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“Dictionnaire amoureux de la liberté” La liberté chez Houellebecq : celle de créer, de se distinguer et de s'émanciper par son originalité et son autonomie de ton
©Reuters

Bonnes feuilles

Remède aux tyrannies politiques, aux déterminants sociaux, aux maladies de l'âme comme aux dérives sectaires, la liberté nourrit la droiture, la volonté, le beau geste, l'optimisme. Grâce à elle, rien n'est jamais perdu : c'est lorsque l'Homme est libre qu'il devient, à jamais, notre dernière chance. Exigeante, la liberté est aussi la meilleure voie pour devenir ce pour quoi l'on est fait. L'amour de la liberté est au cœur du progrès humain. Elle est la valeur incontournable, la condition première du bonheur. On ne peut vivre sans elle. On peut mourir pour elle. Extraits de "Dictionnaire amoureux de la Liberté", de Mathieu Laine, aux éditions Plon. 2/2

Mathieu Laine

Mathieu Laine

Mathieu Laine dirige le cabinet de conseil Altermind.

Essayiste, il a publié entre autres le Dictionnaire du Libéralisme (Larousse, Avril 2012), ainsi que le Dictionnaire amoureux de la liberté (Plon, Janvier 2016).

Il est aussi l'un des actionnaires d'Atlantico.

Transformer la France - Mathieu Laine & Jean-Philippe Feldman

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Houellebecq, Michel (1956)

Trop nombreux sont ceux qui encapsulent Houellebecq, le lisent au premier degré, l'imaginent anticapitaliste, séduit par les extrêmes, vomissant la compétition, le consumérisme, la loi de l'offre et de la demande, la tyrannie du plus fort et tout cette sale pensée qui dominerait le monde et ferait de nous, être esseulés, des pions faussement libres rassemblés uniquement en statistiques violentes du marketing roi. Ils passent, à mon sens, complètement à côté de la véritable puissance de Houellebecq, de son regard infiniment original, de sa pensée complexe, de sa lucidité féroce et de son goût immodéré de la liberté.

>>>>>>>> Lire aussi : M. Laine : "Il faut se méfier de tous ceux qui promettent une société parfaite. Ils vous vendent du rêve mais vous servent toujours le pire des cauchemars

Il le fait même dire au narrateur de La possibilité d'une île : "La liberté, à titre personnel, j'étais plutôt contre ; il est amusant de constater que ce sont toujours les adversaires de la liberté qui se trouvent, à un moment ou à un autre, en avoir le plus besoin." La liberté, c'est, malgré certaines envolées cyniques et le goût, formidablement libre et libéré, de la provocation, le bien le plus précieux pour Houellebecq. A la fois la liberté de choisir ses propres contraintes : pour lui, ce sera "du vin, des cigarettes, des putes." C'est son choix et il attend qu'on le respecte tant il y a chez cet auteur un côté Walter Block, qui aimait, comme lui défendre les indéfendables. Dans la si juste Revue des Deux Mondes, il confiait récemment à Valérie Toranian et Main de Viry, à la faveur d'un entretien de haute volée, que "le terme même de 'bonheur collectif' provoque en moi une espèce de terreur. L'idée que la société veuille s'occuper de mon bonheur ne m'inspire pas de sympathie." Lui non plus n'aime pas la nurserie étatique vénérée par les adeptes de l'Etat maman.

La liberté chez Houellebecq, c'est également celle de créer, de se distinguer et de s'émanciper par son originalité, par son autonomie de ton, d'aborder tous les sujets, même les plus sales ou les plus dérangeants. Du toursime sexuel à la séduction islamiste voyant le héros de Soumission se vider progressivement de tous ses repères (sa thèse, son héros - Huysmans -, sa compagne, ses parents, ses collègues, ses sources de joie) pour mieux s'offrir à la servitude volontaire. Houellebecq se dit d'ailleurs "plutôt pour la liberté d'expression" et, même s'il se déclare favorable à "une certaine censure dans certains domaines", il reconnaît, dans la Revue des Deux Mondes, que dans les caricatures de Charlie Hebdo, "ça n'allait pas trop loin". 

Extraits de "Dictionnaire amoureux de la Liberté", de Mathieu Laine, publié aux éditions Plon, 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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