Émeutes après Belgique Maroc : est-il encore temps de sauver l’Europe du naufrage de l’intégration de certaines populations immigrées ?<!-- --> | Atlantico.fr
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D'impressionnantes scènes de violence ont éclaté après le match Belgique-Maroc lors de la Coupe du monde 2022
D'impressionnantes scènes de violence ont éclaté après le match Belgique-Maroc lors de la Coupe du monde 2022
©KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Coupe du monde

Après la victoire du Maroc face à la Belgique, de violentes scènes d’émeutes et d’affrontements avec les forces de l’ordre ont émaillé le centre-ville de Bruxelles.

Fadila Maaroufi

Fadila Maaroufi

Fadila Maaroufi est travailleuse sociale depuis 2000, en paralléle de son travail, elle entame des études d'éducateur spécialisée et un master en anthropologie de l'Université Catholique de Louvain (UCL); son travail de fin d'étude porta sur «l’endoctrinement islamiste des femmes musulmanes à Bruxelles». 
 
Depuis 2016, elle présente des séminaires et conférences sur la radicalisation et l'endoctrinement des femmes musulmanes. De 2016 à 2020, elle a été commissaire de surveillance des prisons pour le gouvernement belge.
En 2020, elle est cofondatrice et directrice de l'Observatoire des Fondamentalismes à Bruxelles et en 2022, cofondatrice du Café Laïque Bruxelles.
En 2022, elle reçoit le Prix féministe Anne-Marie Lizin Théroigne de Méricourt 2022.
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Atlantico : Après le match Belgique-Maroc, Florence Bergeaud-Blackler a déclaré sur Twitter : « Ce n’est pas le match qui dérape, c’est la revanche d’une population à la fois marginalisée et hyper gâtée par une Belgique molle, reislamisée par les frerosalaf, et empêchée de toute assimilation par le Maroc qui en considère les membres comme « ses sujets » à la 4ème génération ». Partagez-vous ce constat ?

Fadila Maaroufi : Oui, elle a complètement raison. Les personnes issues de l’immigration marocaine sont prises entre l’allégeance au pays d’origine et aux frérosalafistes. Ils ont cette double nationalité belgo-marocaine, leurs parents, leurs grand-parents sont les premiers arrivés en Belgique pour y travailler, ils ont investi au Maroc dans l’immobilier et y ont des comptes bancaires. Le Maroc n’a pas intérêt à perdre ces ressortissants marocains européens. De l’autre côté, ce conflit de jeunes assis entre deux chaises est récupéré par les frérosalafistes qui eux, leurs offrent une identité islamique.

On retrouve beaucoup de femmes et d’hommes d’origine marocaine au sein des partis politiques. Ils font évidemment du racolage de voix électorales depuis plus de 30 ans et sont eux-mêmes pris dans ce conflit de loyauté. 

Les partis politiques n’agissent plus, les médias ne parlent pas des problèmes liés aux phénomènes de fondamentalismes que sous l’angle de la victimisation. 

Il y a un déni de la réalité et pire : on fait croire au citoyen belgo-belge que ce qui voit n’existe que parce qu’il est raciste et islamophobe. 

Les bourgmestres (Maires) des communes (des mairies) devraient anticiper ces violences, ce n'est pas la première fois que cela se produit.

J'ai lu certains commentaires de nos compatriotes belgo-marocains disant que c'est une minorité, ou qu’il ne faut pas faire d’amalgame ... Il faut absolument arrêter avec ces phrases qui ne font que minimiser l'ampleur du phénomène de violences, de rages et de haines des jeunes issues de l'immigration marocaine. 

Au Maroc, les citoyens ne comprennent absolument pas le comportement de ces jeunes et surtout le laxisme des parents et des pouvoirs politiques. 

A force d'éduquer les jeunes à la haine de notre pays, la Belgique, nous arrivons à ce stade de violence dans nos rues comme ce dimanche. N'oubliez pas que vous avez des responsables politiques (PS, ECOLO... ), des associations des mouvements décoloniaux, intersectionnels, les islamistes... qui poussent ces jeunes à la haine contre l'Occident (la Belgique, la France… ). 

La Belgique est noyauté par les islamistes et les communautaristes. Bruxelles est sous l’influence des islamistes. 

Cette double nationalité pose la question : Pour quel pays le citoyen donnera-t-il son allégeance ? Le match d'hier aura au moins répondu à cette question. 

Le Maroc n'acceptera jamais de supprimer la double nationalité à cause des avantages financiers que cela représente, mais aussi des ressortissants d'origine marocaine qui ont une grande influence en tant que personnalité politique belge. 

A quel point le problème d’intégration n’est-il pas seulement belge mais européen ?

La Belgique est comme un laboratoire, ce qui se passe ici vous pouvez le transposer ailleurs, comme en France. Nous sommes en avance parce qu’ici en Belgique, personne ne s’oppose à tous ces mouvements d’entrisme religieux et communautaires qui s’inscrivent sous forme d’associations reconnues et financés par les pouvoirs politiques et par l’UE. 

Bruxelles, où se trouve les institutions européennes, est un lieu stratégique pour ces mouvements qui influencent les autres pays dans leurs politiques. On peut voir les attaques des associations à l’égard de la France, parce que la France résiste, le débat existe encore.

Des associations françaises et belges s’unissent contre leur pays qu’ils détestent et des conférences, colloques, rencontres entre des associations indigénistes, islamistes … ont régulièrement lieu à Bruxelles.



Est-il encore temps de sauver l’Europe du naufrage de l’intégration de certaines populations immigrées ? Si oui comment ? 

A ce stade ce n’est pas un naufrage mais un suicide collectif. Il faut impérativement agir. Il n’est plus possible de rester dans le déni et nous devons réagir très vite. La première chose à faire et de rendre le droit de parole au citoyen et de les informer sur ce qui se passe. Au Café Laïque Bruxelles nous agissons en proposant des conférences et des débats sur les sujets sensibles, mais nous sommes boycotés par la presse francophone belge. Cela n’empêche pas le succès de notre programme. Nous invitons les personnalités politiques, les travailleurs sociaux, les policiers à venir s’informer, se former sur ces questions sans tabous afin de trouver des propositions concrètes. 

Nos pays ont besoin d’une autorité qui mette fin à la récréation. Les jeunes ont besoin d’être recadrés, les institutions qui posent problèmes vont devoir rendre des comptes. Ils s’attaquent à nos pays. Nous devons cesser le financement des associations qui ne respectent pas les principes de laïcité en France et de neutralité en Belgique. 

Nous devons refuser de négocier avec les religieux. Chacun sa place, les religieux n’ont pas à discuter sur les affaires de l’État et les personnalités qui collaborent avec eux devraient être sanctionnées. 


Nous devons donner d’autres réponses à l’immigration et faire respecter nos valeurs et la culture du pays. Être fière de notre pays, de ses richesses culturelles, de son savoir-faire. Faire aimer notre pays plutôt que de le critiquer et le dénigrer constamment. Supprimer la double nationalité.


Qui sont les responsables de cette situation ?

Les responsables sont les personnalités politiques qui ont collaboré avec des associations et des religieux qui posent de vrais problèmes. Les familles qui ne respectent pas le pays d’accueil, les religieux. Les médias qui dénient la réalité, qui ne nomment pas les faits, les cachent.  

Si nos dirigeants continuent à se taire, ils auront des monstres insensibles qui casseront, tueront... Il faut agir maintenant à la source du problème, ne pas laisser les actes impunis.

Plusieurs intellectuels, parmi lesquels Malika Sorel ou Boualem Sansal, ont régulièrement exprimé l’idée que ce que l’Occident percevait comme des tentatives d’ouvertures et de tolérance était interprété comme des signes de faiblesses par les islamistes. Comment sortir de cette situation ?

En affirmant notre autorité, en faisant respecter nos cultures, nos savoir-faire nationaux plutôt que le dénigrement. Couper l’herbe sous le pied de ces associations et partis politiques qui attaquent sans cesse nos pays. 

Pour les personnes issues de l’immigration, les institutions politiques, associations qui insultent, critiquent leurs pays sont perçues comme des personnes faibles et qui ne devraient pas être respectées. 

Ils trouvent l’Occident qui se laisse marcher dessus comme lâche, faible et donc à détruire. 

Nous subissons des offensives constamment : les dernières en date concernent les tenus islamiques dans les établissements scolaires en France comme en Belgique. Nous ne devons pas céder. Il faut imposer une interdiction et cela remettra les pendules à l’heure.

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