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Les femmes restent plus nombreuses dans les gradins que sur les pelouses.
Les femmes restent plus nombreuses dans les gradins que sur les pelouses.
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Allez les Bleues !

La Coupe du monde de foot féminin commence ce dimanche. Vous l'ignoriez ? Pas étonnant. Depuis ses débuts, le football féminin a toutes les peines du monde à se faire une place dans les médias. Mais, depuis peu, les choses évoluent sensiblement...

Charlotte Feraille

Charlotte Feraille

Charlotte Feraille est rédactrice en chef du magazine On the Field.

Le premier numéro est dans les kiosques depuis ce samedi 25 juin.

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Le foot est-il réservé aux hommes ? Non défendent ces Bleues, prêtes à tout pour nous prouver le contraire lors de la Coupe du Monde de Football Féminin qui débute le 26 juin par un match Allemagne-Japon. On le sait cette fois ! Mais n’est-ce pas la première fois que cette équipe dispose d’autant de visibilité dans la presse sportive : portrait des joueuses diffusés dans direct sport, articles dans Le Monde… Elles ont mêmes enregistré un clip R&B !

Mais contrairement à la chanson enregistrée par Johnny Halliday en 2002, il ne s’agit pas d’une manisfestation mais d’une recherche de soutien. Comme pour prouver qu’elles sont dignes de représenter la nation française dans un sport par « essence » masculin : le football. Le clip nous montre de jolies filles, sexy mais surtout passionnées, entraînées et prêtes à tout pour conquérir le soutien d’une nation et un titre mondial qui leur permettrait d’asseoir un peu plus leur légitimité. En conséquence, on pourrait espérer non pas voir les salaires des footballeuses atteindre ceux de leurs homologues masculins – ce qui n’est pas souhaitable pour Sandrine Mathivet, entraineuse du club de Juvisy - mais bien pour permettre au parent pauvre du foot de se développer. « Depuis 30 ans, le football féminin s’est démerdé tout seul », et il est tant que cela cesse si l’on veut voir le niveau de la compétition augmenter.

Aujourd’hui en France, l’OL, équipe championne d’Europe est l’un des seuls pôles féminins dignes de ce nom. La concurrence ? Elle n’existe pratiquement pas ! Les lyonnaises sont capables de gagner un match 13 à 0. Très peu de clubs alimentent les effectifs de l’Equipe de France. Mais si les joueuses françaises peuvent décemment se plaindre du manque de moyens alloués à leur cause, d’autres mènent un tout autre combat. Les Afghanes ou les Iranniennes se battent, elles, pour pouvoir pratiquer un sport d’hommes et y représenter leur nation. C’est une lutte pour les droits de la femme qui y est engagée au même titre que celle qu’ont dû mener les françaises ou les brésiliennes dans les années 70-80. Au Brésil, le football féminin est interdit jusqu’en 1986 sous prétexte que ce sport met en danger la santé reproductive des pratiquantes. En 2007, les Brésiliennes sont vice-championnes du Monde… et femmes jusqu’au bout des ongles.

Et c’est bien le combat à mener aujourd’hui, y compris en Europe. Une femme peut pratiquer un sport d’homme, y exceller sans pour autant se travestir. Mais avant toute chose, les performances réalisées doivent pouvoir être appréciées en tant que telles ! Pendant combien de temps entendra-t-on les journalistes faire des commentaires sur les jambes de telle ou telle joueuse au lieu d’admirer sa technique ? Combien de temps encore dépréciera-t-on les performances féminines prétextant que le niveau y est médiocre, le jeu ennuyant ?

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