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Manifestation pour la planète.
Manifestation pour la planète.
©Patricia De Melo MOREIRA AFP

Crise environnementale

L'antispécisme est la négation de l'homme, une volonté insidieuse de le noyer dans le magma indifférencié d'un relativisme insupportable à tout crin. Il se joue dans ces idéologies contemporaines, une détestation patente et inouïe de l'homme, alors même que l'humanitaire est très en vogue.

Michaël Parent

Michaël Parent

Michaël Parent est enseignant. Il donne des cours de français et de philosophie. 

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On nous somme de nous aimer les uns les autres, d'aider son prochain, mais nous observons la nature comme une entité gentille et affable, pays de Cocagne d'un Livre de la Jungle sans méchant, même Shere Khan le tigre, pour ces écolos ingénus, est frugivore, prend rendez-vous chez l'esthéticienne pour s'épiler le maillot et adoube la manucure de ses ongles, rééduqué par la bienveillance doctrinale.  

Ainsi hyènes, alligators, casoars, lions et loups auraient de l'amour, du vivre ensemble, quelle dinguerie quand même! De l'abnégation, des idéaux, ils seraient les martyrs des hommes machiavéliques, corrompus et scélérats, à part eux mêmes, individuellement parlant, sont-ils sans doute près à faire une exception pour leur personnalité seigneuriale! Dans leur caboche, réside le mystère insondable d'une transposition où la jungle est un Disney, endoctrinés qu'ils sont jusqu'au bout des ongles, et hormis leur individu idiosyncrasique, plus idiot que « syncra » d'ailleurs, la vie de leur semblable leur est insupportable.  

Voilà pourquoi, la jungle est un terrain miné aux mille beautés qu'il nous faut observer avec la contemplation du poète ailé tout en s'en protégeant, écologie, signifiant, « science de l'habitat ». Car, pas sûr que notre cher antispéciste aille servir à notre bon vieux tigre frugivore sa salade de fruits. 

Outre la nécessité de préserver la nature, quand même nous n’avons pas le désir de vivre sur une Terre devenue cendrier de Dieu, désert implacablement brûlant et immensément aride, des fourmis carnivores géantes décidées à nous gueuletonner, où les ressources en eau et énergie ont périclité ; nous préférons de loin loucher Mad Max à la télé, rappelons à ce titre, que Prométhée a corrigé la balourdise de son frère Epiméthée afin de barder l’homme des dangers funestes de la nature. Il a doté l’anthropoïde du feu, volé à Héphaïstos, et de l’habileté « la main » dirait sans doute Aristote, en guise de protection et de rempart face aux morsures de l’hiver, là où Epiméthée l’avait laissé nu comme un vers, plus candide encore dans sa nudité que dans le jardin d’Eden.  

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En conséquence de quoi, la véritable écologie, sans doute l’oublions nous parfois, n’est pas ce rapport édénique et naïf à une nature enchanteresse prévoyante dont la seule pharmacopée suffit, encore faut-il savoir synthétiser des médicaments, remédier aux médecines homéopathiques, qui dans le cadre du cancer sont d’une incurie totale, et revenir aux médecines occidentales, allopathiques, venant contre balancer le mal instillé.  

Alors suis-je circonspect, voire, dubitatif face à ces modes de dépouillement de la technique et des sciences, qui de fait, laissent l’homme à poil, sans secours aucun. Vivre dans les bois, pourvoir soi même à ces besoins sans le concours des autres spécialisés dans leur domaine respectif, dans une réciprocité et un équilibre ayant parcouru des milliers d’années, apparaît pure folie. Le film de Sean

Penn « Into the wild » narrant l’histoire d’un jeune parvenu promis à une belle carrière dans le droit, décide du jour au lendemain de tout plaquer pour vivre au plus près de la Terre-Mère Gaïa. Face aux difficultés croissantes, problèmes de santé et malnutrition s’installent, entraînant la mort de l’idéaliste dans l’indifférence cosmique la plus naturelle qui soit. 

2012, eschatologie du calendrier aztèque avait vu la floraison de gourous et autres illuminés nous mettre en garde contre la fin des temps, la fin du monde, au reste qu’est-il arrivé, si ce n’est l’alignement des planètes, des marées plus agitées qu’à l’accoutumée, un champ magnétique altéré ? Pas grand-chose, l’homme est toujours bien présent en dépit de nombreux films catastrophes travaillant l’imaginaire dans l’opinion publique. Le survivalisme relève d’une névrose métropolitaine, tout comme l’antispécisme, le symptôme sans doute, de personnages dont l’empreinte carbone est plus importante que la moyenne, car on désire interdire l’avion pour les autres mais par pour soi même, on traverse le monde de part en part, on le survole en long en large et en travers à l’instar d'Ushuaïa nature, on oriente idéologiquement ces documentaires animaliers, toujours teintés d’une petite musique, l’homme est mauvais, sous entendu « mâle occidental », puisque les peuples autochtones, indigènes jadis appelé « bons sauvages » dans un soucis méthodologique chez les philosophes, (il fallait imaginer des hommes acculturés, candides, pour mettre en lumière nos vices occidentaux) seraient dénués de convoitise ou de perversion.  

Mais l’écolo fanatisé, voit lui, à travers la figure du « bon sauvage », un être dépouillé de tout matérialisme, à l’écoute des esprits de la forêt, et l’on sait aujourd’hui toutes les dérives d’un dévoiement des cultes animistes amérindiens produisant, ces absurdes xénogenres, continuum obligé des dysphories et transgenres monstrueusement opérés. D’aucuns s’imaginaient être loups, singes, musaraignes bodybuildées, ce à quoi ils ajoutent « et oui c’est mon animal totem ».  

En outre, s’il convient de protéger la nature, de la chérir, de la bénir pour ses merveilles et ses innombrables bigarrures hétéroclites, réhabilitons une écologie pragmatique, débarrassée de tout idéalisme d’aéroport, l’écologie prométhéenne, seule garante du salut humain et de Gaïa, sans dévoyer Descartes qui n’a pas écrit « maître et possesseur de la nature mais « comme maître et possesseur de la nature ». C’est toujours en épousant la nature, en la domestiquant sans la heurter, en l’exploitant sans la détruire, dans un juste équilibre, que la nature trouvera le temps de respirer, de s’épanouir à nouveau, que les frondaisons des forêts impénétrables, pérennisent mystères sibyllins, entraînant les palabres odysséennes de pèlerins et poètes zélés.

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