contre les dérives et les méfaits de la société virtuelle.

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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L'AUTEUR

 Dan Gilroy est né en 1959 aux Etats Unis. D'abord musicien (batteur du groupe "The Breakfast Club" avec lequel il aurait accompagné les débuts de Madonna), il se tourne dans les années 80 vers le cinéma où il retrouve ses frères Tony, scénariste et réalisateur, et John, monteur.

Il y rencontre également celle qui deviendra sa femme, Rene Russo qui tient le premier rôle féminin du film. Longtemps spécialisé dans l'écriture de scénarios, il se lance avec "Night Call" dans la réalisation.  C'est donc son premier long métrage, dont il a bien évidemment écrit le scénario.

THEME

Petit voleur à la tire, Lou Bloom découvre inopinément le métier de pigiste pour les chaînes de télévision locales. La concurrence acharnée qu’elles se livrent  autour de la course à l'audimat les conduit à demander de plus en plus à leurs fournisseurs d'images.

Crimes, accidents, catastrophes, tout est bon à prendre pour occuper l'espace médiatique des journaux télévisés, pourvu qu'il y ait du sang à la une. Lou comprend très vite le parti qu'il peut tirer de ce métier en appliquant les leçons de management et de communication qu'il a prises sur internet. C'est donc l'histoire de l'ascension sociale fulgurante de Lou que raconte le film. Rien ne nous est épargné en termes de cynisme, ni le chantage à l'amour, ni même le sacrifice physique de son principal concurrent, de son collaborateur et de plusieurs policiers.

POINTS FORTS

  • La performance exceptionnelle de Jake Gyllenhaal qui incarne à la perfection le rôle de cet arriviste sans scrupule.
  • Tout ce qui fait le force du cinéma américain: efficacité de la mise en scène, rythme haletant, avec sur la fin une course poursuite digne de celle du fameux Bullit.

POINTS FAIBLES

  • Quelques invraisemblances, notamment la métamorphose, surprenante dans sa rapidité,j du petit loser en Rastignac des temps modernes.
  • Pourquoi avoir retenu le titre de Night Call (Appel de nuit) tout à fait anodin, alors que l’original (Nightcrawler ou la vermine) reflète plus fidèlement l’esprit du film ?

EN DEUX MOTS...

  • Rien de bien nouveau apparemment, ni dans la dénonciation sévère des comportements humains, ni dans les raisons de cet état de fait. L’homme était et reste un loup pour l’homme, même si le contexte a changé au fil des siècles.
  • Ce qui ressort cependant de ce film et qui renouvelle un peu l’approche du sujet, c’est  la perte totale du sens de l’altérité du héros (si on peut le qualifier ainsi),  favorisée par une formation totalement virtuelle et déshumanisée. Les progrès considérables induits par l’informatique auraient-ils leur revers ? On n’en doutait pas trop, mais la démonstration est percutante.


RECOMMANDATION

Bon Bon

Surtout pour les amateurs de films à l’américaine.

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