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Dany Laferrière : la force du non
Refuser la violence (quand on le peut), la bêtise, les clichés, la laideur, les destins tracés : sa vie durant depuis l’enfance en Haïti, l’académicien Dany Laferrière a su dire non à ce qui convenait sans doute à certains parmi ses voisins de Port-au-Prince mais pas à lui « cet enfant qui regarde » qu’il était jadis et naguère. « Aujourd'hui à cinquante-six ans, je réponds non à tout. Il m'a fallu plus d'un demi-siècle pour retrouver cette force de caractère que j'avais au début. La force du non. Il faut s'entêter. Se tenir debout derrière son refus. Il n’y a presque rien qui mérite un oui. Trois ou quatre choses au cours d'une vie. Sinon il faut répondre non sans aucune hésitation », précise l’académicien qui publie ces jours-ci « L’enfant qui regarde » (Grasset). Superbe.