"Entre deux eaux. Une enquête du commissaire Brunetti" de Donna Leon : L’attrait des beaux objets est irrésistible. Un “polar vénitien” subtil<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Entre deux eaux. Une enquête du commissaire Brunetti" de Donna Leon : L’attrait des beaux objets est irrésistible. Un “polar vénitien” subtil
©

Atlanti-Culture

Un livre audio paru en janvier 2022 et interprété par Renaud Bertin.

Robert Haenhel pour Culture-Tops

Robert Haenhel  est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

THÈME

Donna Leonoccupe une place très particulière dans la galaxie du roman policier.

Elle a créé un genre original. N’est-elle pas considérée par la critique comme la « Reine du polar vénitien ». Ses trente opus ont pour cadre Venise, ils ont tous le même héros récurrent, le fameux commissaire Brunetti. Mais  si elle a vécu longtemps à Venise, n’oublions pas qu’elle est née dans le New-Jersey et que ses ouvrages, écrits en anglais, sont traduits en de nombreuses langues… à l’exclusion de l’Italien. 

Dans Entre deux Eaux, cinquième enquête du commissaire Brunetti, on découvre une ville au cœur de l’hiver, offrant un visage inattendu. Places et ruelles quasi désertes, un ciel gris des jours et des nuits alors qu' il pleut sans relâche et que retentissent les sirènes qui annoncent la montée insidieuse et inexorable des eaux  « L’Aqua Alta ». Malgré ces conditions climatiques on retrouve cette atmosphère magique d’une société  délicieusement policée et la description d’un monde à part, celui de la Sérénissime.  

Par un dimanche après-midi nous allons rencontrer, au quatrième étage d’un Palazzo, Brett Lynch une archéologue américaine réputée et sa compagne la célèbre diva Flavia Petrelli, qui à la cuisine, armée d’un grand couteau, coupe des oignons en fines lamelles. La sonnette se fait entendre, Brett hésite, qui peut venir ainsi un dimanche ? A  l’interphone, on lui indique que l’on doit lui remettre un pli de la part du Dottor Semenzato, directeur du musée de Venise, avec lequel elle a rendez-vous deux jours plus tard. Elle fait face à deux hommes qui soudainement la frappent violemment. L’un deux lui « conseille » de ne pas se rendre chez le directeur du musée. Heureusement il y a  l’intervention de Flavia qui, n’ayant pas abandonné son grand couteau, va blesser un des agresseurs. Ceux-ci  ne demandent pas leur reste. A l’hôpital, Brett reçoit la visite du commissaire Brunetti,  qui la connaît bien et qui tente d’obtenir des informations. Mais voilà que l’assassinat du Dottor Semenzato confère une nouvelle dimension à l’affaire. Une question se pose, qui est en réalité le directeur du musée ? Brunetti, exploitant ses réseaux, va mettre au jour une association peu orthodoxe avec un antiquaire douteux. Ce qui émerge aussi, ce sont de nombreux voyages effectués aux mêmes dates par des personnages très suspects. Tout mène  à une exposition organisée par Brett Lynch à l’issue de laquelle des céramiques chinoises  de l’époque Han, d’une valeur inestimable, ont disparu, remplacées par des copies. C’est par une nuit sans lune, sous une pluie que rien n’arrête, au milieu des eaux qui  montent, que cette enquête démontrera que le désir des beaux objets  ne connaît pas de limites.

POINTS FORTS

Ce  roman est d’abord un hymne dédié à la magie de la Cité des Doges en hiver. On découvre cette ville fascinante en suivant les itinéraires qu’empruntent les différents protagonistes qui remettent et enlèvent leurs bottes à longueur de journée. Mais c’est également une intrigue policière riche en rebondissements, subtile qui nous emmène dans les arcanes du milieu des arts et nous montre que derrière la civilité des personnages se cache parfois des passions qui ne connaissent pas de limites afin d’acquérir de beaux objets.

QUELQUES RÉSERVES

Certains puristes de la Sérénissime jugeront peut-être l’atmosphère de cet ouvrage trop archétypale. Un avis que nous ne saurions partager.

ENCORE UN MOT...

Derrière la magie vénitienne, les impitoyables arcanes du monde de l’art.

L'AUTEUR

Donna Leon, née dans le New Jersey, a exercé plusieurs métiers, guide de voyage à Rome, rédactrice publicitaire à Londres, enseignante en Suisse, en Iran et en Arabie saoudite et, de 1981 à 1999, dans une base américaine située près de la Cité des Doges. C'est ici qu'elle a commencé à écrire des romans policiers. Son premier roman, Mort à la Fenice, (Seuil, 1998) a été couronné du prix japonais Suntory. Donna Leon, qui a vécu pendant plus de trente ans à Venise, est traduite dans vingt-cinq langues sauf l’Italien. Les enquêtes du commissaire Brunetti ont séduit des millions de lecteurs.

LE LECTEUR :
Renaud Bertin a suivi  des  formations multiples, théâtre, violon, orchestre et chant.
Il est aussi à l'aise dans le répertoire classique que contemporain, il prête en parallèle sa voix à de nombreux projets : documentaires, fictions pour la radio, doublage et livres audio (Lizzie, Sixtrid).

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !