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"Londes" de Céline est à retrouver aux éditions Gallimard.
"Londes" de Céline est à retrouver aux éditions Gallimard.
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Atlantico Litterati

L’événement littéraire de cet automne 2022, c’est la parution du « Londres » de Céline (Gallimard), suite de « Guerre », premier jet que rédigea Céline deux ans après la publication de « Voyage au bout de la nuit » (1932, premier roman couronné par le Renaudot, devenu un classique de notre littérature, Folio).

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est journaliste-écrivain et critique littéraire. Elle a publié onze romans et obtenu entre autres le Prix du Premier Roman et le prix Alfred Née de l’académie française (voir Google). Elle fonda et dirigea vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels Playboy-France, Pariscope et « F Magazine, » - mensuel féministe (racheté au groupe Servan-Schreiber par Daniel Filipacchi) qu’Annick Geille baptisa « Femme » et reformula, aux côtés de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos d'écrivains. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, AG dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », tout en rédigeant chaque mois pendant dix ans une chronique litt. pour le mensuel "Service Littéraire". Annick Geille remet depuis sept ans à Atlantico une chronique vouée à la littérature et à ceux qui la font : « Atlantico-Litterati ».

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Antoine Gallimard a de la chance, la chance étant l’autre nom du talent. Le créateur du groupe Madrigallse voit consacrépar trois prix Nobel décernés à ses auteurs (Le Clézio, Modiano, Ernaux) et deux inédits de Céline (« Guerre » puis « Londres »), en attendant la suite (voir « Repères »).

Dans « Londres »- plus encore que dans le premier inédit, « Guerre » – Céline devient LE peintre expressionniste du verbe. « Anxiété » d’Edvard Munch pourrait être, pour ce qui est de l’ambiance générale du roman, le sous-titre de cette hallucination poétique. Rimbaud et Baudelaire sont de la partie, Céline leur tire son chapeau ici ou là. Le meilleur de la peinture et toute notre littérature répondent chaque fois présents. Céline n’étale pas la couleur, il la dompte. « Le printemps viendrait bientôt, on avait l’air de l’attendre devant les grilles. C’était des milliers de petits bourgeons tout jaunes qui retenaient le brouillard sur les buissons. » Et encore : « Les jonquilles sauvages, si crues et pimpantes que le parc entier ricane et que l’hiver surpris, voyeur, chatouille, reste accroché ». 

Les objets vivants du monde sont beaux- paysages, animaux -au contraires des hommes. « Le dedans de l’homme, c’est un métro y a des étages et des étages, à mesure qu’on va plus bas on se dégoûte d’avantage ». On tombe très bas en visitant la capitale britannique, cette patrie du mal, bien fournie et fourmillante . Au cœur du système, il y a «  la Leicester Pension »(« Proxénétisme, alcoolisme, violences et irrégularités », précise l’éditeur.)

Dans ces bas-fonds d’un « Londres » déjanté, le tour de force de Célineconsiste à fabriquer une forme narrative révolutionnaire ; le romancier utilise sa science dela musique ( pour ce qui est du rythme) et -tout aussi subtilement-, il nourrit l’écriture de sa passion pour la peinture .« Dans une lettre de 1934, Céline s’adressant à l’historien d’art Elie Faure écrit: "Je me suis servi énormément de votre œuvre. J’ai pillé, appris, épelé dans votre texte. Je le fais encore, je le ferai toujours – vous êtes un de mes rares maîtres – et sans doute le plus direct (…) En 1934, Céline est déjà l'auteur de Voyage au bout de la nuit (Folio) qui déchaîne aussi bien le scandale et les insultes qu’il suscite l’admiration», précise l’essayiste et psychiatre Isabelle Blondiaux dans son ouvrage « Céline ou l’écriture psychotique ».« Céline a pu sans doute se confondre avec ces hallucinés de l’horreur et de la hideur humaines que furent les peintres Goya, Breughel et Bosch. Ce sont eux – outre Greco – les athlètes qui [lui] donnent le courage d’étirer la pâte", poursuit l’exégète. On applaudit, car personne n’a été si clair au sujet du génie de Céline dans « Londres ».

Dans ce « Londres » de la turpitude et de la solitude, Céline règne en Goya du verbe, en Soutine de la phrase qui gicle. « C’était à qui lui arracherait des touffes de mèches et les poils du cul jusqu’au sang. » Et encore ceci :« Honte que je leur ai dit. Bande de chiures, regardez un peu où vos sales bites vous ont mis. C’est à plus pouvoir sortir du métro tellement qu’on est chiots ».

Cependant, en ce magma grouillant de macs et filles de joie terriblement malheureux, il y a ce mystère de la belle Angèle (cf. Gauguin ?). Une femme aimante. « Elle me fait ça au pur amour pour changer un peu » nous confie le narrateur. L’amour donc, et réciproque, en plus.God ! On dirait l’étoile filante dans une nuit à la James Joyce. Pour ce qui est de l’amitié, il y a cette complicité avec le docteur Yugenbitz ( généraliste juif polonais), spécialiste de l’avortement- d’où quelques moments épiques. L’amour est une rédemption et l’amitié (pour l’avorteur) fait naître chez Ferdinand cette vocation médicale dont nous savons l’importance. Le sujet de « Londres »  étant cette fresque cauchemardesque du mal, face au bien certes pas parfait mais solidaire qu’est l’amour d’Angèle et l’amitié de ce toubib qui soigne les pauvres : le Dr Yugenbitz.

« Guignol's Band » (1944/Denoël) et « Londres » (2022/Gallimard) se font souvent écho. Tant et si bien qu’un lecteur pourrait voir en « Londres » lepremier jet de "Guignols Band", sauf que c’est impossible et que « Londres » est meilleur. Plus puissant, à vif, sorte de bréviaire de la débauche. L’amour d’Angèle (« c’était certain on s’en irait ensemble ») et le médecin des pauvres fontcontrepoids. Dans « Londres » la chair n’est pas triste : elle est blette.

« Londres » laissera son lecteur sous le choc d’un texte cru, cruel, délirant, atroce et sublime. Les mots de Céline exprimenttous les maux de notre condition. Survivre à la guerre vers Piccadilly Circus, c’est un enfer « humain trop humain ». « Quand on a toute l’atrocité en soi, on n’est pas si féru d’en faire jouir les autres. », constate Ferdinand. On frissonne face à cette débauchecomme tremble face à la guerresignée Goya. Dans « Londres »,Céline se faitle portraitisted’une blessure ontologique. La nôtre. Sa douleur nous transperce. Céline utilise le rythme des chapitres et la couleur des pages pour dire le malheur de l’humanité. Francis Bacon aurait aimé ce projecteur braqué sur tant de chairs torturées. La bêtise, la cupidité, la brutalité cernent les damnés de « Londres » . C’est la version textuelle du « Portement de Croix » de Bosch. Le connaisseur de Célineetl’amateur vivent par « Londres »le même éblouissement. Inoubliable Céline évoquant les yeux inoubliables de Ms Lady : « C’est une femme qu’avait des yeuxcomme j’en ai vu bien peu depuis. J’ai même étudié les reflets des yeux à cause d’elle. C’est un livrequ’était là-haut dans la soupente chez Yugenbitz, avec des images. C’est pas de la couleur qu’on voit, on croit que c’est du bleu . C’est pastout à fait du bleu d’iris, c’est du bleu de la lumière en vérité volée, et puis un peu de vert qui vient juste à quel(que) retard d’une fraction de petite seconde, pour faire chanter le bleu déjà compromis. C’est coquin comme arrangement. Ce sont des yeux joueurs de lumière. Il faut se méfier. »

Conclusion:« Une fois saigné, l’homme, ça pense ». Superbe.

Annick GEILLE

Repères

« Né àCourbevoiele 27/05/1894, mort à Meudonle 01/07/1961 , Louis- Ferdinand Destouches, plus connu sous son nom de Louis-Ferdinand Céline (prénom de sa grand-mère), généralement abrégé en « Céline », est un médecin et écrivain français.

Son premier roman "Voyage au bout de la nuit" obtient le Renaudot en 1932.Controversé- voiredéshonoré- en raison de ses pamphlets haineux»("Bagatelles pour un massacre", "L'École des cadavres"...),racistes, antisémites et homophobes, d'une violence extrême Céline y déverse une rage délirante qui prend comme cibles francs-maçons et Juifs. » ).

Cependant par la splendeurde son écriture, l’auteur de Voyage au bout de la nuit demeure unefigure majeure de la littérature. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands prosateurs de son temps. Le style de Célinematérialise une "révolution littéraire  empruntant à l'argot et au langage parlé ». Écrivain français le plus traduit et diffusé dans le monde après Marcel Proust, Céline est l'auteur, entre autres classiques, de "Voyage au bout de la nuit", "Mort à crédit" et "D'un château l'autre". Concernant l’épisode des manuscrits de Céline volatilisés( une valise de près 6000 feuillets) après qu’il eût quitté la France avec sa femme Lucette ( cf. Lucette Destouches, née Lucie Almansor, seconde épouse de Louis-Ferdinand) et leur chat Bébert, Céline ne cessa de déplorer cette disparition. Le trésor ne fut retrouvéqu’en 2021 « Deux équipes éditoriales, menées par Henri Godard et Pascal Fouché, travaillent actuellement sur les textes finalement remis aux ayants-droit de l’écrivain mort en 1961 : François Gibault et Véronique Chovin. Le chercheur Philippe Roussin, auteur de «  Misère de la littérature, terreur de l’histoire. Céline et la littérature contemporaine » (Gallimard, 2005), fait le point sur cette affaire révélant combien la France de 2021 a fait de Céline son écrivain national.

Le lecteur de « Guerre » ( 2021) puis de « Londres »(15 octobre 2022)approfondira le sujet des manuscrits retrouvés grâce au travail d’Alban Cerisier, acteur-clef des éditions Gallimard :

« Ferdinand, le héros de « Guerre »- premier inédit de Céline publié en mai dernier-, a quitté la France pour rejoindre Londres, "où viennent fatalement un jour donné se dissimuler toutes les haines et tous les accents drôles". Il y retrouve son amie prostituée Angèle, désormais en ménage avec le major anglais Purcell. Ferdinand prend domicile dans une mansarde de Leicester Pension, où le dénommé Cantaloup, un maquereau de Montpellier, organise un intense trafic sexuel de filles » ( « Dans la vie, Céline a vécu l’expérience du front et celle( bras mutilé à droite) de sa blessure de guerre en octobre 1914 »).

« Londres »- inédit de Céline- ou la troupe des solitaires déjantés

L’événement littéraire de cet automne 2022, c’est la parution du « Londres » de Céline (Gallimard), suite de « Guerre »,premier jet que rédigea Céline deux ans après  la publication de « Voyage au bout de la nuit » (1932, premier roman couronné par le Renaudot ,devenu un classique de notre littérature (Folio).

« Au début qu’on est arrivés à Londres je la voyais presque pas l’Angèle ».Dès  l’incipit de « Londres » (deuxième inédit de Louis-Ferdinand Céline),et suite de « Guerre » donc, le ton est donné et le lecteur tient les clefs. Il sortira  de cette lecture admiratif, abasourdi,  groggy, tel un boxeur sonné.

Le tout sous l’égide des ayants -droit de Céline :  Me François Gibault et Véronique Robert-Chovin. Notons au passage qu’Antoine Gallimard, admirateur du « Voyage au bout de la nuit ( Folio)  siège aux côtés de François Gibault (avocat-écrivain)  à la direction de la Société d'Etudes Céliniennes. 

« Londres » est  une fiction présentée, établie et commentée par un autre acteur-clef de la Société d’Études Céliniennes : Régis Tettamanzi-professeur de littérature française dont les travaux interrogent les relations entre littérature, histoire et idéologie.

Extraits :

« Qui a lu Guerre aura sans doute envie de connaître la suite. A la fin de ce roman, Angèle avait accepté la proposition du major Purcell, un de ses amants, de le suivre à Londres pour qu’elle devienne la maîtresse en titre. Nous sommes donc encore pendant la Première Guerre Mondiale, mais comme toujours avec Céline, la chronologie est brouillée et comporte des contradictions volontaires » (P.8)

« Le centre névralgique du récit est déjà le quartier de Soho, et plus particulièrement la « Leicester Pension », tout à la fois pension, bordel, lieu de vie et point de ralliement des maquereaux et des prostituées. (Page 9)

« Au cœur des relations entre les personnages, il y a « les macs » et leurs « mômes ». Contrairement à « Guignol’s band », le roman montre ici les prostituées « au travail », les scènes de sexe étant explicites- et parfois complaisantes. Passages obligés, donc, le bordel et ses rites, la prostituée qui tombe enceinte, celle qui « double » son homme, la brutalité des proxénètes, l’échange marchand avec les « michés », etc. La crudité des scènes sexuelles s’explique peut-être par la volonté de contrevenir à la « littérature des bas-fonds » comme celle de Carco et de ses émules, qui certes décrivent des situations scabreuses, mais sans franchir certaines limites.». (Page 13)

« Cela dit, le milieu reste le milieu. Et l’univers qui est décrit dans ce texte est comme saturé par la violence exercée par les hommes sur les femmes. Les pratiques même les plus révoltantes ne sont jamais condamnées. Et il y en a… Non seulement les « filles de joie » se font tabasser, mais elles trouvent cela normal(…) Nous sommes chez Céline donc au-delà ou en deçà de tout jugement moral, et dans l’outrance qu’autorise la création littéraire. » (Page 14)

« Il n’y a qu’un seul personnage juif dans « Londres » ; il a certes des défauts, mais en comparaison avec la galerie de détraqués, d’inconséquents, d’irresponsables qui forment le personnel romanesque, il apparaît comme assez positif. » (Page 18)

« En effet, si l’on considère les dispositifs textuels qui font intervenir Yugenbitz, non seulement la vision univoquement raciste est battue en brèche, mais elle ne tient plus tout à fait. Ainsi Yugenbitz sauve Ferdinand et Borokrom ; c’est chez lui, dans sa famille, qu’ils trouvent refuge pendant plusieurs semaines (I,4). Si ce n’est pas l’idéal sur le plan matériel ( ce médecin est aussi pauvre que ses patients), du moins s’agit-il là d’un répit bienvenu dans l’errance urbaine des deux accolytes. En outre, on ne saura sans doute jamais ce qu’il en fut exactement dans l’existence de Louis Destouches, mais c’est auprès de Yugenbitz que Ferdinand commence à s’intéresser fortement à l’art de guérir ; médecin profondément bon, Yugenbitz prend pour ainsi dire Ferdinand sous son aile, lui prête des livres pour qu’il s’instruise, et en fait son assistant.

« J’y aurais léché les mains, je serais mort pour lui, sur place, moi pour ce petit con de juif. J’y ai dit. Il s’est mis à doucement  à rigoler comme il en avait l’habitude »

Ainsi sur le sujet du racisme, le roman ne prête pas aux simplifications abusives ; il illustre bien plutôt l’état d’esprit de Céline avant la crise de 1936 et la furie pamphlétaire des années suivantes » (Page 20)

« Comme « Guerre », « Londres » est  certainement un manuscrit de premier jet. On y trouve des corrections en nombre relativement limité, mais non des reprises majeures de séquences entières. Céline se relit, ajoute et supprime des éléments, mais sans la volonté  encore de mettre au net son manuscrit. En ce sens, c’est un texte qui permet d’apprécier, et même dira-t-on de mesurer, au sens presque technique du terme, le formidable travail que représente le passage d’une version initiale à un stade qu’il juge définitif. » (Page 24)

Extrait 2

« Lexique de la langue argotique et populaire »( pages 549 et la suite)

(2 échantillons par lettre à titre d’exemples, NDLR)

A

Arracher : s‘en aller, partir

Baba : étonné

B

Bourre, bourrin, bourrique : policier

Burettes : testicules

C

Colis : prostituée

Crougnotter : pourrir, mariner

D

Doublard : deuxième (ou troisième etc.)prostituée recrutée par le souteneur à l’insu de sa « femme » en titre.

Douiller : payer, dépenser

E

Écosser :    exécuter (sens spécifique à Céline)

Étaler : résister, tenir le coup.

F

Fias : postérieur, anus ; individu, membre d’un groupe.

Fleur (être) : être fauché

G

Gerce : femme, parfois homme

Godailler : traîner çà et là

Etc.etc. 

"Les vieilles ou le Temps", par Francisco de Goya 

"On avait plus de filles de joie, des doublards c'est -à -dire.Plus rien que les régulières, même Trésore qu 'avait eu  jusqu'à six femmes au tapin d'un coup se contentait de sa vieille Maria qui avait au moins dix ans de plus que lui et qui se  cachait pendant des heures dans le fond de Villiers Street,  la venelle puante, avant de se découvrir pour les dernières touches au petit matin, les derniers ivrognes." (Louis-Ferdinand Céline  "Londres" P. 375)

"Pour Beauté", 1922 de Otto Dix (1891-1969, Germany) | Reproductions De Peintures Otto Dix | WahooArt.com

"Tout le monde avait beau picoler toujours d'avantage dans la pension, l'angoisse montait, l'inquiétude. Même son Ursule,pourtant, une vieille ordure, bien ravagée,bien canaille et bien moche, elle prenait peur (tremblant) comme la vache avant l'orage. Il souffrait Cantaloup. C'était pas un jeunot.Il avait plus de la trentaine  déjà".

(P.210, "Londres", Louis-Ferdinand Céline).

"L'anxiété"/ Edvard Munch

"Le petit chat il roupillait entre mon veston et mon pardessus. Dans les étages on a entendu  rentrer la bande.Ca faisait du bruit.Ils étaient déjà inquiets.C'était une époque pour l'inquiétude, surtout nous autres, on vivait plus, comme dirait Ursule. D'ailleurs, elle était pas contente du tout. Elle a fait entendre quelques doléances à son homme. "

("Londres" par Louis- Ferdinand Céline, page 234)

"Le Portement de croix" Jérôme Bosch (cf. détail  =  Christ cerné par  foule )

Légende  extraite de "Londres" :

"En rentrant à la Leicester, il s'agissait plus de crâner. Y avait eu pendant l'absence de mauvaises nouvelles. Ursule était si inquiète qu'elle en était tombée bien malade. Elle savait plus que faire avec les tapins. Y avait de l'affolement. Elles se planquaient toutes dans l'escalier. Elles voulaient plus aller mordre. Ursule pourtant avait fait dix ans de maison en Argentine et dans l'intérieur, plus trois ans en Indochine, c'est dire qu'elle avait tout vu." ( "Londres", Louis-Ferdinand Céline, page 258)

Copyright Louis-Ferdinand Céline "Londres" / inédit/ Gallimard/ 562 pages/24 euros 

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