Loin de Kaboul, vraiment ?
Il aurait pu mourir en Afghanistan, mais il est mort à Colmar
On n'échappe pas à son destin...
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Il avait fui les Talibans et parcouru des milliers de kilomètres pour se réfugier en France. Et c’est à Colmar qu’il avait posé sa besace, croyant enfin trouver la paix et la liberté. Ce jeune afghan avait 27 ans. Il résidait dans le “quartier sensible” de l’Europe. Là-bas, avec des amis, il faisait un barbecue.
Comme cela arrive souvent dans ces quartiers, il y avait un rodéo urbain. Juché sur son scooter, un individu faisait des prouesses avec son engin. Gêné par le bruit, les Afghans lui ont demandé de déguerpir. L'individu a alors fait demi-tour. Peu après, il est revenu armé. Il a tiré. Et a tué un Afghan. À la suite de ce drame, les Afghans de Colmar ont organisé une marche blanche réclamant vengeance. Ils se vengeront certainement. Contre qui ? Ils doivent savoir ! Darmanin s’en est ému et a envoyé des renforts de CRS dans la cité alsacienne. La députée du Haut-Rhin s'est réjoui de cette initiative qui aura pour effet, dit-elle, de mettre fin aux “incivilités”.
Voilà une “incivilité” bien radicale ! Des “incivilités” identiques se commentent tous les jours en Afghanistan. Colmar n’est décidemment pas si loin que ça de Kaboul.
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