Ados et sexualité : y a-t-il vraiment des risques à faire l'amour trop jeune ?<!-- --> | Atlantico.fr
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De nombreux adolescents perdent désormais leur virginité avant l'âge de 15 ans.
De nombreux adolescents perdent désormais leur virginité avant l'âge de 15 ans.
©Reuters

Précoce

Des adolescents qui ont des relations sexuelles bien avant 15 ans, cela existe. Et c'est parfois synonyme de prise de risques. Sylvain Mimoun et Rica Etienne reviennent sur les conséquences que peuvent entraîner des rapports sexuels précoces. Extrait de "Ados, amour et sexualité" (1/2).

Sylvain  Mimoun et Rica Etienne

Sylvain Mimoun et Rica Etienne

Le Dr Sylvain Mimoun est gynécologue et spécialiste de la sexualité.

Rica Etienne est journaliste, spécialisée dans les questions de santé, de psychologie et de société.

Ils ont co-écrit le livre "Ados, amour et sexualité" aux éditions Albin Michel.

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D’abord les chiffres. En France, l’âge moyen des premiers rapports sexuels, proche pour les deux sexes, se maintient à 17 ans depuis 1985. Ce qui change, c’est la distribution autour de cette moyenne vers des âges plus jeunes au premier rapport : 21 % des garçons et 10 % des filles font l’amour à 15 ans ou moins. La banalisation du porno et les nouvelles technologies en réseau favorisent sans doute le passage à l’acte. « Les ados regardent souvent ces images en groupe, ce qui les expose tout naturellement à un emballement de l’excitation sexuelle », explique le Dr Patrick Blachère, psychiatre, sexologue et expert auprès des tribunaux. « L’effet groupe, exactement comme l’alcool, entraîne un passage à l’acte plus fréquent. »

Les nouveaux outils de communication modifient donc les rapports amoureux et sexuels. Le psychiatre conseille de ne pas voir de films X en groupe pour limiter les débordements éventuels et la possibilité de contraindre les filles.

Quelles sont les conséquences d’une sexualité précoce ?

Les filles – ce sont surtout elles qui sont concernées, en l’occurrence parce qu’elles sont plus mûres que les garçons au même âge – doivent savoir que leur maturité sont très variables d’une fille à l’autre. On peut être une femme dans son corps et une petite fille dans sa tête. On peut aussi être « grande » un jour et plus petite le lendemain. L’adolescence est un mouvement hormonal et psychologique permanent, tout bouge tout le temps !

« J’ai eu mon premier rapport sexuel à 12 ans et demi, raconte Emma qui en a maintenant 28. Je me sentais libre, affranchie, j’avais quelque chose en plus des autres, avec la conviction d’avoir osé braver les interdits. Je souffrais seulement de devoir garder le secret pour moi toute seule jusqu’à un âge plus acceptable socialement. »

Pour psychologues et sexologues, la condition d’une sexualité précoce réussie est qu’il existe une cohérence entre sa maturité physique et sa maturité psychique, on est prête dans son corps et bien dans sa tête. Il est préférable aussi que l’on ait d’abord appris à connaître les réactions de son corps toute seule par son propre imaginaire sensuel, appris à se caresser et à découvrir la géographie de son plaisir. Si on ignore son fonctionnement intime, on ne pourra que calquer ses réactions sur celles de son partenaire et non sur ses propres sensations, non encore identifiées. Les filles qui se connaissent bien physiquement sont mieux armées pour partager une expérience sensuelle avec un garçon. Le partenaire a aussi son importance. S’il est maladroit et que soi-même on est ignorante, on trouvera la relation frustrante, voire déplaisante, et cela aboutira peut-être à un manque de plaisir par la suite, des douleurs à la pénétration, une absence d’orgasme, qui pourront se poursuivre longtemps.

Enfin, à 14 ans comme à 20 ans, il est essentiel que le premier rapport ne survienne pas par surprise et dans l’urgence. A l’occasion d’une soirée trop arrosée avec des garçons trop insistants, on peut être amenée à vivre une aventure pour laquelle on n’était vraiment pas prête. Avant de se lancer, chacune devrait se demander si elle reste dans le respect d’elle-même, si elle ne cède pas à des pressions extérieures, si elle ne le fait pas parce qu’il faut le faire…

Vrai aussi pour les garçons.

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Extrait de "Ados, amour et sexualité" aux éditions Albin Michel 

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