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ElectionScope : le logiciel qui donne Obama réélu à 51,6%
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Finger in the nose !

Malgré un bilan en demi-teinte, Barack Obama est bien parti pour remporter son duel avec Mitt Romney. Selon ElectionScope, le modèle qui a correctement prédit le résultat des scrutins présidentiels de 2004 et 2008 aux Etats-Unis, le candidat sortant devrait être réélu avec 51,6% des voix.

Bruno Jérôme

Bruno Jérôme

Bruno Jérôme est économiste, maître de conférences à Paris II Panthéon-Assas.

Il est le co-fondateur du site de prévisions et d'analyses politico-économiques Electionscope.

Son ouvrage, La victoire électorale ne se décrète pas!, est paru en janvier 2017 chez Economica. 

Bruno et Véronique Jérôme ont aussi publié Villes de gauche, ville de droite: trajectoires politiques des municipalités françaises 1983-2014,  Presses de Sciences-Po, 2018, en collaboration avec Richard Nadeau et Martial Foucault.

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Que les Américains se rassurent, le scrutin aura bien lieu le 6 novembre et ils peuvent encore aller voter. Ils peuvent même y aller de suite si ce résultat annoncé leur déplaît, car dans de nombreux Etats, on peut voter en avance et les bureaux sont ouverts.

Ce résultat n’est qu’une "prévision", issue d’un "modèle politico-économique". Expérimenté en 1996, ce modèle a correctement prédit le résultat des scrutins présidentiels de 2004 et 2008, aux Etats-Unis. En 2000 ElectionScope avait annoncé une victoire d’Al Gore, contre George W. Bush. Si le premier emporta effectivement le vote populaire, il fut battu au sein du Collège électoral, du fait de son étroite défaite en Floride.

Néanmoins Bruno Jérôme et Véronique Jérôme Speziari, maîtres de conférence respectivement à Paris II et Paris Sud, et membres de l’American Political Science Association, défendent la validité de leur modèle sachant que celui peut être affiné pour tenir compte des variations au sein de chaque Etat, de la dynamique politique au sein de ces Etats en remontant jusqu’à 1952, de la crédibilité de l’exécutif sortant, ainsi que du vote des indépendants. La marge d’erreur correspond à la part que tient "l’irrationnel" dans le choix des votants, soit 4%.

Car pour l’essentiel le choix des électeurs est déterminé par des facteurs tangibles, en tête desquels vient aujourd’hui le chômage. Cette statistique est devenue "la"  statistique déterminante, pour l’électorat américain. Et si le niveau du chômage reste élevé aux Etats-Unis, plus de 8%, son évolution, notamment ces derniers mois, s’est infléchie et cela suffirait à garantir la réélection de Barack Obama.

Le pronostic d'ElectionScope n’a rien de surprenant. Il est en phase avec la rumeur publique concernant l’issue de cette élection. Obama est en tête de tous les sondages depuis plusieurs mois et si Mitt Romney est parvenu se rapprocher au bénéfice de la Convention Républicaine de Tampa, il a reperdu du terrain depuis. Par ailleurs la côte de "popularité" du président ("approval rating") qui se situait autour de 45% depuis janvier est remontée récemment et dépasse désormais 50%.

De quoi décourager les électeurs républicains. Ou au contraire les mobiliser ! Mitt Romney fait désormais figure d’outsider et même de ce que les Américains appellent d’underdog, "une grosse côte" dirait-on en vocabulaire turfiste, tant ses chances de victoire sont dites minces. Alors qu’au début de la campagne les observateurs s’interrogeaient pour savoir comment un président sortant avec un bilan économique aussi défavorable allait pouvoir se faire réélire, ces mêmes observateurs claironnent aujourd’hui qu’il ne peut plus être battu.

Il reste six semaines aux Américains et à Mitt Romney pour déjouer les pronostics. L’Amérique aime aussi les "underdogs".

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