La criminalité s’effondre au Salvador, la presse internationale s’émeut<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président Nayib Bukele a mis un point d'honneur à se débarrasser de la criminalité.
Le président Nayib Bukele a mis un point d'honneur à se débarrasser de la criminalité.
©YURI CORTEZ / AFP

Avec brio

Depuis des décennies, les pires bandes criminelles rava­geaient le Salvador. Le président Nayib Bukele a mis un point d'honneur à s'en débarrasser. Avec succès.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Depuis des décennies, les pires bandes criminelles rava­geaient le Salvador. Notons ceci : à l'époque, silence radio des grandes âmes humanistes. San-Salvador ? Inconnu au bataillon. Ce­pendant, dans une orgie d'assassinats, deux méga-gangs, Les Mara Salvatrucha (MS13) et le M18, martyrisaient impunément la population. Dans l'Union européenne, le taux moyen d'ho­micides est de ±2/100 000 habitants. Voici peu, le Salvador, sommet de la statis­tique mon­diale, dépassait allègrement les 100/100 000.

Or en juin 2019, le salut du Salvador s'incarna en un jeune chef d'entreprise, immigré arabe, Nayib Bukele, élu sur la promesse d'éradiquer la violence ; ce, sans le moins du monde s'inspi­rer des usuelles sor­nettes sociologiques sur le retour aux (bien sûr sociales) causes premières du crime ; mais en happant ce terrorisme des rues par sa seule prise tenable : les criminels eux-mêmes. Au pou­voir, Bukele avertit patiemment, une fois... deux fois... durant plus de deux ans. Balivernes ! pensaient les caïds ; encore un politicard qui fait son cinéma. Or un beau jour - pas pour les gangs locaux - du prin­temps 2022, la poigne de fer de l'État s'abat sur les bandes criminelles salvadoriennes. Stricto sensu, le ciel leur tombe sur la tête.

Accéléré-avant : deux ans plus tard, 70 000 bandits ont été jetés, pour le temps qu'il faudra, dans un "Centre de confinement du terrorisme" (CENCOT) ; édifié, gémit la bienséance, "au milieu de nulle part". Résultat : les homicides ont totalement dévissé, de plus de 100 à moins de 8 pour 100 000. Éperdument reconnaissants, les Salvadoriens reprennent goût à la vie. Et le prouvent début 2024 en réélisant triomphalement Bukele, à plus de 80% des suffrages. Sur 60 au total, 58 députés élus sur sa liste. Ô combien décortiqué par de pointilleux obser­vateurs ayant flairé le "populisme", le scrutin semble inattaquable.

Horreur, choc et tremblements : le sol se dérobe sous les pieds des journalistes-Soros et autres grandes âmes. Quoi ? Un dirigeant politique qui tient ses promesses ? Qui en deux ans anéantit et ridiculise les inepties ayant pro­voqué les pires ravages criminels, Amérique de Joe Biden en tête ? Intolérable : de­puis sa réélection triomphale, les médias gauche-caviar enra­gent et tiennent à bout de pincettes N. Bukele ; dépeint façon Corée du nord ; il "se dit réélu", "se félicite lui-même de ses succès" ; l'homme lui-même est "controversé" banderille toujours plantée sur quiconque déplait à la gauche médiatique.

En tête de la meute, la jadis glorieuse BBC, désormais si bien noyée dans la bienséance liber­taire, qu'un dicton sur le terrorisme amuse désormais la Grande-Bretagne : "le terroriste des uns est le combattant de la liberté... de la BBC" ; qui donc pond illico un vaste repor­tage sur l'inquiétante et traumatisante sécurité accablant désormais le Salvador.

Lecteur ! Sors ton mouchoir et mobilise tes réserves d'indignation : voici donc la vision-BBC de CEN­COT, ignoble Stalag détenant, depuis le 31 janvier 2023, l'un des pires ramassis au monde de violeurs, tortionnaires et tueurs en série, tous convaincus d'actes odieux ; entre cent autres, des fillettes séquestrées, assassinées puis jetées à la rivière (Hou-Hou, les fémi­nistes !).

Pour la BBC donc, ces gangs qui naguère, volaient, massacraient, incendiaient, rackettaient tant et plus, voient désormais leurs "cadres et dirigeants" croupir à CENCOT - les prudents guillemets suggérant ici très fort que parmi eux, combien d'innocents... De modernes Jean Val­jean enterrés dans un "trou noir des droits humains" ? Embastillés, en prime, depuis deux ans, par une police aux "pouvoirs draconiens" : quelle honte.

Mais suivons la visite-BBC "soigneusement orchestrée" à Cencot ; prison - rien n'est épargné aux chérubins-BBC - ruti­lante de propreté, avec air filtré - même s'il "y fait chaud". Là, les pauvres bandits "doivent manger avec leurs doigts" - du fait, dit un gardien, "qu'ils transfor­ment tout us­tensile de cuisine en arme mortelle". Pire encore, les angelots-BBC doivent se soulager devant leurs congénères, odieux déficit d'intimité mettant le journaliste au bord des larmes. Vers la fin du lacrymal récit, concession du bout des lèvres : le Salvador "n'est pas épargné par la violence criminelle" - mais quand même, on sent bien que la loi et l'ordre ne sont pas le truc de la BBC.

Demain ? Boussole pour Bukele : la BBC fronce le nez... Amnesty international gémit sur la "violence d'État"... Les Salvadoriens sont heureux et soulagés... Tout va bien. L'im­pavide prési­dent réélu n'a qu'à parachever sa tâche : un Salvador libéré de la terreur criminelle. Un peuple entiers rendu aux joies simples : aller au marché sans être racketté... Voir son ga­min rentrer vivant du match de foot avec les copains... Au-delà, un modèle tout trouvé pour l'Amérique latine : l'Équateur s'y met et - surprise ! - le taux d'homicides s'y ef­fondre aussi.

La gauche bienséante n'a pas fini de geindre.

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