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Comment éviter de devenir (littéralement) dingue lorsqu'on a oublié son mot de passe
©Rickydavid / Flickr

Self-control

Environ un tiers des sondés d'une étude menée par Centrify (entreprise de sécurité informatique) reconnaissent être très frustrés ou énervés lorsqu'ils oublient leurs mots de passe.

Jean-Charles  Nayebi

Jean-Charles Nayebi

Jean-Charles Nayebi est sychologue clinicien, psychothérapeute, auteur, conférencier.

Auteur notamment de "Cyberdépendance en 60 questions", RETZ, Paris.

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Atlantico : Pourquoi est-on capable de perdre complètement son self-control pour un acte aussi anodin que l'oubli d'un mot de passe ?

Jean-Charles Nayebi : Ce qui change avec les nouvelles technologies, c'est justement que l'incident n'est plus aussi anodin ! L'oubli d'un mot de passe peut vous empêcher de faire une opération bancaire, une consultation de vos mails ou encore débloquer un poste de travail. Les conséquences d'un oubli pourraient donc s'avérer dommageables.

L'anxiété peut survenir dans les cas où cet oubli a des conséquences fâcheuses, mais aussi par un effet mémoire, concernant des situations dans lesquelles l'oubli du mot de passe n'entraîne pas de dommage notable. En effet, il y a une mémoire de l'anxiété dans notre psychisme. Si vous vivez une situation similaire à une autre dans laquelle vous avez produit de l'anxiété, vous pourrez par l'effet de cette similarité de la situation produire de l'anxiété. Par exemple, si vous avez vécu une situation stressante dûe à un feu de forêt, la vue de sous-bois pourrait créer un sentiment de panique. De la même manière, si un oubli autre que le mot de passe vous a généré une très forte anxiété, à chaque oubli et quel qu'en soit l'objet, l'anxiété revient.

Concernant le "self-control", on peut dire aussi que plus les générations avancent, plus la gestion de la frustration devient complexe. L'immédiateté de la réalisation des souhaits et des attentes nous laisse peu de loisirs d'exercer nos facultés de gestion du stress et de la patience.

Dans quelle mesure l'énervement lié à l'oubli d'un mot de passe peut-il révéler un problème plus grave ?

La gestion des impulsions se met en place durant notre enfance. Cette gestion peut comporter des failles.

Des demandes d’évaluations diagnostiques chez l’adulte pour un trouble d’attention sont en augmentation, car les incidents au travail prennent de plus en plus une allure psychologisante. Ceci témoigne du rôle joué par le stress professionnel et aussi le besoin de recourir à un traitement médicamenteux pour être au maximum de ses capacités, selon l’expression de plus en plus utilisée.

Ce qu’il faut en retenir, c'est que la désorganisation qui suit un oubli peut prendre une dimension exagérée, allant d’une "autocritique sévère" à un "questionnement de sa propre santé mentale".

Que faire pour éviter de se retrouver dans un état d'énervement lorsque l'on oublie son mot de passe ?

Cela dépend beaucoup de la nature de la fragilité de chacun en fonction de la faille liée à l’émotion éprouvée.

Les oublis ordinaires, s’ils sont vécus sans surinterprétation, peuvent être évités ou résolus par des moyens mnémotechniques.

Certains sites utilisent aussi le système des "questions" pour restituer les mots de passe.

Pour des conséquences exagérées ou inadaptées, les techniques de relaxation sont utilisées depuis assez longtemps dans le traitement de l’anxiété et y avoir recours pourrait constituer une solution.

L’enchaînement de contrariétés en cas de tentatives répétées et déchues pour retrouver le bon mot de passe ne favorise pas un déblocage de mémoire. Aussi, le plus simplement du monde, n’oubliez pas de vous retirer et de prendre une pause de quelques minutes pour déstresser et retrouver le contrôle mis à mal.

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