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"Mémoires d’Hadrien" : la confession ultime d’un homme au crépuscule de sa vie
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De : Marguerite Yourcenar Adaptation : Renaud Meyer Durée : 1h10 Avec : Jean-Paul Bordes

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THÈME

Mémoires d’Hadrien est une longue lettre de l’Empereur, destinée à son petit-fils adoptif de 17 ans et potentiel successeur, Marc Aurèle.

C’est la méditation d’un homme qui va mourir et se retourne sur son existence pour en retracer les principaux événements, avec un souci constant de lucidité et de transparence.

POINTS FORTS

Le chef d’œuvre de Marguerite Yourcenar est un texte introspectif, dense et exigeant. Son passage de l’écrit à l’oral est un tour de force réussi par Renaud Meyer qui livre une adaptation fidèle à l’esprit du livre. Il parvient en 1h10 à restituer l’essence même de ce bilan qui convoque les souvenirs de l’Empereur : ses triomphes militaires, ses histoires amoureuses – surtout sa passion pour son jeune amant Antinoüs – les beautés de l’art, l’amour de la poésie et de la musique, les plaisirs du corps …

Jean-Paul Bordes, à qui Renaud Meyer a confié, la lourde tâche d’être Hadrien, se glisse dans sa peau vieillissante en restituant la profonde évocation de ses brillantes heures, de ses bonheurs passés et de ses douleurs présentes à l’approche de la mort.

Le comédien devient cet homme seul, qui fait sa dernière toilette avant de se draper en empereur pour mourir dans un habit d’éternité. Il existe, sans artifice, et incarne cet homme simple, seul avec son corps, la poésie et les siècles passés. 

En choisissant de s’affranchir d’une certaine dimension historique, il se fait le miroir des interrogations des spectateurs sur l’amour, la mort et les beautés du monde. Seul face au public installé en cercle autour de lui dans la petite salle du théâtre de Poche, le théâtre des grands auteurs, Hadrien partage cet ultime rendez-vous avec lui-même.

QUELQUES RÉSERVES

Pas de vrais réserves mais la restitution sans complaisance ni geste superflu d’un texte dense, parfois difficile, qui interpelle le spectateur.

ENCORE UN MOT...

Le projet initial de Marguerite Yourcenar, alors qu’elle n’avait qu’un vingtaine d’années était de faire du jeune amant d’Hadrien, Antinoüs, le narrateur du récit. Elle détruit ses premières ébauches après le refus de plusieurs éditeurs et le reprit un quart de siècle plus tard pour faire de l’Empereur le narrateur de sa propre histoire.

UNE PHRASE

« Tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts ».

L'AUTEUR

Marguerite Yourcenar, née à Bruxelles en 1903, Marguerite Cleenewerck de Crayencour, est une écrivain française, auteur de romans, nouvelles et récits autobiographiques.

Elle fut poète, traductrice, essayiste et critique littéraire.

Soin roman, Les Mémoires d’Hadrien, en 1951, connait un succès mondial et établit définitivement sa réputation d’écrivain majeur.

En 1970 elle est élue à l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique et en 1980 à l’Académie française. Soutenue notamment par Jean d’Ormesson, elle fut la première femme à en faire partie.

Elle meurt en 1987 à Bar Harbor, aux Etats-Unis.

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