Découverte d'un méga réservoir de magma : le supervolcan de Yellowstone est bel et bien en vie<!-- --> | Atlantico.fr
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un des bassins chauds qui témoignent de l'activité volcanique
un des bassins chauds qui témoignent de l'activité volcanique
©Reuters

Bouillant

Une équipe de chercheurs américains a découvert à 45 kilomètres de profondeur le réservoir de lave dont on soupçonnait l'existence.

En 1815, les habitants de l'île indonésienne de Sumbawa observent avec stupéfaction l'éruption du volcan Tambora. II s'agit de la plus grande éruption de l'époque moderne. Les débris éjectés dans l'atmosphère sont tels que la région connut une année "sans été" et près de 70 000 personnes trouvèrent la mort. Le "supervolcan" de Yellowstone, situé au nord-ouest du Wyoming, est bien plus grand que le Tambora et une éruption massive, qui arrivera tôt ou tard, provoquera un désastre inégalé. Non seulement une bonne partie des Etats-Unis serait ravagée mais le dégagement massif de cendres dans l'atmosphère bloquerait toute lumière pendant plusieurs années. Et sans lumière, la Terre meurt.

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Alors, forcément, la surveillance du supervolcan, endormi depuis 640 000 ans, est primordiale. Et la dernière découverte des chercheurs n'est pas faite pour rassurer. Une équipe de l'université de l'Utah a dévoilé une nouvelle étude sur son fonctionnement dans le magazine Science. Les scientifiques ont réussi à décrire les sous-sols les plus profonds de ce gigantesque volcan et la découverte fait froid dans le dos. En dessous de la chambre de magma classique se situe une autre cavité, bien plus grande et, elle aussi, remplie de cette matière rocheuse semi-liquide, chauffée jusqu'à 1200 degrés Celsius. Surtout, cette dernière pourrait alimenter la première en cas d'éruption. Selon le Washington Post, la quantité de lave découverte pourrait remplir le Grand Canyon, long de 450 km.


En rouge la première chambre et en jaune, la seconde qui vient d'être découverte

Cette découverte, l'équipe la doit à une technique qui mêle informatique et géologie : la tomographie sismique. En fait, il s'agit d'étudier les ondes sismiques, omniprésentes dans la région, pour détecter la composition des roches. "La propagation est ralentie lorsque l'onde traverse des liquides comme le magma" expliquait à Atlantico, Jean-Louis Bodinier, directeur de Recherche au CNRS et directeur de l'unité de recherche Géosciences de Montpelier. En calculant les vitesses, les chercheurs sont capables d'avoir une idée assez claire de la composition des sols à plusieurs dizaines de kilomètres de profondeur.

Cette nouvelle découverte, qui permet de mieux comprendre le fonctionnement du volcan et mieux prévoir ses humeurs, ne change finalement pas grand-chose aux risques d'éruption. Le supervolcan de Yellowstone finira par entrer en éruption tôt ou tard, mais les chances pour que cela se déroule au 21ème siècle sont infimes : 1 sur 1000, selon l'Institut d'études géologiques des États-Unis. Une catastrophe massive n'arrivera probablement pas avant 700 000 ans mais des plus petites éruptions peuvent survenir dans quelques dizaines de milliers d'années. Evidemment, ce ne sont que des statistiques car les tremblements de terre, comme les éruptions sont souvent imprévisibles. Et le supervolcan de Yellowstone ne préviendra probablement pas.

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