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"La jeune fille et la nuit" : un bon Musso, sans plus
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On a beaucoup parlé du changement d'éditeur de Guillaume Musso. Dommage que son nouveau roman ne marque pas avec plus de panache ce coup de Trafalgar éditorial.

Serge Bressan pour Culture-Tops

Serge Bressan est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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LIVRE

« La jeune fille et la nuit » 

de Guillaume Musso

Ed. Calmann-Lévy

442 pages

21,90 €.

RECOMMANDATION

BON         

>THEME

Un défi que s’est imposée la superstar de l’édition française Guillaume Musso : écrire un « polar sans policiers ». Pour « La jeune fille et la nuit »- son seizième et nouveau roman, il y a ajouté un ingrédient supplémentaire : quitter les Etats-Unis et principalement New York qui lui ont servi de décor pour ses précédents livres, et poser son histoire cette fois « dans des lieux familiers » sur la Côte d’Azur, à Nice et ses alentours dont Antibes (où est né Musso). 

Dans ce livre, à ranger dans la catégorie très prisée outre-Atlantique du « campus novel », d’emblée l’auteur donne le nom de l’assassin. C’est Thomas, le narrateur romancier à succès né à Antibes. 

Décembre 1992, Thomas, ayant alors 18 ans, élève en classe préparatoire d'un lycée sur la Côte d’Azur, a assassiné Alexis, le professeur de philosophie qui aurait été l'amant de Vinca, dont il était secrètement amoureux. 

Le corps d'Alexis a été emmuré dans le gymnase du lycée, Vinca a mystérieusement disparu, l'enquête de police est restée sans résultat. 

Vingt-cinq ans plus tard, le romancier est de retour à Antibes pour les cinquante ans du lycée. Il se dit que le gymnase doit être rasé; alors, on retrouverait le corps du professeur. C’est le début du cauchemar pour Thomas et son ami Maxime qui l'a aidé à se débarrasser du cadavre. Pire : à l’attention de Thomas, a été écrit « Vengeance »…

POINTS FORTS

-La construction parfaitement maîtrisé de « La jeune fille et la nuit ». En grand technicien, Guillaume Musso propose un récit qui court sur une journée de mai 2017 avec des retours sur cette soirée et cette nuit de décembre 1992. « Tout rassembler au cours d'une seule journée a été une contrainte volontaire, ça stimule », confie Musso.

-Le personnage de Vinca Rockwell, disparue en 1992, à 19 ans. Elle hante le roman, elle qui, selon Guillaume Musso, était « la reine du campus. Libre, gracieuse, passionnée, elle fascinait  son entourage ».

-Un souffle qui traverse les pages de « La jeune fille et la nuit » et qu’on a pu respirer dans des textes de David Lodge ou encore de Michael Chabon.

POINTS FAIBLES

-Comme dans les romans précédents, le style et l’écriture sont passe-partout. Mais Guillaume Musso aime à répéter : « Plus qu’un écrivain, je suis un raconteur d’histoires ».

-Les clichés nombreux, comme les lycéens mus essentiellement par les poussées d'hormones ou encore les professeurs évidemment un peu, beaucoup secoués. Sans parler des décors enneigés: oui, bien sûr, le meurtre eut lieu en décembre !

EN DEUX MOTS

Au terme d’un transfert pharaonique, Guillaume Musso a changé d’éditeur, le nouveau voulant jouer à présent au niveau mondial. 

Avec ce dernier livre, il s’en sort, certes, honorablement mais sans casser la baraque. Qu’on se le dise, Musso reste Musso. Un raconteur d’histoires…

UN EXTRAIT

   Ou plutôt deux:

- « Pointe sud du Cap d’Antibes. Le 13 mai.

Manon Agostini gara sa voiture de service au bout du chemin de la Garoupe. La policière municipale claqua la porte de la vieille Kangoo en pestant intérieurement contre l’enchaînement de circonstances qui l’avait conduite ici… »

- « C’était jour de mistral et j’adorais ça. Tout concourrait à me reconnecter à mon passé et à me faire à nouveau prendre racine dans cet endroit que j’aimais et que j’avais quitté pour de mauvaises raisons. Je ne me faisais pas d’illusions : la ville n’était plus celle de mon adolescence, mais comme New York, je continuais à aimer l’idée que je me faisais d’Antibes. Une ville à part, préservée du clinquant de certains autres coins de la Côte ».

L'AUTEUR

Né le 6 juin 1974 à Antibes, Guillaume Musso a grandi sur la Côte d’Azur et découvert les livres dans la bibliothèque municipale dirigée par sa mère. Etudiant, il commence à écrire à 19 ans et séjourne quelques mois à New York où il travaille comme vendeur de crèmes glacées. De retour en France, il a des idées de romans plein la tête. Après une licence de sciences économiques, il s’imagine professeur.

Après un accident de voiture à 24 ans et un premier roman (« Skidamarink », 2001) vendu à 1 600 exemplaires, il change d’éditeur et publie en 2004 « Et après… », qui débute par une expérience de mort imminente. Succès immédiat, près de 3 millions d’exemplaires, traduction dans plus de vingt langues. 

Depuis, sur le rythme d’une parution annuelle, il accumule succès et best-sellers, parmi lesquels « Seras-tu là ? » (2006), « L’Appel de l’ange » (2011), « Sept ans après » (2012), « Central Park » (2014) ou encore « La Fille de Brooklyn » (2016).

Depuis 2010, il est l’auteur le plus vendu en France. En 2017, tel un footballeur de niveau mondial, il quitte XO pour rejoindre Calmann-Lévy. Il assure que ce n’est pas là une affaire d’argent alors que parait donc « La jeune fille et la nuit », son nouveau roman. Faut-il le croire, lui l’auteur français aux 32 millions d’exemplaires vendus dans le monde, traduit dans 40 langues et suivi par 400 000 personnes sur les réseaux sociaux ?

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La jeune fille et la nuit de Guillaume Musso

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