Ligue des Champions : Leipzig/PSG. 2/2 Le PSG ne mérite pas mieux<!-- --> | Atlantico.fr
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Les joueurs du PSG lors de leur match contre Leipzig en Ligue des Champions, le mardi 3 novembre 2021.
Les joueurs du PSG lors de leur match contre Leipzig en Ligue des Champions, le mardi 3 novembre 2021.
©FRANCK FIFE / AFP

Compétition européenne

Confrontés à leurs limites habituelles et encore une fois médiocres collectivement, les Parisiens ont frôlé la correctionnelle. En partageant les points grâce à un doublé de Wijnaldum, et même s'ils conservent leurs chances de qualification pour les huitièmes de finale, ils cèdent la première place du groupe à Manchester City.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Quoi de neuf ? Ben... rien... puisque les matchs se suivent et se ressemblent pour le PSG, cette drôle d'équipe sans réelle identité de jeu, sans beaucoup d'idées, qui est malmenée la majeure partie du temps mais qui s'en sort presque à tous les coups quand même. Hier soir, les tireurs embusqués du PSG ne se sont pas beaucoup écartés de leurs standards puisqu'ils ont présenté, encore une fois, un bilan paradoxal. Pourquoi paradoxal ? Tout simplement parce qu'après vingt minutes de jeu, on ne donnait pas cher de leur peau. Pour le dire simplement, ils étaient battus dans tous les domaines par des adversaires qui se montraient supérieurs dans la projection, dans le pressing et dans l'intensité. Le résultat de ce véritable état de siège n'était autre que l'ouverture (logique) du score par un ancien de la maison, Christopher Nkunku, sur une jolie tête à bout portant (8e). Dans ce début de rencontre qui ressemblait de près comme de loin à un véritable calvaire, le drapeau noir flottait dangeureusement sur la marmite. L'équipe était même au bord du gaz avant que Donnarumma ne se détende pour détourner un pénalty (mal) tiré par Silva à la onzième minute. Pour l'équipe parisiennne, à ce moment-là du match, en considérant la faiblesse du jeu proposé, la seule solution franchement envisageable, c'était qu'un cavalier surgisse hors de la nuit. Ce cavalier, qui prenait le bouillon comme tous les copains, ce fut Wijnaldum (20e), auteur sur le coup de son premier but sous ses nouvelles couleurs sur la seule action construite collectivement par le PSG. Ce même Wijnaldum allait doubler la mise sur un coup de tête opportun qui assommait des Lipsiens qui n'étaient vraiment pas récompensés de leur franche domination (39e). Revenus de la pause avec un chouïa moins de conviction et de moral, les allemands allaient par la suite poser un peu moins de problèmes à des parisiens qui, s'ils ne maîtrisaient pas grand-chose, allaient tout de même préserver l'essentiel jusqu'à la 90eme minute... Moment mal choisi par Kimpembe, quand la victoire tendait les bras, pour charger Nkunku dans le dos et provoquer un pénalty transformé par Szoboszlai. La chance des parisiens était passée.

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Alors, au moment de faire le bilan de ce match, une question se pose : quand une équipe joue autant à l'envers mais qu'elle arrache un match nul plus qu'heureux, peut-on parler de miracle ? Pour la plupart des équipes, la réponse serait oui... Concernant le Paris Saint Germain, ce sera non... Tout simplement parce que la répétition des prestations de cet acabit exclu la notion de miracle, terme réservé aux exceptions, aux choses qui n'adviennent qu'une seule fois. Et c'est bien là toute la problématique que propose ce Paris Saint Germain... Avec eux, même si tout est possible et que rien n'arrive, ils s'en sortent toujours par quelques coups de boutoirs ou par quelques exploits individuels. En début de saison, le sauveur s'appelait souvent Mbappé... la semaine dernière, c'était Di Maria... hier soir, c'était Wijnaldum... Moralité, il y a toujours une star pour tirer l'équipe d'un mauvais pas. Nous verrons, dans quelques semaines, si cette politique exclusivement individualisée résiste à l'épreuve du temps.
De ce match parfaitement inabouti nous retiendrons le (tout petit) regain de forme de Neymar... le jour sans de Kimpembé, Hakimi et Danilo... la solidité habituelle de Donnarumma... les trois ratés d'Mbappé (45+2, 53 et 64e)... le précieux doublé d'un Wijnaldum mieux dans ses statistiques que dans son jeu... et bien sûr la partie encore une fois impeccable de Marquinhos. Hier soir, ce joueur à la stature quasi militaire, ce soldat bien d'aplomb, aura encore donné, en plus d'offrir une passe décisive, un véritable récital défensif tout au long de la partie. À tel point qu'on a même entendu certains parler du concert du colon. C'est dire...
Ce matin, après un résultat qui n'est pas l'affaire du siècle, puisque le PSG cède la tête du groupe à Manchester City, le débat reste entier au sujet d'un collectif qui ressemble de plus en plus, comme le chantait une vedette des 80's, à "un superbe voilier qui n'a jamais vu la mer" (réponse en bas de page pour ceux qui sèchent). Les matchs peuvent bien s'enchaîner, les problèmes restent donc les mêmes : cette équipe, qui semble toujours rouler à plat, continue de prouver qu'il est impossible d'exister au plus haut niveau en défendant à sept. Dans trois semaines, et dans l'objectif de rejoindre les huitièmes de finale, elle défiera les hommes de Guardiola avec un petit point de retard qui pourrait peser bien lourd à l'issue des phases de poules.

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Comme au PSG les problèmes volent souvent en escadrille, nous finirons en évoquant la situation de plus en plus préoccupante d'un Lionel Messi dont l'absence sur blessure ajoute un nuage gris à un ciel déjà bien chargé en ce début de saison. Car au-delà des difficultés d'adaptation bien naturelles pour quiconque arrive dans nouvel environnement, son cas interpelle. Mettons les pieds dans le plat : depuis 1958 et le retour au pouvoir du général de Gaulle, et bien qu'il ne faille chercher aucune relation entre les deux affaires, on n'a jamais vu joueur de champ courir aussi peu (même Beckenbauer, le bras en écharpe, galopait davantage). Comme nous ne sommes pas ennemis du colloque, nous cherchons à comprendre... Évidemment, il est naturel que le jeu des attaquants, aussi doués soient-ils, évolue au fur et à mesure que les carats s'additionnent. Quand certains deviennent plus complets et plus buteurs que dans leurs jeunes années (comme Benzema), d'autres préfèrent dribbler avec parcimonie et devenir de purs finisseurs (comme Ronaldo). Quoiqu'il en soit, ceux qui vieillissent le mieux sont ceux qui parviennent à adapter avantageusement leur jeu à leurs nouvelles incapacités. Ce ne semble pas être le cas avec Messi dont le génie et quelques buts marqués ne suffisent plus à masquer les insuffisances. En ressemblant de moins en moins à un athlète et de plus en plus à une marque, l'Argentin est peu à peu devenu ce joueur à sens unique qui ne court plus que dans une direction, celui qui semble aimer l'effort sans le pratiquer, celui qui finit ses matchs bien reposé. Le plus triste, finalement, serait presque de constater notre mansuétude à son endroit. En admirant benoitement et dévotement le crépuscule de sa carrière, c'est comme si nous étions tous frappés par une curieuse nostalgie anticipée. Avec nos yeux couleur de spleen, c'est comme si nous admirions, de son vivant, un joueur, non plus pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il a été et pour tout ce qu'il nous a donné.
Je dis assez souvent que tous les footballeurs naissent libres et égaux mais que dès le lendemain, les choses se gâtent. Ce que je veux dire par là, c'est que pendant que l'immense majorité des joueurs restera anonyme, quelques génies apparaîtront ça et là, au gré des décennies. Le cas de Lionel Messi prouve qu'au-delà de leurs différences, ils ont tous un point en commun : génie ou pas, vieillir ou changer de maillot, c'est toujours une autre paire de manches...

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