"Le jeu de la dame" ("The Queen's Gambit") de Scott Frank : mini-série, maxi réussite <!-- --> | Atlantico.fr
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le jeu de la dame netflix
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"Le jeu de la dame" de Scott Frank est à découvrir sur Netflix.

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey est chroniqueur pour Culture-Tops. 

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). 

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"Le jeu de la dame" ("The Queen's Gambit") de Scott Frank

Netflix - 7 épisodes, Octobre 2020

RECOMMANDATION
Excellent

THEME
Aux Etats-Unis, à la fin des années 50, Elisabeth Harmon découvre les échecs dans l’orphelinat où elle est recueillie après le décès de sa mère, faisant d’elle une enfant candidate à l’adoption. Son mentor est un homme modeste, le concierge, mais qui décèle en elle un don hors du commun pour son âge. De rencontres en rencontres, de la découverte du pouvoir « dopant » des comprimés délivrés par le pensionnat, « Beth » -inconnue dans ce milieu- va gravir les échelons des compétitions locales, de l’Etat, voire bien au-delà. Si son sens du jeu s’appuie autant sur sa boulimie de le comprendre que sur son intuition, Beth découvre amitiés, solitude et addictions à son médicament puis à l’alcool. De ses huit ans à ses vingt-deux ans, au cœur de la décennie 1960, cette mini-série nous accompagne dans son parcours vers les sommets de la compétition, des Etats Unis à l’URSS, en passant par Paris.

POINTS FORTS
Un scénario très réussi, qui sait outrepasser la complexité du jeu et créer un suspens captivant, à vivre aux cotés de cette jeune femme qui découvre la vie autant qu’un monde qui ne connait que deux termes : victoire ou défaite.

Actrice saisissante d’authenticité – il faudrait dire des actrices car par le jeu des flash-backs, nous voyons Elisabeth enfant, adolescente et jeune adulte - Anya Taylor-Joy crève véritablement l’écran par la sobriété de son jeu, l’intensité de ses regards, et tout simplement sa crédibilité dans ce rôle complexe ! A noter également d’excellents seconds rôles, dont Harry Melling qui fit ses premiers pas dans Harry Potter !

Les ambiances "années 60" sont très bien reconstituées - décors, costumes, hôtels, voitures, coiffures... A ceci près que c’est terriblement propre, sans poussière, sans plis dans les vêtements, et sans bagage dans les bagages !!

A remarquer encore, une bande son - entre Rock, Blues et "Yéyé" - très réussie par son style et sa concordance parfois amusante avec les épisodes.

 Il faut noter enfin une direction artistique très "Bande Dessinée" - gros plans, visages expressifs, contre plongées, vastes plans de rues, de hall, de façades, couleurs vives ou camaïeux… un parti pris assez rare pour être souligné.

POINTS FAIBLES
De rares petites longueurs - mais si peu !

EN DEUX MOTS

Ne pensez pas qu’il faut savoir jouer aux échecs pour apprécier cette histoire – par ailleurs parfaitement crédible dans sa description du monde des échecs, et en particulier, des parcours des jeunes « prodiges ». La réalisation sait alterner les moments de vie avec la tension captivante des parties et réussit le tour de force de ne jamais les filmer de la même façon. Adapté d’un roman de l’américain Walter Tevis, Le Jeu de la dame est une mini-série très réussie. Autour de compétitions aux enjeux géopolitiques inspirés de faits réels (l’affrontement en pleine guerre froide de l’américain Bobby Fischer et du russe Boris Spassky) il décrit, dans ce milieu ultra masculin à l’époque, un destin de jeune femme hors norme - ballotée entre désespérances et génie - incarné par une actrice qui ne l’est pas moins. Cette série, qui magnifie l’esprit de « révolte » ou de résilience, n’est pas sans rappeler – parmi d’autres le personnage de Shira Hass dans Unorthodox. A regarder en famille sans hésiter !

LE REALISATEUR

Scott Frank est un réalisateur américain. Outre la mini-série Godless diffusée sur Netflix, il a écrit de nombreux scénarii de films, les scripts de Minority Report et a reçu un Golden Globe en 1996 pour le film Get Shorty.  Allan Scott est britannique, scénariste et producteur de films (Petits meurtres entre amis).

Un mot enfin sur Anya Taylor-Joy. On dit que ses talents ont été découverts par Sarah Doukas – la découvreuse de Kate Moss. Danseuse, mannequin puis actrice, sa carrière au cinéma commence en 2014. On la découvre notamment dans The Witch, Split (films « fantastiques »), dans le biopic Radioactive consacré à la vie de Marie Curie, dans les séries Miniaturiste et Peaky Blinders. Elle a reçu le trophée Chopard au festival de Cannes en 2017.

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