Le RN et LFI voulaient censurer le gouvernement pour un déficit budgétaire qu’ils ont largement contribué à creuser<!-- --> | Atlantico.fr
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La sanction infligée par Standard and Poor's, qui a dégradé la dette française, a ouvert un véritable festival d’irresponsabilité.
La sanction infligée par Standard and Poor's, qui a dégradé la dette française, a ouvert un véritable festival d’irresponsabilité.
©DON EMMERT / AFP

Atlantico business

Le début de semaine a été marqué par une condamnation à la mort politique du gouvernement et du président, coupables d’avoir entraîné la France dans l’antichambre de la faillite financière. Mais qui est véritablement responsable ?

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La tête de liste, Valérie Hayer, n’avait évidemment pas besoin d’une telle bronca de la classe politique, car en essayant de tuer le président et son premier ministre, la classe politique a pratiquement donné le coup de grâce à la liste Renaissance. Elle est donc coupable de tout, conjointement avec les membres du gouvernement et le président de la République, bien sûr. La sanction infligée par Standard and Poor's, qui a dégradé la dette française, a ouvert un véritable festival d’irresponsabilité. 

Le ministre de l’Économie en a donc pris pour son grade, mais les vrais responsables sont évidemment le premier ministre et le président de la République puisque ce sont eux qui prennent les décisions stratégiques. À la limite Bruno Le Maire ne serait que directeur financier.

Mais en réalité, tout le monde est coupable de la dérive budgétaire. Les ministres eux-mêmes sont venus nombreux pour soutenir le gouvernement attaqué par les deux motions de censure. N’est-ce pas les mêmes qui, plusieurs fois par an, supplient le ministre de l’Économie de protéger leur propre budget et même lui demandent de l’augmenter ?

Les chefs de partis, si prompts à réclamer un peu de sérieux dans la gestion de l’argent public, n’ont d’ordinaire que peu d’imagination quand il s’agit de réduire leur train de vie. Les hauts fonctionnaires et les directeurs d’administrations ne débordent pas de propositions qui reviendraient à leur couper les moyens d’agir ou d’exister. Quant aux syndicats, leur challenge est clair : leur objectif est d’obtenir le maximum de moyens pour les adhérents. Et ça marche d’autant mieux qu’ils peuvent faire pression avec la menace de grève à la clé. Ce qui ne les empêche pas de critiquer, eux aussi, la « gestion déplorable des finances publiques ».

Le comble dans ce festival de l’hypocrisie, c’est d’entendre Marine Le Pen d’un côté et Jean-Luc Mélenchon de l’autre donner des leçons de rigueur budgétaire juste après avoir décliné une liste de revendications qui se traduisent toutes par des majorations d’aides publiques. Faut dire que des gilets jaunes au covid en passant par la réforme des retraites , lette pour le pouvoir d’achat et les chèques energie, Jean-Luc Mélenchon et des amis, Marine Le Pen et ses militants ont chacun de leur cote bien contribuer a creuser le déficit budgétaire et la dette. 

Les responsables politiques ne sont pas obligés de mentir à leurs électeurs. Ils peuvent, à la veille d’une élection difficile, oublier de leur livrer certains détails désagréables ou douloureux. Ils ne sont pas obligés d’être experts parce qu’on leur pardonnera de ne pas être spécialistes dans tous les domaines. Mais les responsables politiques ont un devoir de cohérence. C’est-à-dire ne jamais oublier l’effet direct ou induit de ce qu’ils promettent. Les défauts de cohérence sont très faciles à cerner et à éviter.

Parler d’impôt, par exemple, c’est prendre le risque d’asphyxier le contribuable. Plus les impôts sont élevés, moins l’activité pourra respirer. Moins d’impôts, c’est mécaniquement plus de déficit, mais aussi plus d’activité, donc plus de recettes fiscales.

Les hommes politiques sont comme les médecins : ils n’ont pas d’obligation de résultats, mais de moyens. Mais parmi ces moyens, ils ont un devoir de cohérence. Aujourd’hui, ce devoir de cohérence est perdu depuis le moment du Covid. Les personnels politiques ne l’ont pas retrouvé depuis. Résultat, beaucoup d’entre eux se vautrent dans la démagogie.

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