Le chef d’œuvre de Marguerite Yourcenar est un texte introspectif, dense et exigeant. Son passage de l’écrit à l’oral est un tour de force réussi par Renaud Meyer qui livre une adaptation fidèle à l’esprit du livre. Il parvient en 1h10 à restituer l’essence même de ce bilan qui convoque les souvenirs de l’Empereur : ses triomphes militaires, ses histoires amoureuses – surtout sa passion pour son jeune amant Antinoüs – les beautés de l’art, l’amour de la poésie et de la musique, les plaisirs du corps …
Jean-Paul Bordes, à qui Renaud Meyer a confié, la lourde tâche d’être Hadrien, se glisse dans sa peau vieillissante en restituant la profonde évocation de ses brillantes heures, de ses bonheurs passés et de ses douleurs présentes à l’approche de la mort.
Le comédien devient cet homme seul, qui fait sa dernière toilette avant de se draper en empereur pour mourir dans un habit d’éternité. Il existe, sans artifice, et incarne cet homme simple, seul avec son corps, la poésie et les siècles passés.
En choisissant de s’affranchir d’une certaine dimension historique, il se fait le miroir des interrogations des spectateurs sur l’amour, la mort et les beautés du monde. Seul face au public installé en cercle autour de lui dans la petite salle du théâtre de Poche, le théâtre des grands auteurs, Hadrien partage cet ultime rendez-vous avec lui-même.
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