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Comment mieux supporter les mauvais chefs
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Bonnes feuilles

Angoissés, coléreux, hermétiques au changement, tyranniques, antipathiques, inflexibles, indécis, désordonnés ou simplement têtes en l'air, par profil, l'auteur livre les techniques pour mieux comprendre leur comportement et, surtout, les gérer au quotidien sans y laisser nos nerfs ! Extrait de "Gérer les emmerdeurs", de Marc LEIBLING, publié chez Solar éditions (1/2).

Mike  Leibling

Mike Leibling

Mike Leibling dirige des formations sur le thème "Comment s'entendre avec les gens avec lesquels on ne s'entend pas"? Il a longtemps travaillé avec le groupe publicitaire Saatchi et Saatchi. Il a fondé Stratégy Strategy, cabinet de conseil en organisation et gestion du changement. Il est également l'auteur de "Travailler avec son pire ennemi" (L'Express Edition).

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Ce qui nous met hors de nous

Tout le monde est d’accord sur le fait que savoir déléguer est une qualité essentielle pour tout professionnel qui dirige et supervise une équipe. Hélas, trop souvent, celui à qui on délègue a l’impression qu’on lui confie des tâches à tort et à travers. Et bien souvent, celui qui délègue a le sentiment – généralement fondé – que les choses iraient plus vite s’il s’en chargeait lui- même plutôt que de les faire faire à quelqu’un d’autre.

Mais que se passe- t-il ?

On se retrouve facilement dans une situation inextricable. Si l’on a le temps de faire quelque chose, on a tendance à s’en charger soi- même, tout simplement parce que c’est possible. Et aussi parce que c’est plus simple, plus rapide et plus rassurant de sentir que l’on maîtrise les choses.

Mais si l’on n’a pas le temps de faire quelque chose, on a alors tendance à se décharger de cette tâche sur quelqu’un d’autre, en prenant ou non le soin de ménager cette personne en parlant de « déléguer », voire de « nouvelle chance » ou de « défi ». Pourquoi cela ? Tout simplement parce que l’on n’a pas le temps de « déléguer » correctement. Et pour finir, tout le monde éprouve un véritable sentiment de frustration !

Autre chose. Parfois, la personne qui délègue ajoutera une grande confusion à la frustration en disant à l’autre personne non seulement ce qu’elle doit faire, mais aussi comment elle doit le faire, mélangeant la fin et les moyens dans un embrouillamini quasi- incompréhensible.

Il est donc très bien vu de déléguer et ceux qui le font reçoivent encouragements et applaudissements, pourtant bien souvent ils ne le font pas correctement.

ASTUCES pour gérer les mauvais chefs

L’essentiel pour bien déléguer sans tomber dans les pièges qui consistent soit à confier des tâches à tort et à travers, soit à tout faire soi- même est de comprendre qu’il convient de déléguer un type de tâches et non des tâches isolées. Et déléguer un type de tâches signifie que la personne à qui on confie le travail peut prendre en charge toute une série de tâches, pas juste celles que l’on doit lui faire faire à un moment donné. C’est ainsi que l’on forme efficacement les membres d’une équipe : ils deviennent alors vraiment capables d’accomplir certaines des tâches de leur supérieur, à long terme.

Cela signifie qu’il faut prendre le temps de déléguer correctement, pas seulement lorsqu’une tâche urgente doit être accomplie !

Si votre supérieur ne sait pas déléguer

Voici une stratégie simple et efficace à mettre en oeuvre pour bien déléguer. N’hésitez pas à la proposer à toute personne qui délègue à tort et à travers.

1. Réfléchissez à la personne à qui vous pouvez confier la tâche. Prévoyez combien de temps il vous faudra pour déléguer correctement (c’està- dire pour former, expliquer, accompagner), ainsi que le lieu, les moments et les modalités les plus indiqués pour cela.

2. Expliquez exactement le résultat que vous attendez (non comment s’y prendre pour l’instant) : sous quelle forme, à quelles fins et dans combien de temps.

3. Invitez la personne à réfléchir et à reformuler ellemême la demande que vous lui avez faite afin de vérifier qu’elle a bien compris ce que vous attendez d’elle.

4. Si nécessaire, clarifiez vos instructions en disant par exemple : • « Ce que vous avez bien compris c’est… » • « Ce que vous avez ajouté et que je n’avais pas mentionné c’est… » • « Vous avez oublié… » Reprenez ensuite les étapes 2 et 3 si nécessaire.

5. Suggérez à la personne de réfléchir : • à la manière dont elle va s’y prendre pour aboutir au résultat attendu ; • aux ressources/à la formation dont elle aura besoin ; • à l’aide/à la supervision qu’elle souhaitera avoir ; • à la liberté d’initiative dont elle aura besoin ; • aux personnes qui doivent être informées du fait qu’elle disposera de cette liberté d’initiative.

6. Mettez- vous d’accord sur les éléments qui vous rassureront tous deux quant au bon déroulement du projet.

7. À l’issue de la mission, veillez à : • faire part à cette personne de vos impressions et commentaires sur son travail ; • discuter des conclusions à tirer de cette expérience pour l’avenir ; • discuter de ce que vous avez appris l’un et l’autre, sur ce projet lui- même comme sur le type de projets auquel il appartient.

Extrait de "Gérer les emmerdeurs", de Marc LEIBLING et Caroline PROST, publié chez Solar éditions, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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