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Le coup de cœur de la semaine - "Ce qui nous lie" : un très bon coup de bourgogne
©La-tempete.fr

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A contre-courant de la sinistrose si présente aujourd'hui sur la planète cinéma, Cédric Klapisch nous propose, après "L'Auberge espagnole" et "Les Poupées russes", un nouveau film positif, chaleureux, et qui fait du bien. Un pari difficile à tenir, et gagné haut la main.

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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CINEMA

Ce qui nous lie

De Cédric Klapisch

Avec Pio Marmaï, Anna Girardot, François Civil, Jean-Marc Roulot, Maria Valverde, Yamée Couture

RECOMMANDATION

EN PRIORITE

THÈME

Jean (Pio Marmaï) revient chez lui, en Bourgogne, après avoir fait le tour du monde pour s’éloigner d’un père vigneron un peut trop autoritaire. Bon sang ne saurait mentir, Jean a créé un vignoble en Australie. S’il revient, c’est pour faire un break avec sa compagne australienne dont il a un petit garçon qu’il a quitté difficilement. Et aussi parce que son père est hospitalisé. Jean retrouve sa sœur Juliette (Ana Girardot) qui a repris en main le domaine. Et son frère cadet Jérémie (François Civil) qui vit avec sa compagne et son petit garçon dans le domaine voisin. Tout le monde baigne donc dans le bon vin jusqu’au cou. Et quand le père meurt, au début de l’intrigue, la question se pose de savoir que faire : vendre ou continuer ?

POINTS FORTS

Le film s’ouvre sur l’image d’un vaste champ de vigne et, sur le générique, nous voyons ce paysage changer selon les saisons, belle idée de photographe et d’ailleurs Cédric Kapisch voit ses clichés exposés de loin en loin dans des galeries parisiennes.

Au cœur du film, la question de l’héritage. Épineuse question. On peut tuer pour ça, comme une actualité récente l’a montré. Heureusement, « Ce qui nous lie » va plutôt vers le bonheur de vivre, tellement sensible à l’œuvre de Cédric Klapisch. Les trois frères et sœur sont condamnés à s’entendre. Cela prend le temps du film.

Car « Ce qui nous lie » est une belle histoire de famille. Ces trois-là on des liens aussi forts par la vigne et le vin que par le sang qui coule dans leur veine. Chez eux, on élève les vignes sans les badigeonner d’insecticide. Et l’on fait du vin en évitant le sucre. Ça va mieux en le disant.

Répétons-le, Klapisch est le cinéaste du bonheur, plus encore dans ce film-là que dans les précédents qui avaient encore un parfum de jeunesse, de comédie et d’inachevé. Là nous sommes dans le concret de la vie, dans le faire ou le défaire. En choisissant la première option, construire, Klapisch rend heureux ses personnages et ses spectateurs.

POINTS FAIBLES

Le rédacteur de ces lignes est, on l’aura compris, un admirateur de Klapisch et de sa paisible philosophie. « Ce qui nous lie » est destiné à un large public qui tente de se lever chaque matin du bon pied : aucun point faible sur cette cible-là, composés de courageux et d'optimistes comme vous et moi...

EN DEUX MOTS

Le travail de la vigne demande une haute technicité. Cédric Klapisch a réussi le pari d’y intéresser le spectateur. Nous apprenons par exemple que le jour où débute les vendanges ne se décide pas au doigt levé et surtout, que le vin sera différent, selon que l’on cueille le raisin un peu plus tôt ou un peu plus tard. Est évoquée également, comme on l’a dit, la question de l’épandage des produits anti-parasites. Chez l’un des voisins du domaine, la question ne se pose pas, il épand… Chez nos trois héritiers, la question est cruciale : leur vin est bio, sans discussion.

LE RÉALISATEUR

Né en 1961 à Neuilly-sur-Seine, Cédric Klapisch, après une maîtrise de cinéma à Paris VIII, part, à 23 ans, aux Etats-Unis étudier le cinéma à l’université de New York – il a subi auparavant deux échecs au concours d’entrée de l’IDHEC. Il réalise en 1992 un premier long-métrage, « Riens du tout », avec Fabrice Luchini et Karin Viard, qui raconte la vie d’un grand magasin dans le style de La Samaritaine, aujourd’hui disparue. L’année suivante, il tourne pour Arte « Le péril jeune », qui devient le film d’une génération, pour lequel il fait connaître un tout jeune comédien, Romain Duris, qui va compter dans ses films à venir, « L’auberge espagnole », « Les poupées russes » et « Casse-tête chinois », une trilogie magnifique consacrée à la jeunesse, à l’Europe et à l’amour. Il a également embauché Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Darroussin dans un film que personne n’a oublié, « Un air de famille ». Il est aussi l’auteur de « Paris », un film émouvant sur la capitale française au moment des débuts du sida et d’une comédie sociale, « Ma part du gâteau », avec Karin Viard et Gilles Lellouche, qui annonçait en son temps, 2011, les bouleversements politiques actuels.

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