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Avec une industrie digitale attaquée, les marchés financiers craignent une semaine très agitée
©SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Atlantico Business

Alors que les marchés financiers et boursiers ont affronté la tempête pandémique mondiale en gagnant en moyenne près de 30% sur deux ans, ils craignent maintenant d’être secoués assez durement pour cause de taux d’intérêt haussiers, de résultats fragiles et de risques de guerre.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le climat s’est déjà assombri brutalement la semaine dernière, notamment sur les valeurs technologiques puisque les grandes valeurs de l’économie digitale ont perdu plusieurs milliards de dollars en capitalisation boursière. À tel point que tous les ténors sont proches de céder leur place de leader au classement mondial des fortunes à un Bernard Arnault, PDG de LVMH, champion du luxe, qui se retrouve ce lundi au deuxième rang des grandes fortunes mondiales, en talonnant un acteur peu ordinaire de la tech, Elon Musk, dirigeant fondateur de Tesla et tout juste devant Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon.

La semaine qui s’ouvre ce lundi devrait en bonne logique confirmer cette tendance à la baisse des fortunes de la tech. 

Ce retournement traduit deux phénomènes. 

Le premier relève d’une prise de bénéfices normale. Les valeurs boursières n‘ont jamais été affectées par la crise pandémique et pas même par la crise économique. Les analystes financiers et les gérants de fonds n’ont jamais cru au risque d’une catastrophe mondiale. Ils ont même considéré que la crise du Covid offrait une opportunité d’accélérer la mutation des systèmes de production. Mutation digitale et écologique. Pendant ces longs mois où les populations luttaient contre le Covid et se vaccinaient, les analystes ont acheté le redressement de toutes les valeurs boursières, et particulièrement les valeurs de la tech. Ils ont aussi acheté une perspective de croissance durable et forte. 

Aujourd’hui, alors que le monde occidental sort du Covid plus vite que tous les observateurs l’avaient imaginé, les marchés ont commencé à corriger les survalorisations. D’où les ventes importantes car les investisseurs prennent leurs bénéfices et provoquent des baisses de cours assez brutales. 

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Le deuxième phénomène est lié à des incertitudes sur l'ampleur de la reprise future et surtout, sur des risques de détérioration du modèle global. Les marchés s’inquiètent de la remontée possible des taux d’intérêt, ils craignent des résultats moins bons que prévus et surtout, ils surveillent les risques géopolitiques. 

Le premier de ces risques est donc la hausse probable des taux d’intérêt aux États-Unis. La Réserve fédérale américaine laisse entendre un relèvement des taux dans le courant de l’année, afin de revenir à des conditions monétaires plus normales. Cette hausse des taux peut ralentir les projets d’investissement et surtout, peser sur les valorisations des sociétés. Dans ces conditions, les banquiers centraux sont regardés et écoutés à la loupe et chaque intervention provoque une surinterprétation des marchés. 

Le deuxième facteur d’incertitudes est lié aux résultats. Dès la semaine prochaine, les plus grandes des entreprises mondiales vont, les unes après les autres, présenter leurs résultats 2021 qui seront bons, mieux que 2020 mais peut-être un peu moins que 2019. Mais surtout, ils vont actualiser leurs prévisions sur la base des premiers mois de l’année. Là encore, on pourrait avoir des surprises un peu désagréables par rapport à tout ce dont on s’était habitué. 

La troisième raison d’incertitudes et de remises en cause de leur stratégie se trouve dans les secrets de géopolitique. Cette géopolitique porte en germe un ralentissement de la croissance chinoise et d’une façon générale, de tous les pays émergents. Mais plus grave, les bruits de bottes qui résonnent à la frontière entre l’Ukraine et la Russie sont annonciateurs de tensions, et même de guerre, et ces risques pèsent sur le monde entier.  Parce que les risques de guerre touchent à la vie humaine et aux actifs immobiliers ou de production. La guerre apporte des destructions d’actifs, ce qui n’a pas été le cas lors de la crise pandémique. 

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