Mondial 2014 : Croates et Bosniaques, l'addition de regrets balkaniques<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Sport
Les Croates peuvent nourrir des regrets dans ce Mondial 2014
Les Croates peuvent nourrir des regrets dans ce Mondial 2014
©Reuters

Raté

Les Croates, présents dans le groupe du Brésil et les Bosniaques, reversés dans la poule des Argentins, sont éliminés de cette coupe du monde 2014. Mais ils sortent avec les honneurs.

Vincent Roger

Vincent Roger

Né en 1969, élu de Paris de 2008 à 2020, conseiller de plusieurs ministres, Vincent Roger a été délégué spécial de la région Île-de-France aux Jeux olympiques et paralympiques de 2017 à 2021.

Voir la bio »

Imaginez si la Yougoslavie existait toujours, l’équipe qu’elle aurait pu aligner à l’occasion de Mondial brésilien. Pensez à ce qu’aurait pu donner la fusion des talents croates et bosniaques, sans oublier les Serbes (pour information, en amical contre le Brésil, à quelques jours de l’ouverture de la coupe du monde, la Serbie n’a perdu que 1 à 0). La tragédie de l’Histoire en a décidé autrement : ces petits pays, qui se sont déchirés avec une violence inouïe durant la décennie 90, ont retrouvé une existence internationale notamment grâce au football. Ce sport a aussi contribué – du fait de très nombreuses confrontations, cette fois-ci footballistiques  à pacifier leur relation. Il est en particulier assez amusant de se souvenir que la première reconnaissance pour la Bosnie Herzégovine fut celle de... la FIFA : son équipe nationale fut reconnue quelques jours avant que le pays le soit lui-même en droit international.

La Bosnie justement... parlons-en. C’était sa première participation à une phase finale de coupe du monde : malgré son manque d’expérience, cette équipe m’a séduite. Son football tout en mouvement sait être alléchant : le match d’hier contre l’Iran en fut une démonstration. Son jeu de passes courtes, à l’image de l’ensemble des équipes balkaniques, est construit - il n’est pas d’ailleurs sans rappeler celui de la Roja. Les qualités techniques des hommes de Safet Susic sont indéniables : je pense en particulier à Misimovic, Pjanic et bien évidemment Dzeko (meilleur buteur de la première League anglaise avec Manchester City).

Franchement, les Bosniaques auraient mérité mieux qu’une élimination, à mes yeux, prématurée. Il faut dire que cette équipe a joué de malchance : lors du premier match, un mauvais rebond sur le genou du défenseur Kolasinac permit à l’Argentine d’ouvrir le score dès la 3e minute. Sans ce coup du sort, il est fort à parier que le scénario de la rencontre aurait pu en être différent. Ensuite, à l’instar de leurs cousins croates contre le Brésil, les Bosniaques ont été victimes d’une incroyable erreur d’arbitrage contre le Nigéria : le but refusé à Edin Zdeko était 100% valable. Mais la chance est un facteur à ne pas négliger en football. La chance sourit aux audacieux.

A l’avenir, les Bosniaques devront méditer ce vieil adage populaire. Leur faiblesse aura été, sans doute, d’être trop timorés. Les "Dragons" surnom donné aux joueurs Bosniaques ont en eux les capacités à être plus intrépides. Leur technique, leur sens tactique et leur jeunesse c’était une des équipes les plus jeunes du tournoi avec 26 ans et 9 mois de moyenne d’âge sont sources d’espérance. Ce jeune pays dans les années à venir pourrait bien surprendre : je ne serais pas étonné de revoir l’équipe de Bosnie en France lors de l’Euro 2016. Fort de cette première expérience, ce petit pays de 4 millions d’habitants pourrait bien devenir un grand d’Europe ! 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !