Après Lincoln et Hitchcock, à quoi pourraient ressembler les biopics de Lance Armstrong, Khaled Kelkal et Michael Jackson ?<!-- --> | Atlantico.fr
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A quoi pourrait ressembler le biopic de Lance Armstrong
A quoi pourrait ressembler le biopic de Lance Armstrong
©Reuters

L'attaque des clônes

Après Lincoln, c'est Alfred Hitchcock qui est ressuscité sur grand écran avec Anthony Hopkins dans la peau du "maître du suspens". En attendant Lance Armstrong, Khaled Kelkal et Michael Jackson ?

Alexandre  Devecchio

Alexandre Devecchio

Alexandre Devecchio est journaliste au Figaro. Il est responsable du FigaroVox. 

Il a notamment publié "Recomposition" aux éditions du Cerf

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"Le cinéma c’est plus beau que la vie » écrivait François Truffaut."  Et lorsque le cinéma et la vie s’entremêlent, le succès est souvent au rendez-vous. Hollywood l’a bien compris. Désormais, il n’est plus de semaine où  la vie d’un personnage célèbre ne soit explorée sur grand écran.

Après Abraham  Lincoln la semaine dernière,c’est Alfred Hitchcock qui revient hanter les salles obscures ce mercredi. Le « maître du suspens » est incarné par Anthony Hopkins qui en est déjà à son troisième film biographique après Nixon et Picasso.

La mode du « biopic », « biographical motion true picture », n’est pas prête de disparaître. Cette année, Grace Kelly aura les traits de Nicole Kidman tandis que le fondateur d’Apple, Steve Jobs, sera interprété par Ashton Kutcher.

Côté français, après Piaf, Gainsbourg ou Claude François, Yves Saint Laurent deviendra lui aussi un héros de fiction. Comme Coco Chanel, le célèbre couturier pourrait même avoir droit à deux versions de sa carrière sur grand écran.

Si on peut regretter le manque d’imagination des scénaristes pour des intrigues originales, il reste encore des personnages dont la vie passionnante mérite bien un film. A quoi pourraient par exemple ressembler les biopics de Lance Armstrong, Michael Jackson ou Khaled Kelkal ? Quelques idées pour producteur en manque d'inspiration....

Lance Armstrong

Le pitch

Sur le plateau télévisé d’Oprah Winfrey, Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France, tombe le masque et avoue enfin s’être dopé. En parallèle  à cette confession très médiatique, flash-back sur l’incroyable parcours du cycliste américain de sa guérison du cancer à son bannissement pour dopage, en passant par ses sept victoires sur le Tour de France ...

Pourquoi ça ferait un bon film

La plupart des films biographiques racontent une ascension. Prenant le contrepied du genre, Armstrong sera l’histoire d’une chute.  Pour une fois, aucun risque de tomber dans l’hagiographie.

Attention, toutefois, à ne pas diaboliser le personnage. Si Lance Armstrong est peut-être le pire tricheur de l’Histoire du sport, il est aussi doté d’une immense force mentale qui lui a permis d’affronter son cancer et de redevenir un compétiteur.

Difficile de savoir s’il faut l’admirer ou le détester. C’est cette ambiguïté qui rend l’homme fascinant et peut en faire un grand personnage de cinéma. 

Le réalisateur idéal derrière la caméra

Si Armstrong n’avait pas été un athlète,  il aurait pu être réalisateur de film : grand manipulateur, il a su mettre en scène ses succès et sa vie comme un parfait cinéaste. Logiquement,  il devrait inspirer les plus grands réalisateurs. Les plus mégalos aussi…

Le projet est déjà dans les cartons à Hollywood et  la rumeur voudrait que l’omniprésent J.J Abrams soit derrière la caméra. Un choix d’autant plus étrange que le réalisateur est déjà bien occupé entre Star Treck 2 et Star Wars 7.

En revanche, on verrait bien Oliver Stone s’y coller. Avec Nixon, Bush, JFK, Alexandre ou encore The Doors, Stone a déjà une sacrée expérience du genre « biopic ». Surtout, le réalisateur de Platoon a réalisé un très bon film sur l’univers du sport business avec l’Enfer du Dimanche. Michael Mann, également réalisateur d’une très belle biographie de Mohammed Ali serait également un choix idéal.

Qui pour jouer Armstrong ?

A l’heure actuelle, Hollywood envisagerait de confier le rôle à Bradley Cooper. Pas forcément une mauvaise idée. Cooper affiche une certaine ressemblance physique avec Armstrong. Par ailleurs, le beau gosse un peu lisse de Very Bad Trip révèle une intensité insoupçonnée dans son dernier filmHappiness Therapy.

Christian Bale serait également un excellent choix. La quarantaine passée, il est peut-être un peu âgé pour interpréter Armstrong jeune. Mais c’est un habitué des numéros de transformisme. Pour ses rôles dans The Machinistou Fighter, il a perdu 30 kilos en quelques mois, l’idéal pour interpréter un Lance Armstrong confronté à la maladie. Surtout, son Batman était déjà un personnage à multiples facettes, presque schizophrène…Un peu comme le septuple vainqueur du Tour.

Khaled Kelkal

Le Pitch

Suite aux émeutes de Vaulx-en-Velin de 1979 , un sociologue allemand recueille les propos d’un  jeune français  de confession musulmane : Khaled Kelkal. « Au lycée, je ne trouvais pas ma place. Alors, ça a commencé. On a volé, on a commencé à traîner. J’avais les capacités de réussir, mais je me disais : l’intégration totale, c’est impossible. » déclare-t-il alors.

Quelques années plus tard, après un bref passage en prison, Khaled Kelkal va devenir l’ennemi public numéro 1. Le jeune homme de 24 ans, qui a grandi dans une cité de la banlieue lyonnaise est l’auteur de  l'attentat meurtrier de la station du métro Saint-Michel en 1995. Après une chasse à l’homme de plusieurs semaines, il est abattu devant les caméras de télévision le 29 septembre 1995. Une question subsiste : comment ce jeune Français passé par l’école de la République a-t-il pu basculer dans le terrorisme islamique ?

Pourquoi ça ferait un bon film

Dix-huit ans après les faits, l’affaire Kelkal est plus que jamais d’actualité et fait tristement écho à l’affaire Mohammed Merah. Le cinéma français est plus frileux que le cinéma américain lorsqu’il s’agit de s’emparer de l’Histoire récente. Mais l’exercice pourrait se révéler passionnant et donner naissance à un remarquable thriller politique sur fond de « désintégration ». Par ailleurs, comme le prouvent Mesrine et Carlos, les biopics consacrées à des voyous font généralement de bons films.

Le réalisateur idéal derrière la caméra

Dans Un prophèteJacques Audiard abordait déjà en toile de fond  la question de l’islam et du communautarisme dans les prisons. Khaled Kelkal pourrait être l’occasion pour lui d’approfondir ce thème.  Par ailleurs, il fait partie des rares réalisateurs français à pouvoir conjuguer action et réalisme social et politique.

Mathieu Kassovitz, s’il se débarrassait de son manichéisme habituel et retrouvait l’énergie et l’inventivité formelle de La Haine serait également un très bon choix. Khaled Kelkal pourrait signer sa renaissance après une série d’échecs commerciaux et artistiques.

Qui pour jouer Khaled Kelkal ?

Jacques Audiard avait offert un premier rôle en or à Tahar Rahim dans Un Prophète. Et si le duo gagnant se reformait pour Khaled Kelkal ?

Michael Jackson

Le Pitch

Le destin grandiose et tragique du « King of the Pop », l’histoire d’un Peter Pan des temps modernes : son enfance difficile auprès d’un père manager violent, ses incroyables succès musicaux dans les années 80, sa chute au début des années 2000 sur fond d’affaire de pédophilie, son improbable transformation physique et sa fin mystérieuse dans la propriété de Neverland

Pourquoi ça ferait un bon film

Les clips de Michael Jackson  comme Thriller ou Bad  étaient devrais films. Sa vie pourrait être un formidable long métrage. D’abord parce qu’on a envie d’entendre ses chansons et de revoir ses chorégraphies sur grand écran. Ensuite parce que le personnage, véritable extraterrestre, est passionnant.

Artiste universel, il s’est pourtant distingué par sa singularité. C’est sans doute l’écrivain Yann Moix qui le résume le mieux dans son livre Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson : « Quand Michael Jackson était noir, il était blanc. Quand Michael Jackson était vieux, il était jeune. Maintenant qu'il est mort, le voici vivant. ». Si Michael Jackson n’avait pas existé, aucun scénariste n’aurait sans doute eu assez d’imagination pour l’inventer.

Le réalisateur idéal derrière la caméra

Qui mieux que Steven Spielberg peut comprendre la psychologie de Michael Jackson ? Complexé par sa couleur de peau et sa sexualité, le «King of the pop » est resté toute sa vie un éternel adolescent se réfugiant dans sa musique et son imaginaire pour ne pas grandir. Atteint comme Jackson du syndrome de Peter Pan , le réalisateur d’ E.T et de Hook s’est lui aussi créé son propre univers pour mieux fuir la réalité.

Steven Spielberg dispose de l’expérience et de la maîtrise technique nécessaire pour relever le défi logistique que serait forcément le film. Enfin, il a toujours rêvé de réaliser une comédie musicale. Retracer la vie de Michael Jackson pourrait lui en fournir l’occasion.

Qui pour jouer Michael Jackson ?

Michael Jackson était un tel caméléon qu’un seul et même acteur ne pourrait sans doute pas retranscrire toutes les facettes du personnage. Il faudrait sans doute engager plusieurs comédiens pour incarner Michael Jackson à différentes périodes de sa vie.

Johnny Deep qui avoue s’être inspiré  du « King of the pop  » pour son interprétation de Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterieserait parfait en  « Jackson version masque de cire » dans les dernières années de sa vie. Reste à régler le problème des scènes de danse. C’est là que la science des effets spéciaux de Spielberg entre en jeu.

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