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Les relations entre frères et soeurs : un lien primordial
©Fnac // Capture d'écran

Bonnes feuilles

Tout l'été, Atlantico publie les bonnes feuilles de livres remarquables. Aujourd'hui, "Frères et soeurs pour toujours, l’empreinte de la fratrie sur nos relations adultes" de Lisbeth von Benedek publié par la Maison d'édition Eyrolles. Extrait 1/2.

Depuis plus d’un siècle, la psychanalyse a beaucoup apporté à la compréhension de la psyché consciente et inconsciente de l’être humain. Dans un premier temps, les psychanalystes de tous bords se sont davantage intéressés au monde interne de l’adulte qu’à celui de l’enfant en tant que tel ; lorsqu’ils ont exploré la maturation psychique de l’enfant, c’était surtout pour mieux rendre compte du fonctionnement de l’adulte. La construction psychique de chaque être humain se met en place, selon la théorie freudienne, en fonction de la manière dont un enfant se construit à côté de ses parents, au sein du « triangle œdipien ». De toute évidence, l’importance de la relation fraternelle et les complexes qui en découlent ont été occultés au profit du complexe d’Œdipe et sa spécificité n’a pas été étudiée en tant que telle. D’après Anna Freud, la fille de Sigmund Freud, les frères et sœurs sont considérés comme des « pièces accessoires » par rapport aux parents. Les successeurs de Freud ont eux aussi laissé ce sujet dans l’ombre.

Un lien primordial, bien souvent ignoré.

Pendant longtemps les psychanalystes ont pensé que les relations fraternelles n’étaient que le résultat d’un déplacement des sentiments passionnels et ambivalents des enfants pour leurs parents et qu’elles n’avaient pas de spécificité. La dynamique relationnelle au sein de la fratrie a donc été sous-estimée. Pourtant nos frères et sœurs nous aident également à nous structurer et à grandir : comme nos parents, ils nous servent de guides, de modèles, de cibles de rivalité ou de révolte, mais si les relations parentales sont davantage accessibles à la conscience, les niveaux précoces des relations fraternelles sont plus difficilement repérables. Ils sont le plus souvent sans cesse réactualisés et projetés d’une manière « crue », à l’occasion de toute relation avec des pairs.

Autant mais autrement que les parents, nos frères et sœurs participent à la structuration de notre identité. Nous sommes tout autant habités par les expériences intimes vécues avec nos frères et sœurs que par le désir d’un lien exclusif avec la mère ou d’une position privilégiée vis-à-vis des parents – et des grands-parents d’ailleurs.

C’est probablement parce que, contrairement aux parents, le frère ou la sœur est à la fois proche, intime et perçu comme un égal – à peu près de la même taille physique que nous –, et en même temps autre, qu’il est tant aimé et détesté, jalousé, idéalisé ou dénigré. Les attirances, les rejets, les désirs et fantasmes de toutes sortes s’élaborent au cours des premières expériences fraternelles, et restent engrammés dans l’inconscient.

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