Les militants d’extrême-gauche ont tellement perdu de leur magistère intellectuel et moral qu’ils en sont devenus bêtement méchants<!-- --> | Atlantico.fr
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Des militants d'extrême gauche lors d'un rassemblement
Des militants d'extrême gauche lors d'un rassemblement
©©PIERRE ANDRIEU / AFP

ENTRETIEN BONNES FEUILLES

Gilles-William Goldnadel publie le « Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche » chez Les Nouvelles Editions de Passy. La bataille des idées, la gauche sait qu'elle l’a peut-être perdue depuis quelque temps. La bataille culturelle qui se joue est une bataille existentielle. Entretien.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Vous publiez un Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche. Au-delà de l’habileté rhétorique de l’inversion sémantique de la charge de la faute idéologique, ce fascisme d’extrême-gauche est-il le pendant symétrique parfait de son homologue d’extrême-droite en termes de dangerosité ? Quelle définition donnez-vous à cette extrême gauche, où commence-t-elle, où finit-elle ?

Gilles Willam Goldnadel : Il y a plusieurs extrêmes gauches. Politiques, médiatiques, intellectuelles etc…. L’une des spécificités de leurs privilèges, c’est qu’au rebours de la droite, elles sont innommées pour précisément ne pas les extrémiser. Soit l’on parle de gauche, soit l’on parle de « gauche de la gauche », soit l’on parle de « gauche radicale ». De même on dit d’un journal qu’il est  « droitier » mais le terme de gaucher n’existe pas dans le champ lexical politico- médiatique… Mon livre est un livre qui s’inscrit dans le combat culturel. Je retourne l’injure de fasciste, au sens dévoyé, à l’envoyeur. Celui—ci s’était donné la possibilité d’étiqueter unilatéralement d’extrême-droite qui il voulait à droite. Souffrez que je m’accorde la même licence à l’égard de la gauche quand elle déroge aux bonnes mœurs démocratiques .

La référence à la Résistance est très forte : que risque-t-on dans ce pays quand on se dresse face à l’extrême-gauche ? 

Jusqu’à peu , celui qui osait critiquer l’extrême gauche était immédiatement extrêmement droitisé et exclu en conséquence du débat médiatique. Ce n’est plus aussi mécanique.

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Vous parlez de rendre coup pour coup, concrètement, ça peut donner quoi ? 

Je prends l’initiative de la critique. Je me gausse. Je dénonce. Bref , à mon tour de distribuer des gifles et des bons points . Quant à leurs insultes, j’en ris. Ils ont perdu tellement de leur magistère intellectuel et moral, qu’ils en sont plus méchants. Ils ne sont plus dans la bataille d’idées mais dans les invectives et la censure. Mais leurs crocs sont élimés. La meute aboie mais elle ne peut plus vraiment mordre. De toute manière, je ris. Je pratique sans efforts ce que j’ai nommé le cambronnisme.

Eric Zemmour a été déclaré persona non grata par certains en prévision de son meeting du week-end à Villepinte en Seine-Saint-Denis. Au-delà de défendre sa liberté d’expression à lui -comme celle de ses électeurs du reste- rendre coup pour coup en la matière, ça donnerait quoi et cela serait-il justifié ? 

S’agissant de Zemmour, les attaques fascisantes qu’il subit le renforcent plus que ses initiatives parfois malheureuses ou excessives. Ainsi, en ce qui me concerne, malgré toutes nos divergences, je suis constamment placé dans l’ardente obligation de le défendre contre les nouveaux fachos.

Par quels mécanismes intellectuels et humains expliquer la domination de l’extrême gauche sur le système médiatique, culturel et universitaire français ?

La gauche extrême a le double avantage de n’avoir aucune pudeur et d’être dotée d’une faculté d’amnésie particulière, raison pourquoi elle a toutes les audaces. Elle s’est toujours trompée mais elle l’a oublié. De toute manière, elle préfère se tromper avec Sartre que d’avoir raison avec Aron. C’est cette ignoble posture esthétique qui explique les grands cimetières sous la lune .

Vous dites que l’extrême gauche s’impose grâce à sa maîtrise des techniques de manipulation émotionnelle, faut-il là aussi rendre coup pour coup au risque de placer le système entier au bord de la crise de nerfs ? 

À tout prendre, je préfère prendre le risque de la crise de nerfs à la servitude certaine.

Comment mesurer les ravages de ce fascisme d’extrême-gauche ? Et la bataille est-elle déjà perdue sur les jeunes générations soumises à un système éducatif profondément imprégné de cette pensée culpabilisatrice ? 

Comme je l’explique dans mon Manuel la mainmise de l’extrême-gauche sur les médias a entraîné une véritable décérébration des esprits sur fond d’antinazisme de carnaval devenu fou . Il en a résulté une détestation pathologique de l’être occidental comme je l’ai expliqué tant dans mes « Réflexions sur la question blanche » que dans mes «  Névroses Médiatiques ». Une partie de la jeunesse ne sait plus où elle habite , comme on dit . Ceci posé, une grande partie des jeunes préfèrent aujourd’hui le Rassemblement National….

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Extrait du livre de Gilles-William Goldnadel, « Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche », publié chez Les Nouvelles Editions de Passy.

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