EURO 2024 : France / Pays-Bas : 0/0 Un match nul à deux gagnants ? <!-- --> | Atlantico.fr
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L'équipe de France de football a affronté les Pays-Bas le vendredi 21 juin dans le cadre de l'Euro 2024.
L'équipe de France de football a affronté les Pays-Bas le vendredi 21 juin dans le cadre de l'Euro 2024.
©GABRIEL BOUYS / AFP

Football

Stériles en attaque et souvent trop prudents, les Bleus n'ont pas trouvé la clef en l'absence de Kylian Mbappé. En tête du Groupe D, les deux équipes, qui comptent quatre points en deux matchs, se quittent opportunément en bons termes.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Pendant que vous comprenez de moins en moins ce monde qui n'a pas besoin de vous, l'équipe de France continue son Euro. Hier soir, à l'occasion du deuxième match du groupe, il s'agissait, sans Mbappé, d'assurer la qualification en affrontant la Hollande, l'autre pays du chômage. 

Alors ? Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ? (*) Un peu quand même, puisque les Bleus n'ont pu signer un succès qui les aurait directement qualifiés pour la suite de la compétition. Un match nul plus concédé qu'obtenu, d'ailleurs, si l'on considère le tout. Pour l'expliquer autrement, les nombreuses occasions franches manquées par les Français d'un côté, et le but refusé aux Hollandais de l'autre (but de Simons à la 69e invalidé par la VAR après des minutes d'atermoiement interminables). C'est dire si la balance où se pèse le destin des équipes est sensible...

Ces choses étant énoncées, autant préciser tout de suite que ce ne fut facile pour personne dans ce match très tactique. Pour les Bleus d'abord, confrontés très tôt aux velléités adverses (une frappe vicieuse de Frimpong dès la première minute, une autre de Gakpo à la 16e) et à la maladresse terrible de leurs attaquants ... Pour les Hollandais ensuite, lesquels, après cinquante bonnes premières minutes, se sont mis à souffrir comme toutes les équipes qui ont pour mauvaise habitude de jouer en pointillés. 

Pardon ? Les franches occasions françaises citées plus haut ? Les voici, pas la peine de crier : Griezmann 4e, 12e, 13e, 65e, et Thuram 27e, pour un total respectable de 18 tirs dont seulement 3 furent cadrés.

Autant de circonstances qui ne nous empêcheront pas, paradoxalement, de regretter le manque d'ambition des Bleus dans le dernier tiers du match, quand le rythme est nettement tombé... 

Autant de circonstances, puisque qu'aucun joueur français n'a trouvé le chemin des filets depuis le début de l'Euro, qui raviveront l'inévitable question : comment faire quand Mbappé n'est pas là ?

Ces choses étant précisées, je vous vois venir. Vos esprits chagrins vont encore souligner le manque d'allant et la stérilité des Bleus. À ceci je rétorque que leur bilan reste tout de même positif ce matin : placés en embuscade derrière les Hollandais, un succès face à la Pologne assurera la qualification de la bande à Deschamps pour les huitièmes de finale. Alors, s'il vous plaît, attendez un peu avant de leur jeter la première bière... 

Et maintenant, quelques appréciations individuelles :  

Kanté : cela saute aux yeux, même dans un rôle plus avancé, il excède de loin les exigences habituelles de sa profession. Pour le dire autrement, hier soir, il a encore tapé très fort sur la table de démultiplication en s'illustrant par son abattage. Sacré logiquement homme du match par l'UEFA, qui l'aime le suive ! 

Upamecano : lui aussi était venu au grand complet, à une erreur près, qui a failli profiter à Depay (69e). Pour le reste, rien à redire. En défendant en avançant et en dominant les débats dans les airs, il a mis tout le monde d'accord. Ses baromètres ? La puissance et la confiance. Et en ce moment, ça tombe bien, ils sont au beau fixe. 

Maignan : encore un gros match du Milanais avec deux grosses interventions en première mi-temps et une autre devant Depay (69e). Le tout en affichant une autorité sereine qui fait du bien à tout le monde. Pour ne rien gâter, quand il est battu, la VAR vole à son secours... 

Dembélé : malheureusement dans ses standards (5 buts en 46 sélections), il n'a fait aucune différence. Souvent à l'arrêt, beau dans ses hésitations comme dans ses pertes de balles, il faut aussi ajouter à son passif des fautes inutiles et des choix aveugles. Si vous voulez mon avis, ce n'est pas un héros. Faut pas croire ce que disent les journaux. 

Griezmann : malgré une envie évidente, ses deux face-à-face manqués pèsent forcément lourdement dans son bilan. Toujours maladroit sur coups de pied arrêtés et intermittent dans son expression, il ne semble pas au mieux athlétiquement. Bref, l'éminence grippe. Chose certaine : pour aller loin dans la compétition, l'équipe de France aura besoin d'un bon Griezmann. 

Rendez-vous est donc pris pour mardi prochain avec la Pologne, pour un dernier match du groupe D qui vaudra son pesant de cacahouètes. Un rendez-vous crucial pour les Bleus que je vous conseille de voir en terrasse, avec des amis choisis, pour profiter des premiers avantages de l'été, quand les jours rallongent et que les jupes raccourcissent... Mais aussi une nouvelle occasion, pourquoi pas, de profiter de l'Euro dans son ensemble en associant des joueurs à des pays, des équipes à des paysages et, plus globalement, des nations à leur histoire ou à leur géographie (si je vous dis que j'ai appris la carte de l'Europe avec les équipes nationales, vous me croyez ? Non ?! Vous avez tort). Essayez donc et vous verrez que la culture foot mène à tout, surtout quand la curiosité se teinte de nostalgie. À tout, et même à une arborescence culturelle qu'on ne soupçonne pas. Oui, essayez et vous verrez que le foot peut offrir, à qui veut bien souffler sur la cendre épaisse de l'histoire, de merveilleux voyages immobiles.

À mardi, donc. 

(* ne cherchez pas, c'est de Lamartine)

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