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Arnaques à la nigériane, chantages : les dérives de l’Internet
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Réseau mal-famé

Un jeune Brestois a mis fin à ses jours, il y a quelques semaines, après avoir été victime de chantage sur Internet. Si les arnaques et chantages ne sont en effet pas rares sur le réseau, les autorités ne réagissent pas.

Antoine Chéron

Antoine Chéron

Antoine Chéron est avocat spécialisé en propriété intellectuelle et NTIC, fondateur du cabinet ACBM.

Son site : www.acbm-avocats.com

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Le suicide d’un jeune breton il y a quelques semaines suite à une menace de diffusion d’une vidéo de lui très embarrassante contre le paiement de la somme de 200 euros, est un exemple supplémentaire du caractère grave des escroqueries sur l’Internet. La multiplication des situations de détresse dans lesquelles se trouvent les personnes victimes d’escroquerie sur le réseau conduit à envisager un contrôle adéquat.

Concernant le jeune brestois de 18 ans, celui-ci avait rencontré une jeune fille sur un site de rencontre et en réponse au strip-tease qu’elle avait effectué, il s’était également montré dans une situation compromettante. La jeune-fille a alors décidé d’utiliser cette vidéo pour le faire chanter et le menacer de partager la vidéo avec tous ses amis Facebook à moins qu’il ne lui fasse parvenir la somme de 200 euros.

La situation devenue insoutenable pour le jeune homme l’a conduit à mettre fin à ses jours. L’enquête révélera que l’escroc s'est connecté avec une adresse IP localisée dans un cybercafé d'Abidjan, en Côte d’Ivoire, ce qui compromet fortement les suites de l’investigation.

Cette escroquerie aux conséquences extrêmes peut être rattachée de manière générale aux escroqueries dites « arnaques à la nigériane » ou « scams ».

Ces escroqueries prennent la forme de courrier ou courriel dans lesquels un inconnu propose à son destinataire une transaction financière. Généralement une somme importante est en jeu (héritage, message d’une fausse autorité de régulation de l’internet, pot-de-vin, fonds à placer à l’étranger…) et l’aide de la future victime est sollicitée pour réaliser le transfert en échange d’un pourcentage de la somme. L’escroc demande alors à sa victime de lui envoyer une avance afin de payer certains frais (notaires, entreprises de sécurité, pots-de-vin…) et bien évidemment il ne donnera plus aucun signe de vie une fois l’argent reçu.

Si les histoires mises en scène par ces scammers sont souvent invraisemblables et les messages truffés de fautes d’orthographe, il n’en demeure pas moins que les personnes les plus crédules sont souvent prises au piège.

Dès lors, il convient de lutter contre ces escroqueries toujours plus nombreuses.

D’une part, l’information sur ces pratiques doit être renforcée. Les parents du jeune brestois ont à ce titre décidé de médiatiser le drame familial qu’ils ont vécu afin de sensibiliser les personnes et d’éviter que cette situation puisse se reproduire à l’avenir. La prudence est le maître mot sur Internet. Sans tomber dans l’excès, il s’agit de se méfier du sentiment d’anonymat.

D’autre part, l’Etat doit renforcer son devoir de prévention. Malheureusement, il semble que le Gouvernement ne prenne que très peu au sérieux ces escroqueries.

Certains internautes se révoltent aujourd’hui contre le manque d’action des Etats et l’importance des classements sans suite.L’Association d’aide aux victimes d’escroquerie à la nigéraire (Aven), créée en février 2009, déplore à ce titre que de nombreux internautes escroqués ne savent que faire, ni vers qui se tourner ou se voient refuser le droit de déposer une plainte pénale.

Ainsi cette association a pour but d’informer, de prévenir et de soutenir les victimes dans leurs démarches. Par exemple, le site internet de l’AVEN précise les modalités de dépôt d’une plainte pour escroquerie et les suites pouvant être données à celle-ci.

Ces initiatives privées mériteraient ainsi, pour plus d’efficacité, le soutien logistique et financier de l’Etat.

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