Nicolas Hulot : star médiatique... mais pas encore politique<!-- --> | Atlantico.fr
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Nicolas Hulot annonce-t-il en secret à Cécile Duflot, la Secrétaire nationale d'Europe Ecologie, sa candidature aux primaires du parti?
Nicolas Hulot annonce-t-il en secret à Cécile Duflot, la Secrétaire nationale d'Europe Ecologie, sa candidature aux primaires du parti?
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Ushuaïeaïeaïe

Nicolas Hulot candidat à la présidentielle de 2012 ? L'affaire semble se préciser, mais comme l'enseigne l'histoire, son succès électoral est loin d'être garanti...

Daniel Boy

Daniel Boy

Daniel Boy est directeur de recherche (FNSP) au CEVIPOF et enseignant au master de Sciences Po notamment en analyse quantitative des données.

Ses recherches se sont développées dans trois domaines : la sociologie électorale, l’écologie politique en France et en Europe, les relations entre science, technique et société.

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Atlantico : Quelles seraient les chances de succès d’un personnage aussi médiatique que Nicolas Hulot dans le cadre d'une élection présidentielle ?

Daniel Boy : C’est un personnage médiatique. Mais popularité ne veut pas dire élection. Pour l’instant il faut être prudent, à l'heure où je vous parle, il n’est pas encore officiellement candidat.

S’il était candidat, tout dépend de la voie qu’il choisira. S’il ne passait pas par les primaires organisées par Europe Écologie, cela causerait du remue-ménage dans le parti. S’il se présentait à ces primaires avec des sondages encourageants (mais qui ne signifieraient de toute façon rien à un an de l’élection), il y aurait le risque de créer un malaise, car la pression des sondages, les électeurs écologistes n’aiment pas ça. Cela pourrait poser un problème démocratique. Dans les deux cas, sa candidature pourrait donc créer des dissensions au sein des Verts, cela pourrait diviser le parti justement au moment ou celui-ci avait réussi à s’unifier sous la bannière d’Europe écologie.

Par ailleurs, il faut se souvenir de l’exemple de José Bové qui bénéficiait d’une image extraordinaire et qui n’a obtenu au final qu’1,32 % à la présidentielle de 2007. On peut aussi citer Coluche. Ce n’est pas absurde de rappeler qu’il fut très populaire en 1981, jusqu’à avoir à des sondages le portant à 10-12%. Il faut se méfier des candidatures qui apparaissent consensuelles au départ et s’effritent par la suite.

La candidature de Nicolas Hulot avait déjà été évoquée en 2007. Il avait finalement renoncé. Pourquoi se présenterait-il en 2012 ?

La situation a évolué. Malgré la récente catastrophe nucléaire au Japon, la question de l’environnement est aujourd’hui moins au cœur du débat public qu'en 2007. Et puis, d’un point de vue plus personnel, Nicolas Hulot a été déprimé par l’échec de son film Le syndrome du Titanic en 2009.

En 2007, il a hésité à se présenter puis a renoncé. Il a préféré la stratégie de faire pression sur le pouvoir politique, avec son pacte écologique, et ça a débouché sur le Grenelle de l’environnement qui s’est terminé en eau de boudin…  Il se dit sans doute aujourd’hui qu’on ne peut pas lui faire deux fois le même coup !

Mais le succès actuel de Marine Le Pen ne montre-t-il pas qu’il existe un boulevard pour une personnalité située hors des partis de gouvernement ou pour une personnalité issue de la société civile ?

Attention, il ne faut pas confondre la société civile avec Marine Le Pen. Marine Le Pen (tout comme Olivier Besancenot) est issue du sérail politique. La situation des candidats de la société civile est bien différente : a priori, ils bénéficient d’un point de vue positif de la part des citoyens qui rejettent la politique. Ils apparaissent comme une alternative.

Mais ça ne marche pas toujours. Beaucoup n’ont pas tenu le choc. Souvenons-nous par exemple du biologiste Alain Bompard qui n’est resté qu’un mois au sein du gouvernement de Pierre Mauroy en 1981.

Nicolas Hulot fera forcément des gaffes car il ne maitrise pas les us et coutumes de la politique. Il y a un langage à respecter. Ce sera donc sans doute difficile pour lui. Et puis, il ne faut pas déprécier les difficultés d'une campagne présidentielle. C’est une période extrêmement fatigante.

Enfin, à partir du moment où on est candidat a l’élection présidentielle, on doit être capable d’avoir réponse à tout, et pas seulement sur l’écologie. Il va donc falloir qu’il se mette à niveau sur beaucoup d’autres thèmes politiques.

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