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"La dette, potion magique ou poison mortel ?" de Philippe Dessertine : plus d’une vingtaine d’économistes pour enrichir la réflexion sur ce thème lancinant…
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Philippe Dessertine a publié "La dette, potion magique ou poison mortel ?" aux éditions Cercle Turgot / Télémaque.

Jean-Pierre Tirouflet pour Culture-Tops

Jean-Pierre Tirouflet pour Culture-Tops

Jean-Pierre Tirouflet est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"La dette, potion magique ou poison mortel ?" de Philippe Dessertine

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Thème

L’épidémie de coronavirus a contraint les gouvernements à recourir massivement à l’endettement pour soutenir leurs économies, poussant les ratios de dette publique sur PIB à des niveaux sans précédent. La quasi disparition de l’inflation dans les pays riches permet aux banques centrales de pratiquer une politique de taux très bas, voire négatifs, ce qui réduit le coût de cet endettement supplémentaire à peu de choses. Serait ainsi justifiée la position d’économistes qui recommandent de se libérer des carcans budgétaires traditionnels et de l’orthodoxie monétaire pour mener les investissements nécessités par la transition énergétique, numérique…D’autres, en revanche, persistent à voir cette masse de dette comme une menace pour l’économie, la souveraineté et la démocratie.

Le cercle Turgot a réuni sur ce thème les contributions de 23 économistes qui livrent leur point de vue sur cette lancinante question et notamment sur le devenir de cette dette publique.

Points forts

La juxtaposition de ces diverses contributions offre au lecteur un panorama assez vaste et complet des thèses en présence, les opinions se complétant ou s’entrechoquant, pour son plus grand bonheur : tous s’accordent pour approuver le recours à la dette tel qu’il fut pratiqué en 2020 pour soutenir à la fois la demande et l’offre. Mais entre ceux qui encouragent le recours à la “monnaie hélicoptère“, distribution directe d’argent aux ménages par la banque centrale, et les tenants d’un retour à l’orthodoxie budgétaire, les divergences ouvrent autant de pistes de réflexion.

La question du remboursement de cette dette est évidemment au centre de la controverse : faut-il que les banques centrales effacent la dette publique d’un trait de plume ? Faut-il cantonner la dette, la rendre perpétuelle…? Faut-il envisager des banqueroutes publiques ?

A l’évidence, on ne trouvera pas dans l’ouvrage des réponses définitives à ces questions existentielles, qui tiennent à la nature des dettes contractées, à leur utilisation, pour financer des dépenses de fonctionnement ou d’investissement ; auprès de qui ont-elles été levées, en quelle monnaie… A quelle croissance de long terme, l’Etat concerné peut-il prétendre ? Comment évaluer leur soutenabilité…?

Tous ces sujets sont évoqués dans un langage clair et accessible. A une exception près, les contributions sont compréhensibles par un lecteur même non spécialiste.

Points faibles

Deux remarques.

La notation de la dette publique dépend de la confiance que les investisseurs peuvent placer dans l’Etat emprunteur, qui, elle-même, procède largement de la capacité de cet Etat à lever l’impôt. Il n’est donc pas indifférent que la capacité de prélèvement fiscal soit presque saturée, comme en France ou en Italie, ou qu’elle soit plus amplement disponible, comme aux Etats Unis, par exemple. Or cette question n’est évoquée que rapidement par une des contributions.

De même, il est surprenant que la nature des dettes ne fasse pas l’objet d’un commentaire. A s’en tenir à la définition reprise couramment dans le ratio dette/PIB, on s’expose à traiter de la même manière des pays dans des situations radicalement différentes. Ainsi, les engagements de retraites – non provisionnés -  de l’Etat français qui représentent une dette monumentale ne font l’objet d’aucun commentaire.

En deux mots ...

Sur un sujet qui va furieusement agiter le monde politique et économique, une revue claire et complète des questions qui vont se poser.

Un extrait

Difficile de choisir un extrait plutôt qu’un autre…

L'auteur

23 économistes distingués, sous la houlette de Philippe Dessertine, directeur de l’institut de haute finance ; sans mentionner tous les intervenants, on y trouve à la fois des praticiens, comme Jean-Claude Trichet ou Jacques de Larosière qui furent tous deux aux commandes du Trésor et de l’Institut d’émission, des économistes comme Jean-Marc Daniel pour quelques considérations historiques ou Jean-Paul Betbèze pour les dettes d’entreprises, Nicolas Baverez, préoccupé par les effets délétères sur la démocratie, Vivien Lévy-Garboua ou Hubert Rodarie, pour des approches plus théoriques. Enfin la monographie de Natacha Valla et Christian Pfister,  sur “l’illusion d’un repas gratuit“ apporte une vision claire et synthétique du problème.

Le clin d'œil d'un libraire

LIBRAIRIE AUGUSTE BLAIZOT. QUAND LE LIVRE DEVIENT UNE ŒUVRE D’ART

Faire du lèche vitrine rue du Faubourg Saint Honoré à Paris n’est plus  un luxe mais cela reste un privilège surtout lorsqu’on a la chance d’entrer au 164 chez Claude Blaizot dans la librairie éponyme de père en arrière petit- fils depuis 1870, ou au 178, chez notre ami Jean Izarn qui a repris la fameuse librairie Chrétien ou encore dans la librairie Picard au 128. Blaizot est, on peut le dire, un monument historique, le temple du livre rare, sinon unique, le royaume du livre précieux dans tous les sens du terme. « Chez Blaizot, nous sommes tout autre chose que des commerçants.  Nous sommes des artisans-libraires ». Sous leur enseigne sont réunis depuis des générations tous les métiers du livre d’art : éditeur, typographe, illustrateur, relieur, collectionneur bien sûr et avant tout découvreur.

Les éditions les plus rares sont à découvrir chez Blaizot, uniques sont certains exemplaires anciens, très limités sont les tirages. Mais le prix n’attend pas le nombre des années. Surprenant : un Houellebecq relié tiré sur Velin d’Arches à 120 exemplaires vaut ici 3 000 euros, un Le Clézio plus de 2 000 ! « Notre coup de cœur : Petits et grands verres, écrit et illustré par Laboureur, édité en 1927 (Au Sans Pareil éd. Tirage, 270 ex. !) ». Le prix ? Celui d’un Château Petrus 1947…

Que l’on se console : une simple visite vaut le « coup » d’œil : décor art déco 1920 dans son jus, vitrail du maître verrier Grüber, poème de Pierre Lecuire, « l’architecte du livre », selon Claude Blaizot (« il voit des âmes au plafond… »). Partage d’émotions garanti avec le maître des lieux : «Là où on peut donner le plus de soi, c’est dans l’édition, et le tourment le plus dur du libraire, c’est justement de se séparer d’un ouvrage qu’on a près de soi ».

 Librairie Auguste Blaizot, livres précieux : 164, Faubourg St Honoré 75008 PARIS  

Texte et interview par Rodolphe de Saint-Hilaire pour la rédaction de Culture Tops.

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