"Lettres sur la Révolution française" de Martine Lecoq : Une voix singulière et captivante pour réactualiser la Révolution française <!-- --> | Atlantico.fr
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"Lettres sur la révolution Française" de Martine Lecoq a été publié aux éditions Ampelos.
"Lettres sur la révolution Française" de Martine Lecoq a été publié aux éditions Ampelos.
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"Lettres sur la Révolution française" de Martine Lecoq a été publié aux éditions Ampelos.

Anne Jouffroy pour Culture-Tops

Anne Jouffroy pour Culture-Tops

Anne Jouffroy est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"Lettres sur la Révolution française" de Martine Lecoq 

Ampelos éditions
Parution le 31/08/21
191 pages
14 €

Notre recommandation : EXCELLENT 

THÈME

Dans cette méditation au fil de la plume, Martine Lecoq nous confie son admiration pour l'élan et la ténacité de l'immense effort humain que fut la Révolution française malgré ses dérives. Nourries de son ressenti personnel et de la rigueur historique, ses lettres expriment ouvertement sa passion (depuis l'enfance) pour la Révolution dans son ensemble.

« Vous faites passer un souffle nouveau sur cette période révolutionnaire qu'on croyait ressassée et défraîchie. Vos lettres sont d'une veine très originale, je n'en ai pas vu l'équivalent ailleurs. Cette façon de mêler l'intime à l'historique, le sentiment à l'analyse, le présent au passé, c'est un nouveau genre que vous inaugurez. » (Régis Debray, 4ème de couverture).

Classiquement cet ouvrage s'articule en 3 parties : Prologue, Lettres sur la Révolution française (I, Autour de Danton ; II, Mémoires ; III, D'une révolution à l'autre ) et Epilogue.

Le prologue s'attache aux personnalités de Louis XVI et Marie Antoinette et aux blocages de l'Ancien régime face à la société de la fin du XVIII° siècle pétrie des idées des Lumières.

Les lettres balayent petite histoire et Grande Histoire: le cadre de vie, les actes, les hommes de la Révolution française et de quelques autres révolutions (parmi celles-ci, l'avènement du protestantisme avec Martin Luther au XVI° siècle et la chute du tsarisme 1917 en Russie).

Dans l'épilogue, Martine Lecoq s'inquiète pour l'avenir de la France : « Liberté, Egalité, Fraternité, ces mots nous touchent-ils toujours ? ».

POINTS FORTS

La plume et le talent de conteuse de Martine Lecoq, que nous avions déjà découverts lors de sa biographie de Danton.

Les chemins qu'elle nous fait traverser (Martin Luther, la religion, l'éducation, les Lumières, les contradictions et les cas de consciences des Révolutionnaires, l'art, le domaine musical, son enfance habitée par le goût de l'Histoire, son petit voyage au pays de son cher Danton, les Girondins, la bourgeoisie, le mausolée de Lénine, Staline, Poutine, etc..

QUELQUES RÉSERVES

Pas de réserves.

ENCORE UN MOT...

Ici, pas de cours magistral mais des confidences qui s'égrainent. Martine Lecoq aime ces moments où l'inspiration la surprend et l'entraîne dans un sillage imprévu. Et on se laisse porter par son érudition et sa sensibilité. Sans prendre parti pour ou contre les choix de Martine Lecoq, on ne peut que respecter et être séduit par son intrépidité à s'attaquer à un sujet toujours controversé avec une assurance aussi ferme et tranquille.

UNE PHRASE

- Je pourrais ainsi poursuivre longtemps pour qualifier l'ambition de cet ouvrage, tel que je le perçois. Tant il me semble original et rigoureux, audacieux et plein d'humilité face à la grandeur de ce qu'il décrit. (Préface de Najat Vallaud Belkacem, p.1)

- Ce qu'une révolution détruit spontanément dans son désir de vie, mérite le plus souvent de l'être. Quand les lois ne sécrètent plus le filon universel de l'amour, il faut le Christ, ou un hors-la-loi de génie. Dans le seizième siècle européen, il faut un Martin Luther, un homme qui refuse l'autorité pour écouter la voix de sa conscience. Et un siècle après : un Copernic ou un Galilée qui jette à la figure du Vatican la rotation de la terre, c'est-à-dire fait davantage confiance à ce que les yeux ne voient pas, ou ne voient pas encore, qu'à ce qu'ils voient. Il en est de même en 1789 ou en 1917 : il faut déposer un monde. Déposer hier, car il entrave aujourd'hui et demain. Il faut l'abolir pour remettre l'avenir en liberté, c'est-à-dire en question. Mais il y a un moment où la révolution dépasse son but. Elle détruit au-delà de ce qui devait l'être. Au lieu de s'en prendre à ce qui est déjà mort, elle commence à détruire du vivant. Et en faisant ainsi, elle se condamne elle-même à la mort, elle se guillotine. (p.162)

L'AUTEUR

Martine Lecoq est écrivain, théologienne luthérienne, journaliste pour les médias protestants et critique d’art. Elle a publié Lettres spirituellessuiviesde paraboles & Fragments (Théolib, coll." Écritures  ", 2010), Prédications,suivies dePrières (Théolib, coll. "Écritures", 2013) et Danton, paruen 2016chez Van Dieren Editions et préfacé par Mona Ozouf.

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