Comment changer de travail entre 20 et 30 ans augmente considérablement vos chances de gagner plus à 30 ou 40 ans<!-- --> | Atlantico.fr
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Il semblerait que de changer fréquemment de postes lorsque l'on a entre 20 et 30 ans serait finalement plus bénéfique à long termes de que choisir une voie plus stable.
Il semblerait que de changer fréquemment de postes lorsque l'on a entre 20 et 30 ans serait finalement plus bénéfique à long termes de que choisir une voie plus stable.
©Reuters

Démission !

Entre 20 et 30 ans, mieux vaut expérimenter des postes, des métiers, des secteurs d'activité, pour être sûr de ne pas se tromper et de ne pas se retrouver coincer dans un travail que l'on n'a pas vraiment choisi.

Xavier  Camby

Xavier Camby

Xavier Camby est l’auteur de 48 clés pour un management durable - Bien-être et performance, publié aux éditions Yves Briend Ed. Il dirige à Genève la société Essentiel Management qui intervient en Belgique, en France, au Québec et en Suisse. Il anime également le site Essentiel Management .

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Atlantico : Selon une étude sur l'emploi des jeunes (lire ici) publiée par le Bureau national des recherches économiques aux Etats-Unis, il semblerait que de changer fréquemment de postes lorsque l'on a entre 20 et 30 ans serait finalement plus bénéfique à long terme de que choisir une voie plus stable. Dans quelle mesure cette stratégie peut-elle permettre d'obtenir un emploi plus épanouissant et mieux payé entre 30 et 40 ans ?

Xavier Camby : L'expérience m'a appris à me méfier des études, des économistes et plus généralement des experts en tout genre qui n'ont pas antérieurement validé leurs "expertises" par une pratique habituelle et régulière, dans le monde réel... Il est cependant vrai qu'à 20 ans, nous ne disposons habituellement pas de l'expérience ou du recul qui permettent de choisir judicieusement une "carrière". Sauf à avoir entrepris un apprentissage ou une formation en alternance. Il est donc indispensable de déterminer par expérimentation notre orientation principale. J'ai beaucoup de tristesse lorsque je rencontre des cadres enfermés dans un métier qu'ils n'ont pas vraiment choisis, qui ne leur plait plus -qui même souvent contrarie leurs valeurs les plus intimes- et qui demeurent enfermés dans ce sillon étouffant trop tôt ouvert !
L'important n'est pas d'être mieux payé ! Cela n'a jamais été une motivation réelle -ni saine d'aiileurs. En revanche, développer sans cesse ses talents particuliers et s'amuser au travail, voilà ce qui garantit non seulement de réussir économiquement, mais surtout de réussir sa vie ! Etre heureux a toujours été et demeure le meilleur moyen d'assumer des responsabilités et de réussir tout ce qu'on entreprend.

A quelles conditions cette stratégie peut-elle s'avérer payante ? Vaut-il mieux rester dans le même secteur d'activité ou multiplier les expériences variées ?

La première condition est donc de trouver une profonde, puissante et motivante satisfaction dans les métiers ou les activités, les secteurs ou les professions que l'on veut expérimenter ! Se faire plaisir, sans trop entrer dans l'enfermement des objectifs rigides. Agir en conformité avec ses valeurs profondes est certainement la meilleure des boussoles pour être utile au monde et aux autres, pour créer -sans effort ni contrainte- le maximum de valeur ajoutée économique et sociale. Lorsque l'on acquiert au fil de ces expériences la flexibilité mentale et émotionnelle, l'aptitude à rebondir et à oser, il s'agit alors indéniablement d'expériences authentiquement qualifiantes !
Les autres attitudes me semblent inspirées par la peur ou l'angoisse, la misanthropie et la mésestime de soi, la neurasthénie ou le désespoir. On le sait, la peur est mauvaise conseillère ! Il en est de même pour toutes les émotions négatives. Lesquelles d'ailleurs prospèrent sans plus de contrôle en occident, relayées sans limite ni censure par les médias.
Pour que ces expérimentations professionnelles soient bénéfiques et justes, produisent à la maturité de notre âge (entre 30 et 60 ans) le maximum d'impact bénéfique pour nous-même et pour les autres, il importe de les vivre avec joie et courage, sans peur ni inconscience ou inconséquence, dans la vérité de ceux que nous sommes !

Comment mettre en avant ces expériences auprès d'un recruteur afin de négocier au mieux son salaire, dans un poste épanouissant ?

La seule communication efficace, même vis-à-vis d'un recruteur à sang froid (je l'ai été pendant des années) est émotionnelle ! Parlez-lui de vos passions, de vos audaces, de vos aventures ! Rien de plus pénible qu'un candidat qui récite son CV (le reptile en face de vous l'a déjà, et peut-être même lu...), commençant par ses études d'il y a vingt ans, détaillant ses premiers stages par le menu. Soyez brefs, illustrez sereinement et brièvement le présent, parlez surtout de l'avenir, le vôtre, tel que vous voulez le construire !
Une petite citation de George Bernard Shaw : "Vivre, ce n'est pas se trouver, c'est se créer". Soyons donc des vivants ! Montrons en quoi nous nous sommes créés, explorant parfois des impasses pour mieux en sortir et prendre les chemins qui sont les vôtres. Non pas en claudiquant seulement dans des ruelles souterraines bondées...

Ne risque-t-on pas de se disperser et de ne pas maîtriser un poste en particulier à l'âge où les recruteurs en attendraient autant ?  

Que maitrise-t-on en fait ? Croyez-vous vraiment aux plans de carrière ? Croyez-vous qu'une stratégie, ailleurs que dans l'administration ou dans les groupes qui lui empruntent son organisation stérilisante, aie une seule chance de réussir dans notre monde qui change sans cesse ? Qui se dilate sous l'effet de fausses croissances récurrentes et se rétracte ensuite instantanément à chaque réajustement économique ruineux ?
Nous pouvons tous, sans aucune utopie, choisir de créer notre monde, dès que nous cessons d'avoir peur, d'extrapoler ou d'interpréter. Il ne s'agit pas de renier le réel, il s'agit de l'embrasser, tel qu'il est, ni bon ni mauvais, mais promesse d'aventures. Alors, les recruteurs internes ou externes ne peuvent plus être les censeurs -souvent bien peu avertis- de nos expériences. 
Les convaincre est chose simple : il suffit d'avoir la cohérence de ses plaisirs et de ses désirs, de leur partager ce qui furent ou demeurent vos passions, de les emmener avec vous dans votre monde futur, celui que vous avez décider d'entreprendre pour vous même, celui que vous avez choisis de créer !
Propos recueillis par Carole Dieterich

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