"La religion woke" de Jean-François Braunstein : une enquête très fouillée sur une épidémie nihiliste dangereuse<!-- --> | Atlantico.fr
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Le livre "La religion woke" de Jean-François Braunstein est publié aux éditions Grasset.
Le livre "La religion woke" de Jean-François Braunstein est publié aux éditions Grasset.
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Le livre "La religion woke" de Jean-François Braunstein est publié aux éditions Grasset.

Bertrand Cousin pour Culture-Tops

Bertrand Cousin pour Culture-Tops

Bertrand Cousin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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"La religion woke" 

De Jean-François Braunstein

Editions Grasset

280 pages

20,90€

Notre recommandation : EXCELLENT

THÈME

Une vague de folie et d’intolérance submerge le monde occidental à partir des Etats-Unis, notamment dans les universités et l’enseignement secondaire. La religion Woke, la religion des « Eveillés ». La théorie du genre nie l’existence réelle du corps, seule compte la conscience que l’on en a et qui peut nier toute réalité. La théorie critique de la race affirme que tous les blancs hétérosexuels sont sexistes, racistes et colonialistes. Il faut donc les destituer. 

Ce sont des mouvements en progression,des folies épidémiques, des déraisons collectives «Je crois parce que c’est absurde». Cela fait penser aux réveils religieux protestants américains. On assiste même à une nouvelle dictature qui stigmatise les « résistants » comme Braunstein dans les universités et dans les médias. 

L’auteur a effectué des recherches extraordinamment fouillées et repéré les apôtres de cette religion stupide et leurs complices dans les médias, le monde culturel (Disney – Netflix) et même certaines entreprises (Bill Gates). Il n’a pas oublié le monde politique. En France, la cheffe de file est Sandrine Rousseau, qui s’efforce de prendre la direction des Verts. On est en présence d’une épidémie nihiliste qui se propage rapidement et sape les fondements de nos sociétés. Il faut donc combattre le wokisme sans concession et même avec acharnement.

POINTS FORTS

L’auteur montre que le thème de « racisé » et de « blanchité » trouve son origine dans les épisodes de Georges Floyd aux Etats-Unis « Black lives matter » et Traoré en France. Cela va déboucher sur des aveux de faute et de péchés avec des exigences d’excuses à genoux pour obtenir le pardon. On a même vu l’ancien ministre Castaner à genoux suivant le rite Woke. 

La « mobilité » du sexe entraine des difficultés dans la vie quotidienne : dans l’accès aux toilettes selon le genre affiché, le choix des cellules dans les prisons, l’évaluation des performances sportives lorsqu’une femme déclarée a en réalité un corps d’homme. 

Un concept nouveau est créé : « l’intersectionnalité » qui est la convergence des luttes de classes, de genres et de races. 

Jean-François Braunstein établit une relation entre le wokisme et le transhumanisme qui prône une émancipation des contraintes corporelles en recherchant scientifiquement l’éternité des corps. Il fait aussi référence aux métavers qui permettent une « réalité augmentée ». 

Il y a également des données géopolitiques. Ainsi, Poutine qui se sert de la critique du wokisme en pleine expansion comme prétexte de sa guerre contre le monde occidental. De même, cela devrait favoriser la réélection de Trump aux Etats-Unis. Ne pas oublier les musulmans radicaux qui stigmatisent le wokisme preuve de la décadence du monde chrétien.

QUELQUES RÉSERVES

L’auteur, qui est un chercheur, a lancé des investigations exhaustives incluant de nombreux articles de presse. Il y a donc un foisonnement parfois excessif de références.

UNE PHRASE

Page 139 : « Les militants woke croient sincèrement qu’en corrigeant la langue, ils vont pouvoir transformer la réalité ». 

Page 78 : « Il convient de réécrire l’histoire de manière à en faire disparaître les aspects problématiques » (mise à bas des statues, des colonisateurs, même celle de Christophe Colomb). 

Page 82 : « Ce qui est le plus déroutant dans la religion woke c’est qu’elle n’offre pas de véritable promesse d’avenir, pas plus qu’une vision des fins dernières de l’homme ».

L'AUTEUR

Jean-François Braunstein est professeur de philosophie contemporaine à l’université Panthéon Sorbonne. Il enseigne l’histoire des sciences, la philosophie, la médecine et l’éthique médicale. Il a, entre autres, publié des livres sur Auguste Comte ( La philosophie de la médecine d’Auguste Comte, Vierge Mère, vaches folles et morts vivants) ou encore Michel Foucault(Foucault(s) ). En 2018, il a publié la Philosophie devenue follehttps://www.culture-tops.fr/critique-evenement/essais/la-philosophie-devenue-folle-le-genre-lanimal-la-mort, ce qui lui avait valu d’être invité par le Forum du Futur en qualité d’Eclaireur du Futur. Il peut à nouveau mériter ce titre avec la Religion woke.

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