Atlanti-Culture
"Et si je n’avais jamais rencontré Jacques Higelin" : Zoon Besse invente l’autofiction théâtrale musicale lo-fi, champagne
Le spectacle "Et si je n’avais jamais rencontré Jacques Higelin" de Zoon Besse est à découvrir au Théâtre de Belleville.
Et si je n’avais jamais rencontré Jacques Higelin
De Zoon Besse et Guillaume Barbot
Durée : 1h05
Mise en scène : Guillaume Barbot
Avec : Zoon Besse
INFOS & RÉSERVATION
Théâtre de Belleville
16 passage Piver
75019 PARIS
01 48 06 72 34
http://www.theatredebelleville.com
Du 4 janvier au 31 mars. En janvier : mercredi et jeudi à 21h15, vendredi et samedi à 1h15, dimanche à 15h. En février et mars, du mercredi au samedi à 1h15, dimanche à 16h
Notre recommandation : EXCELLENT
THÈME
Il y a des rencontres qui changent une vie ! Pour Zoon, ce fut Jacques Higelin. Dès le premier morceau, c’est une déflagration !
Elle a lieu dans la chambre d’une fille qui lui fait découvrir un disque du « Grand Jacques », au milieu des années 70.
Pour Zoon, c’est une révélation, une révolution ! Dans son bled paumé, il zonait en compagnie d’une bande de punks ; toute sa vie sera marquée par la trajectoire d’Higelin, auquel il s’identifie et qui sera pour lui, jusqu’à aujourd’hui, comme un phare dans la nuit, sans jamais renier sa “punk attitude“…
Au-delà du destin de Zoon, c’est le portrait de toute une génération, punk, révoltée, insouciante.
POINTS FORTS
Et si je n'avais jamais rencontré Jacques Higelin est un récit pudique et insolent, la rencontre de l’intimité d’un homme et de l’universel qui parle à tous ceux qui ont mis leurs pas dans ceux d’une idole.
C’est également une leçon de vie : comment prendre exemple sur une personne tout en restant soi-même ? Il ne s’agit pas de l’admiration béate d’un veau d’or, mais d’une alchimie qui relie Zoon à Higelin et l’aide à tracer sa vie, sans jamais renier sa personnalité. Ainsi n’ira-t-il pas à son enterrement, car il ne se rend jamais aux enterrements.
La forme du spectacle est très particulière : Zoon nous accueille à la porte de son salon, nous y fait pénétrer, et égrène ses souvenirs. C’est la première fois que je vois un spectacle sans aucune régie : Zoon fait tout lui-même, passe des disques sur son vieil électrophone d’époque, nous fait écouter une cassette sur son vieux walkman, empoigne sa guitare pour s’accompagner. Et il réussit à nous emporter dans ce récit d’une totale sincérité, dont pas pas un seul instant on ne peut douter.
QUELQUES RÉSERVES
Bien sûr ce dispositif est imparfait, mais ce n’est pas problème, bien au contraire.
Le choix des chansons - dont on imagine que Zoon les a choisies pour le rapport particulier qu’il entretient avec chacun d’elle ou les épisodes auxquels elles sont liées - ne sont pas forcément les plus connues, à part Champagne. On aurait aimé pouvoir partager nous aussi avec des chansons qu’on connait mieux dans l’immense répertoire et les nombreux succès de “Maître Jacques“.
Enfin, Zoon chante, et bien. C’est donc dommage qu’il n’utilise pas plus et mieux sa voix pour chanter plutôt que pour réciter.
ENCORE UN MOT...
Jacques Higelin fait figure d’OVNI dans le paysage culturel français. Après avoir été l’un des – très jeunes – acteurs de Bébert et l’omnibus d’Yves Robert et de nombreux autres films, il a ensuite réalisé un parcours – plutôt qu’une carrière – unique.
Plus encore que sa discographie, riche d’une vingtaine d’albums + 6 lives, c’est sa personnalité qui a irradiée tout la chanson française et l’a influencée.
Higelin est un auteur-compositeur-interprète et un homme investi, généreux, fou, génial, imprévisible, insupportable, insaisissable, attendrissant, imprévisible. Pas étonnant qu’il est inspiré Zoon … et bien d’autres !
UNE PHRASE
- « Zoon, tu fais quoi c’t’aprème ?
- Rien, je fais rien.
- Tu veux venir chez moi ?
- Moi ?
Et on se retrouve au château, dans sa chambre, sous les toits. Perso j’avais jamais vu ça. Ambiance patchouli, tissus indien sur lampe de chevet, posters des Doors, du Che, pipe à eau, tourne-disque, …
- Tu connais Higelin ?
- Qui ?
- Ah OK, on fume, on l’écoute.
Bon jusque-là, la musique je m’en tapais un peu. J’avais vu Michel Fugain, en vacances à l’île d’Oléron avec ma sœur. J’écoutais vaguement Nicoletta, Maxime Le Forestier. Mais ce disque, ce putain de disque … Je crois que j’ai jamais eu une émotion pareille depuis Magic Johnson, la légende des Lakers. ».
L'AUTEUR
Zoon Besse est musicien, chanteur et acteur. Il travaille principalement pour le cinéma et à la télévision avec des réalisateurs comme Patrice Leconte, Gérard Jugnot, Santoni, Amar, Waterhouse, Demme.
Au théâtre, il joue avec des compagnies comme La lanterne magique, La Compagnie du Sajou, Le théâtre de Risorius, ou encore La Compagnie Gréco Casadesus.
Il fonde avec Guillaume Barbot la Compagnie Coup de Poker, et crée avec lui Gainsbourg moi non plus, Club 27, Nuit, L’histoire vraie d’un punk reconverti à Trenet, Amour, Les Invisibles …
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