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Comment faire pour récupérer photos, musiques et données personnelles si on veut échapper au système d’Apple iTunes-iCloud ?
©REUTERS/Stephen Lam

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La galaxie Mac a plein d'avantages... mais peut devenir un problème si on veut s'en passer !

Gilles  Dounès

Gilles Dounès

Gilles Dounès a été directeur de la Rédaction du site MacPlus.net  jusqu’en mars 2015. Il intervient à présent régulièrement sur iWeek,  l'émission consacrée à l’écosystème Apple sur OUATCHtv  la chaîne TV dédiée à la High-Tech et aux Loisirs.

Il est le co-auteur avec Marc Geoffroy d’iPod Backstage, les coulisses d’un succès mondial, paru en 2005 aux Editions Dunod.

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Atlantico : Tous les détenteurs d'un ordinateur Mac, d'un Iphone ou même d'un Ipad ont accès à l'Icloud, Itunes et Apple. Hormis le fait d'être gratuit, quels sont les intérêts et les avantage de ce système ?

Gilles Dounès : Il y a essentiellement deux raisons à cela. Tout d'abord, c'est la sécurité des données et leur confidentialité qu'Apple efforce de préserver. Même s'il n'y a pas de système sécurisé à 100 %, toute l'architecture de l'écosystème de la marque est construit autour de cette notion de sécurité des données. À l'égard des agressions extérieures, mais également des indiscrétions… et au premier chef celles de son fabricant, ou de ses partenaires commerciaux. La firme fait ainsi régulièrement le ménage au sein des applications qu'elle propose sur son étal en ligne. Et cette préoccupation est présente depuis la reconstruction de la marque autour de son système d'exploitation fétiche.

Historiquement, c'est sur cet argument de la sécurité que OS X - lequel a été conçu à partir d'un noyau Unix, par opposition à la plate-forme Windows fragilisée par les failles structurelles de son socle historique MS-DOS - que Apple a su bâtir la reconquête de sa crédibilité et, du moins en partie, reconstituer ses parts de marché. La vague des virus successifs qui  ont attaqué Windows XP à l'été et l'automne 2002, puis le cafouillage autour du lancement de Vista plusieurs années durant, ont durablement écorné la crédibilité de Microsoft, du moins en ce qui concerne son système d'exploitation.

Steve Jobs et son noyau de fidèles - lesquels avaient déjà eu maille à partir avec la firme de Redmond et son OS, alors qu'ils s'efforçaient de développer et de faire vivre NextStep, racheté par Apple en 1996 - ont rapidement vu tout le parti qu'ils pouvaient tirer des difficultés de leur rival de toujours. C'est ainsi qu'en janvier 2007, c'est également sur l'argument de la sécurité et d'OS X qu'Apple s'est appuyée pour le lancement de l'iPhone. Tout d'abord, seuls les développeurs de Cupertino eurent accès aux ressources de l'OS, avant qu'Apple ne propose un kit de développement logiciel l'année suivante, non sans appuyer copieusement sur la sécurisation de son système.

Avec le changement de compétiteur principal, et l'entrée de Google en lice avec Android, c'est désormais au chapitre de la confidentialité des données que Apple cherche à faire entendre sa différence, mais la problématique reste fondamentalement la même. La firme de Cupertino a certes elle aussi subi des déconvenues avec la fuite de quelques clichés appartenant à des personnalisées en vue, mais il s'agissait davantage « d'ingénierie sociale » (la collecte d'éléments personnels pour prendre le contrôle d'un compte utilisateur) que de la véritable exploitation d'une faille technique inhérente au système.

L'autre dimension, sans doute la plus perceptible et qui fait pour l'essentiel l'attachement des utilisateurs à leur marque fétiche, a trait à la facilité d'utilisation des appareils. À l'intégration traditionnelle de l'OS et de l'électronique, Apple a su (après certes quelques cafouillages au lancement) ajouter le service avec le cloud, de manière à rendre l'utilisation tout aussi naturelle en mobilité qu'au bureau, devant son ordinateur. Les documents choisis dans les paramètres (contacts, photos, calendriers, contenus audiovisuels) sont ainsi « poussés » de l'appareil d'origine vers le nuage, puis sont distribués vers chacun des appareils de l'utilisateur, pour peu que ceux-ci soient enregistrés avec le même identifiant. Et c'est également le cas avec les documents de travail issu de la suite iWork, mis à disposition gratuitement.

On peut même dire que ce « ruissellement », bien réel celui-là, fait partie de l'ADN de la plate-forme puisque c'est au français Jean-Marie Hullot qui avait développé le système de synchronisation de répertoires de téléphones mobiles pour Mac OS X que l'on doit une bonne part de l'OS du premier iPhone.

Pour le fonctionnement des cloud, on pourra se reporter avec profit aux vidéos d'Audrey Couleau sur YouTube

Dans quel(s) cas un utilisateur pourrait-être amené à vouloir s'en passer ? Comment faire pour ne pas recourir à se système si l'on possède un Ipad, Iphone ou Mac ? 

La plupart des utilisateurs lambda – le Macintosh de 1984 avait été présenté comme « l'ordinateur pour la plupart d'entre nous », c'est-à-dire l'immense majorité des non–informaticiens) se contenteront sans doute d'un service gratuit, facile d'utilisation au point de se faire oublier, aussi sûr que possible et en tout état de cause non–intrusif. Pour autant, les geeks qui veulent garder la maîtrise totale du stockage de leurs données ou les utilisateurs « mixtes », multi plates-formes, auront sans doute envie d'essayer de mettre en place une solution qui leur est propre… à leurs risques et périls, en fonction de leur degré d'expertise.

Il est ainsi possible d'utiliser l'espace de stockage fourni gratuitement par son fournisseur d'accès Internet, avec tout un tas de limites, ou bien de faire appel aux services dans le nuage proposé par des hébergeurs comme OVH par exemple. On peut aussi choisir d'héberger soi-même ses propres contenus, à domicile dans son entreprise, dans un serveur NAS, sous réserve de disposer d'une adresse IP fixe mis à disposition par son fournisseur d'accès.

Quels autres types de systèmes ou plateformes proposent des services similaires ? Comparativement à Itunes, Apple ou Icloud sont-ils d'une qualité similaire ? 

Bien entendu, la concurrence a fini par proposer des solutions similaires, et Google a ainsi mis en place à partir de la version 8 d'Android, à l'été 2017, un système équivalent, lequel s'articule autour du compte Google de l'utilisateur. À ceci près que, si celui-ci est gratuit, c'est qu'il repose sur la scrutation permanente du comportement de l'utilisateur, des contenus qu'il produit et de son environnement, pour « se payer » en publicité qualifiée…

Microsoft propose quant à lui un système en principe davantage discret avec Office 360, reposant sur le cloud, mais qui ne concerne lui que les documents de travail produits sur sa suite bureautique en ligne, ainsi que des contacts professionnels.

Parce que issus – et même à l'origine – de la micro-informatique de papa, dites « personnelle » par opposition aux gros systèmes partagés, seules Apple et Microsoft parmi les GAFAM conservent un modèle économique aussi respectueux que possible des données personnelles. Les derniers venus, nés avec Internet et sa pseudo gratuité, dépendent en effet de la publicité ou de la valorisation des données personnelles qui leur sont confiées par l'utilisateur, ou prélevées en observant son comportement sur la toile.

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