"Bellissima" de Simonetta Greggio : La violence, c’est le fascisme. Le fascisme, c’est le père<!-- --> | Atlantico.fr
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Simonetta Greggio a publié "Bellissima" aux éditions Stock.
Simonetta Greggio a publié "Bellissima" aux éditions Stock.
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Simonetta Greggio a publié "Bellissima" aux éditions Stock.

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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"Bellissima" de Simonetta Greggio

Stock
Paru le 25 août 2021
285 pages
20 €

Notre recommandation : EXCELLENT 

THÈME

Petite fille, l’auteur abandonne la maison familiale, mais aussi son pays et donc sa langue maternelle. On le saura – ou croira le savoir – dès le deuxième chapitre. Car le premier chapitre raconte en quelques lignes la mort de Mussolini et la fin du fascisme.

Tout le livre balance entre le récit d’une Italie gangrénée par cet enfer qu’elle a engendré et le cauchemar vécu par l’auteure, dans un étroit parallèle qui tente d’exorciser le mal.

POINTS FORTS

Simonetta Greggio nous livre ici l’œuvre la plus originale d’une bibliographie riche en récits mettant en scène son Italie natale et des chroniques plus intimistes.

Dans le même temps, elle s’interroge sur son histoire familiale, et en premier ses relations avec son père et cette attraction / haine qu’est souvent le vécu d’une famille.

Bellissima est un livre sur la frustration, la peine et la souffrance ressentie au plus profond de soi. Mais elles sont sublimées par l’écriture, par l’envie d’en découdre avec cette réalité pour tenter, enfin, d’y échapper.

La famille est la métaphore du pays : l’attachement est tellement fort qu’on ne peut les quitter qu’à regret et il semble impossible de s’en détacher complètement. Mais leurs histoires tragiques sont une souffrance.

QUELQUES RÉSERVES

Quelques petites difficultés parfois, à se repérer, dans le méandre de l’histoire familiale, de ses nombreux personnages et d’un fil conducteur qui nous échappe parfois (très temporairement).

ENCORE UN MOT...

Bellissima se situe dans le prolongement des magnifiques deux livres qu’elle a consacrés à l’histoire de son pays : Dolce Vita (12959 – 1979) en 2010 et les nouveaux monstres (1978 – 2014) en 2014. Comme dans ces deux opus qui dressent sans concession le portrait de l’Italie, le roman (d’après une histoire vraie) tente de comprendre comment le fascisme a pu prendre possession de l’Italie et comment il peine à s’en détacher complètement.

UNE PHRASE

- « Ce matin même, elle m’a encore reproché de ne pas l’accompagner au cimetière. Je ne savais pas s’il fallait rire ou pleurer. Elle a ajouté, Je ne sais pas ce que ton père t’a fait pour que tu sois si rigide, si fanatique.

Vraiment tu ne sais pas ce qu’il m’a fait, maman ? Ni toi ni ses fils ne savez ce que papa a fait ou – juste – vous ne vous en souvenez pas ». (page 92)

- « A quelques jours près, le 20 octobre de cette même année 43, un autre train s’arrête à la gare de Padoue. Dans les dix-huit wagons à bestiaux, on a enfermé mille vingt-deux juifs, raflés dans le ghetto de Rome deux auparavant ». (page 114)

L'AUTEUR

Simonetta Greggio a « fui » l’Italie pour s’installer en France en 1981. Elle est journaliste, productrice à Radio France et romancière depuis 2005. Bellissima est son quatorzième roman. Elle a également cosigné le scénario du film Titane, de Julia Ducournau, Palme d’or à Cannes en 2021.

Elle écrit en français mais l’Italie et les Italiens restent son univers romanesque et historique.

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