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Ces implants dans le cerveau qui pourraient permettre de traiter la boulimie
©FRED TANNEAU / AFP

Futures avancées

L'administration de petites impulsions de courant électrique par des implants cérébraux pourrait être utilisée pour traiter certains troubles psychiatriques, comme la boulimie

Lluis Mir

Lluis Mir

Lluis Mir est directeur de Recherche de Classe Exceptionnelle, émérite, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et  Membre du Comité permanent de planification scientifique 2022-2025. Lluis Mir est Dr. Honoris Causa des Universités UNMSM San Marcos de Lima, UBA de Buenos Aires et UL de Ljubljana, membre du Comité de Planification Scientifique (CSP) du Conseil International des Sciences (ISC).

Lluis Mir est Recipiendaire de la 2017 URSI Balthazar van der Pol Gold Medal, du 2015 F. Reidy award in Bioelectrics et du 2021 G. Milazzo prize in Bioelectrochemistry.

Il est également Président de l’URSI-France (Comité National Français des RadioSciences).

Lluis Mir est Ancien Président de l’EBEA (European BioElectromagnetics Association). Et  ancien directeur du Laboratoire de Vectorologie et Thérapies Anticancéreuses, UMR 8203 CNRS, Université Paris-Sud et Institut Gustave-Roussy.

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Atlantico : De quelle manière la stimulation cérébrale profonde va-t-elle opérer pour traiter les problèmes d’addiction, de boulimie ou bien de la maladie de Parkinson ?

Lluis Mir : Les champs électriques stimulent les cellules et de plusieurs façons. Cela va amener à des réactions de sécrétion d’hormones ou de médiateurs. C’est le cas pour la maladie de Parkinson. La première stimulation cérébrale profonde a été faite par un professeur de Grenoble, Alim Louis Benabid. Il avait proposé d’envoyer des électrodes dans des zones cérébrales. Au sein de celles-ci, de la dopamine est produite. En se libérant, elle permet de corriger les problèmes de Parkinson. Dans le cas de cette maladie, ce traitement est bien défini puisqu’il compense la production de dopamine par une stimulation spécifique.

Ce traitement est-il plus efficace que les médicaments ? Pourquoi ?

Le médicament doit aller dans tout l’organisme. En se propageant, il rencontre des difficultés à garder une concentration active dans les zones où il doit opérer. Dans le cadre de la stimulation cérébrale profonde, il suffit de placer des électrodes dans un endroit bien précis. Ce qui est intéressant puisqu’elles vont être appliquées seulement sur la zone où la stimulation est nécessaire. La propagation du médicament dans tout l’ensemble de l’organisme est donc moins efficace.

Quelles sont les limites de la stimulation cérébrale profonde ?

D’une manière générale, l’introduction d’un corps étranger peut provoquer des infections. Le positionnement présente aussi des risques, il nécessite d’être bien fait. Stimuler une zone bien précise implique une grande précision. Evidemment, on ne va pas activer tout le cerveau. Puis, lorsque l’implantation des électrodes est faite, les impulsions doivent être convenables à ce qu’on souhaite faire. Elles ne doivent pas être excessives, ce serait problématique.

A l’avenir, cette technique peut-elle être la solution face à ces maladies ?

Les méthodes basées sur des stimulations électriques ont un futur devant elles. Attention tout de même, est-ce que ces techniques peuvent s’appliquer à tous les patients ? Je ne sais pas. Toutes les maladies mentales vont-elles pouvoir être traitées de cette manière ? Je ne sais pas. Mais il faut reconnaître que la stimulation cérébrale peut traiter des formes de dépression profonde, pas simplement la maladie de Parkinson. Pour la boulimie et les problèmes d’addiction, cela reste tout de même complexe.  Pour ces patients, ce n’est pas un unique effet qui provoque ces maladies, c’est un ensemble d’effets. Dans le cas de la Parkinson, on traite une zone bien précise. 

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