LVMH : Bernard Arnault prépare l’avenir, encore et toujours<!-- --> | Atlantico.fr
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Bernard Arnault, dirigeant de LVMH.
Bernard Arnault, dirigeant de LVMH.
©ERIC PIERMONT / AFP

ATLANTICO BUSINESS

LVMH, leader incontesté du luxe mondial, rassemble aujourd’hui 75 maisons de luxe. Le groupe est dirigé d’une main de fer par Bernard Arnault, à qui il a fallu, pendant toutes ces années, un peu de chance, un peu de passe-passe et beaucoup d’ambition. gé de 73 ans, il a le droit de diriger son groupe jusqu’à 80 ans, au moins. La question sur toutes les lèvres est de savoir lequel de ses héritiers il choisira pour devenir le prochain empereur du luxe..

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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Très jeune, Bernard Arnault réussit à épater sa famille en rentrant à l’école Polytechnique. C’est prestigieux mais quand il en ressort, lui qui est originaire de Roubaix veut se rapprocher de sa famille et rejoint l’entreprise familiale de BTP et d’immobilier, Ferret Savinel. Le monde de l’entrepreneuriat le fait rêver mais en 1981, la gauche arrive au pouvoir. Bernard Arnault s’en méfie au point de quitter la France. Il se dirige vers les Etats-Unis où il ambitionne de développer une filiale de sa société immobilière. Les affaires ne prennent pas très bien. Arnault, ça ne fait pas très américain, il se met dans plusieurs mauvais coups, ce qui l’oblige assez vite à rentrer au pays. 

Paradoxalement, c’est grâce aux socialistes que Bernard Arnault va vraiment décoller. En tant que jeune patron ambitieux, il est repéré et choisi par les pouvoirs publics pour reprendre Boussac, une entreprise du nord de la France.

Boussac est une société au bord de la faillite qui embarrasse bien le gouvernement. C’est un ensemble hétérogène, composé de textile, de quelques magasins dont Le Bon Marché et d’une pépite du luxe, Christian Dior.

Le luxe... Bernard Arnault va découvrir ce que sait et va comprendre combien ça peut rapporter. Chez Boussac, il fait le tri en vendant les couches Peaudouce et Conforama. En ne respectant d’ailleurs pas les promesses de sauvegarde d’emplois. Il a des ambitions plus grandes.

Bernard Arnault reste attentif à ce qu’il se passe dans le monde des affaires. En 1987 a eu lieu un rapprochement entre deux fleurons français : Louis Vuitton, la célèbre marque de maroquinerie à la toile enduite, et Moet-Hennesy, les champagnes et spiritueux. LVMH.

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Mais les jeunes mariés ne s’entendent pas très bien. 1987 est une année de crise boursière, le groupe est OPAble, vulnérable. Chacun des fondateurs cherche une alliance. D’un côté, Henry Racamier pour Louis Vuitton et de l’autre, Alain Chevalier qui a mis sur pied Moet Henessy. Les deux hommes connaissent Bernard Arnault, qui en profite vite pour jouer double jeu.

Il achète à tour de bras des actions LVMH, même très cher, des obligations convertibles à qui en vend.... Il veut conquérir le pouvoir. En 1988, il est obligé de dévoiler sa position de premier actionnaire et débarque tous ceux qui ne lui plaisent pas. 

C’est à ce moment-là qu’il est intronisé président de LVMH.

Bernard Arnault est un collectionneur et sa soif n’est jamais assouvie. D’autres marques, d’autres histoires ont égrainé son parcours, pas si parfait...

En 1999, le prédateur vise Gucci. Il utilise le même stratagème que pour LVMH. Bernard Arnault rachète des blocs d’actions, s’assure du soutien de certains actionnaires et va détenir jusqu’à 35% du capital. Du pain béni... jusqu’à ce qu’un chevalier blanc lui vole la promise. François Pinault, président de Pinault Printemps Redoute, plus âgé et à ce moment-là plus aguerri que lui. Bernard Arnault s’incline, le rêve Gucci s’efface.

Autre exemple, 15 ans plus tard. Lors d’un raid boursier de LVMH et de multiples sociétés satellites, le sellier Hermès se bat comme un beau diable pour garder son indépendance. La famille Hermès, aussi grande soit-elle, considère que c’est la bataille de son siècle et n’abdique rien. La bataille va continuer devant les tribunaux. Défait, Bernard Arnault est contraint de signer un accord de paix en 2014. Il n’aura jamais Hermès, mais empoche tout de même à la clé une plus-value de 3 milliards et demi d’euros à la revente des 14% d’Hermès qu’il avait réussi à acquérir. 

Depuis lors et encore, la famille LVMH ne cesse de s’agrandir, par la conquête de nouvelles marques. En 2019, dans la joaillerie avec Tiffany & Co, et de plus en plus dans l’hôtellerie de luxe.

Un jour, un des cinq enfants Arnault prendra sa relève. 

Antoine, Delphine, Frédéric, Alexandre et Jean... Ils travaillent tous chez LVMH.

Très habile en montage financier, Bernard Arnault leur a déjà la transmis la majorité des parts de Groupe Arnault, qui détient la participation familiale de 47% dans LVMH.

Reste à savoir qui prendra la place de chef... car la succession opérationnelle  est, elle, loin d’être réglée.

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