"Ma parole" de Vincent Roca : des mots nécessaires !

• Un homme assis sur une chaise de dos soliloque. Il a dit son dernier mot… du moins le croit-il... Et voilà qu’il nous interpelle, et se demande si après toutes ces années à brasser des mots, il ne serait pas temps de laisser la place au silence. A priori tout a été dit… Tout a été consigné… dictionnaire à l’appui…Oui… mais alors que reste t’il ? Y a-t-il encore des mots à créer, à découvrir ou vaut-il pas mieux se taire ?

• Dès lors commence une jonglerie avec les mots, un numéro d’acrobatie littéraire ou notre belle langue voltige et cabriole au gré de la fantaisie de ce funambule, rêveur mais chirurgien de la langue. Il va nous expliquer à la façon de Proust pourquoi il vaut mieux se taire, ou ne rien dire au restaurant quand arrive le choix des plats… Se poser la question de la place des mots dans le dictionnaire et puis…et puis… c’est un feu d’artifice où l’écoute est importante. Parviendrons-nous à attraper au vol tous ces jeux de/ou avec les mots ?

• Vincent Roca se donne la parole pour ne plus la quitter pendant une heure trente savoureuse.

• Une maestria langagière phénoménale, un humour intelligent, fin, décalé, à la frontière du jeu de mots, à l’orée du calembour, en marge de l’Académie française.

• Une écriture précise, nette, et une mise en scène sobre

Aucun.

Dans la filiation de Raymond Devos, Francis Blanche, ou Pierre Desproges, Vincent Rocca mériteraient d’entrer à l’Académie Française, à nous de nous précipiter pour ne pas perdre un mot. Si les mots nous manquent pour les compliments, lui, n’en manquent pas ! Chapeau l’artiste !

« Je ne sais pas pourquoi, je ne me sépare jamais de mon dictionnaire. J’en ai besoin, ça me rassure. Tous les mots sont là dans l’ordre. Enfin, dans l’ordre… Encore faut-il en être sûr ! Qui a vérifié si les mots du dictionnaire étaient bien rangés dans l’ordre alphabétique ? Mon ami Jean-Philippe me dit : « Évidemment que les mots sont dans l’ordre alphabétique ! Enfin, mais c’est le b. a.-ba du dictionnaire ! » Ben oui, ben justement

 b. a.-ba, déjà ce n’est pas dans l’ordre, et paf ! » 

• Formé au Conservatoire d’art dramatique de Lyon, Vincent Roca passe aussi par des stages de clown, avant d’étrenner sa carrière au Festival d’Avignon en 1989. Complice de Jacques Bonnafé, il co-écrit L’invitation au fromage en 2009, puis conçoit de nombreux spectacles dans lesquels les mots tiennent une place essentielle. Stéphane Bern le repère et le prend comme chroniqueur sur France Inter dans son Fou du roi, où il livrera plus de 800 chroniques.

• Le prix Raymond Devos, qu’il reçoit en 2011, ne doit donc rien au hasard !