"Hors de moi" de Claire Marin : Un cri contre l’irrémédiable<!-- --> | Atlantico.fr
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"Hors de moi" de Claire Marin est à découvrir au Théâtre Les Déchargeurs à Paris.
"Hors de moi" de Claire Marin est à découvrir au Théâtre Les Déchargeurs à Paris.
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Atlanti-Culture

"Hors de moi" de Claire Marin est à retrouver au Théâtre Les Déchargeurs à Paris.

Jean-Pierre Hané pour Culture-Tops

Jean-Pierre Hané pour Culture-Tops

Jean-Pierre Hané est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

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"Hors de moi", de Claire Marin

adaptation et dramaturgie : Marie Astier, Simon Gagnage

Durée : 1H10

Mise en scène : Simon Gagnage

Avec : Marie Astier

Notre recommandation : BON

INFOS & RÉSERVATION

Les Déchargeurs
3 rue des déchargeurs
75001 PARIS
01.42.36.00.02
Du 28 novembre au 21 décembre 2021, les dimanche, lundi, mardi à 19H

THÈME

• Elle est atteinte d’une « maladie chronique » et doit apprendre à vivre avec… Comment perçoit-on dans son corps, dans sa relation aux autres, dans sa relation au monde cette particularité parfois invisible ? 

• Injustice, révolte, incompréhension, colère, c’est un cri qui déchire le silence d’une société recluse dans ses peurs, dans sa méconnaissance de la différence. C’est le chemin de toute une vie qui doit « faire avec ».

POINTS FORTS

• À part le sujet traité, je n’en vois pas d’autres. En effet, il faut un certain courage pour porter au regard de tous une réalité qui fait souvent baisser les yeux.

QUELQUES RÉSERVES

• La dramaturgie proposée ne nous permet pas de rencontrer pleinement le sujet dans toute son intensité. Le rôle qu’on nous propose en tant que spectateur nous enferme dans une passivité qui, à mon sens, ne souligne pas assez notre incapacité à regarder la différence autrement qu’avec commisération.

• On déplore aussi un certain excès de l’écriture, qui veut absolument tout nous dire – ce qui est certes compréhensible et ô combien louable – mais qui nous noie parfois dans un déluge de mots, là où l’on attendrait plutôt une certaine concision et une violence émotionnelle dans le cri salutaire qui nous est lancé. 

• Cependant, à quelque chose malheur est bon, cela donne envie de lire le livre duquel ce spectacle est l’adaptation.

ENCORE UN MOT...

• Il est très délicat de chroniquer un spectacle sur ce sujet, tant l’investissement de la comédienne est important et généreux. C’est un long cri de colère qui s’égrène au fil du spectacle. Crier contre l’injustice, crier sa colère, ne pas savoir comment nommer cette « maladie chronique ». Fatalité, punition, châtiment, coup du sort, malheureux hasard, tout un vocabulaire se bouscule dans sa diversité, sa pauvreté face à la réalité du mal qui vous ronge. À la souffrance intérieure vient s’ajouter l’incompréhension du monde extérieur.

• Si la maladie est un accident de la vie, la maladie chronique est, elle, une injustice, car pour ce(lui)lle qui en est atteint(e) tout devient « exceptionnel », et il(elle) doit composer avec, alors que pour le monde qui l’entoure tout est naturel. Votre mal est déshumanisé, la violence de la réalité médicale, hospitalière qui annihile votre corps pour n’être qu’un « cas » alors que vous, c’est toute votre chair, votre intimité qui est là exposée. 

• Alors ce spectacle, comme un cri solitaire, pour être entendu, comprise, acceptée, reconnue, il nous faut savoir en saisir l’écho pour le faire résonner en nous.

UNE PHRASE

« La maladie introduit un nouveau rythme qui doit être intense, fort et sans concession … elle contraint à une philosophie du présent. »

L'AUTEUR

• Son sujet primordial, essentiel, c’est la maladie et le rapport que nous entretenons avec elle. Écrivaine depuis 2008, elle mène une réflexion profonde, philosophique  sur le déni de la souffrance à travers les épreuves de la vie  dans ses ouvrages ce qui lui vaudra plusieurs récompenses comme le prix « Jean-Bernard » pour le roman éponyme du spectacle. 

• Claire Marin enseigne également en classes préparatoires aux grandes écoles à Paris.

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